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Journée FELiCiTE | François Guillemot : « Genèse d’une recherche sur les femmes et la guerre au Viêt-Nam » / Emilie Fernandez : « Traduire Our Women On The Ground »

10 janvier 2020, 9h, en D4.260, site Descartes de l’ENS de Lyon

Pratique

Journée reportée au 10 janvier 2020. La journée se déroule en 2 temps : séminaire le matin et atelier l’après-midi. Programme détaillé sous l’affiche.

 [1]

9h30-12h. Séminaire de traductologie féministe

Intervenant : François Guillemot, historien spécialiste du Viêt Nam contemporain et ingénieur de recherche à l’IAO. Il viendra nous parler de son ouvrage Des Vietnamiennes dans la guerre civile. L’autre moitié de la guerre 1945-1975 paru en 2014 aux éditions Les Indes savantes.

Discutante : Samantha Saïdi. Ingénieure d’étude au laboratoire Triangle UMR 5206 en tant que traductrice et éditrice en humanités numériques. Elle a été résidente de la Fabrique des humanités (ATLAS) et a traduit des textes de Michael P. Johnson, de Silke Bothfeld ainsi que différents matériaux sur l’histoire des luttes LGBT+ (articles, sous-titres de documentaires, etc.). Elle traduit actuellement un ouvrage de Claire Renzetti sur les violences conjugales.

Résumé : L’émergence d’une connaissance académique sur le genre et la guerre au Viêt-Nam peut être datée de la fin des années 1990 lorsque le conflit régional avec le Cambodge se termine et que la politique de Renouveau culturel s’affirme. C’est à partir de cette décennie que des autrices et auteurs explorent l’histoire des Jeunesses de choc, une formation fondée en 1950 pour la logistique de guerre et mobilisée pendant les trois périodes de conflit (1950-1955, 1965-1975, 1979-1989). Formés de plus de 50% de jeunes femmes, ces groupements ont joué un rôle décisif dans la victoire communiste notamment sur la Piste Hô Chi Minh.

A la fin des années 2000, des initiatives sont prises par des chercheuses à Hô Chi Minh-Ville pour mener des investigations dans une perspective transnationale. Ainsi fut créé le groupe de recherche Gender And Society de l’université privée Hoa Sen, université dirigée par l’historienne Bui Tran Phuong, organisatrice d’un colloque international interdit par les autorités. Notre ouvrage sur « l’autre moitié de la guerre » s’inscrit dans ce contexte particulier et reflète précisément les difficultés qu’ont les témoins ou acteurs/actrices de cette guerre (écrivain·es, soldat·es, représentants politiques, corps médical ...) à mettre des mots sur une guerre fratricide particulièrement destructrice lors de laquelle on a fait peu de cas du destin des femmes.

Cette difficulté à dire la vie quotidienne sur le théâtre des opérations militaires, à parler de la souffrance et de la brutalité de la guerre, se retrouve dans l’expression même du texte. Nous nous appuierons sur quelques exemples pour démontrer l’émergence du genre dans la littérature sur la guerre du Viêt-Nam et comment l’expression de l’indicible apparaît en filigrane dans certains textes d’écrivaines (Lê Minh Khuê, Duong Thu Huong, Vo Thi Hao) ou dans les études d’anciens responsables des Jeunesses de choc comme Nguyên Van Dê et Dông Sy Nguyên ou dans le témoignage du chirurgien Lê Cao Dai.

14h-16h. Atelier de traduction féministe

 [2] Emilie Fernandez présentera son projet de traduction de Our Women On The Ground. Il s’agit d’un recueil de 19 textes écrits par des femmes journalistes d’origine arabe sur leurs années de reportage au Moyen-Orient. Ces récits ont été recueillis et édités par Christiane Amanpour, correspondante internationale en chef de CNN, et Zahra Hankir, journaliste libano-britannique.

[1Combattant·es des Jeunesses de choc de la Capitale, groupement C812 (province de Nghê An, 1965)

[2Our Women on the Ground. La journaliste reporter Hind Hassan.

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