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Colloque international : « Traduire à la Renaissance / La traduzione nel Rinascimento »

24 octobre 2017 - 26 octobre 2017, à l’université Paris 8, en salle des conseils (espace Deleuze) et à la Cité universitaire internationale, Maison de l’Italie, boulevard Jourdan, Paris 75014

Organisation

Ivano Paccagnella (Université de Padoue) et Jean-Louis Fournel (Université Paris 8, IUF, UMR Triangle)

Présentation

Colloque organisé par l’Université Paris 8 et l’Université Padoue (Progetto strategico di Ateneo Rinascimento europeo e Rinascimento veneto), avec le soutien du Labex COMOD, de la commission de la recherche de l’Université Paris 8, de l’Institut universitaire de France, de l’UMR Triangle (CNRS, ENS de Lyon, Université de Lyon) et de la Maison d’Italie.

La traduction a un rôle majeur dans l’histoire des transformations, modélisations, relations intertextuelles qui marquent la culture européenne, notamment depuis le développement de l’imprimerie. Est en ce sens qu’il faut entendre l’affirmation paradoxale d’Umberto Eco soulignant que « la langue de l’Europe est la traduction ». ». On ajoutera qu’Henri Meschonnic qui pensait lui aussi que « L’Europe ne s’est fondée que sur des traductions », ajoutait aussitôt : « Et elle ne s’est constituée que de l’effacement de cette origine toute de traduction. » Il appelait donc à remettre en évidence le rôle déterminant de ces traductions « effacées » et ce sera là un des objectifs de notre rencontre et du projet de recherche européen qui en naîtra.
Partie prenante des recherches dans les départements de linguistique et de littérature générale et comparée, les études sur la traduction ont connu un développement indéniable dans les dernières décennies. Dans son essai Volgarizzare e tradurre, écrit voilà près de vingt-cinq ans, Gianfranco Folena énonçait déjà une thèse que nous reprendrons à notre compte sur le lien entre les pratiques du traduire et l’émergence des littératures nationales, liées d’emblée les unes aux autres : [...] all’inizio di nuove tradizioni di lingua scritta e letteraria, fin dove possiamo spingere lo sguardo, sta molto spesso la traduzione : sicché al vulgato superbo motto idealistico in principio fuit poëta vien fatto di contrapporre oggi l’umile realtà che in principio fuit interpres, il che significa negare nella storia l’assolutezza o autoctonia di ogni cominciamento.”

Le présent colloque ne se penchera ni sur les volgarizzamenti des auteurs classiques grecs et latin (déjà nombreux à partir des XIIIe et XIVe siècles) ni sur les traductions humanistes du XVe siècle (cfr L. Bernard-Pradelle e C. Lechevalier, Traduire les Anciens en Europe du Quattrocento à la fin du XVIIIesiècle : d’une renaissance à une révolution ?, Paris, PUPS, 2012), mais se consacrera aux traductions de la fin du XVe au milieu du XVIIe siècle, avec une attention particulière à la traduction d’une langue vernaculaire dans une autre. Un des postulats du travail est que la circulation d’un nombre circonscrit de traductions de « grands textes » de chaque aire linguistique est l’un des piliers de la construction d’une unité culturelle européenne pendant l’Ancien Régime.

Beaucoup a déjà été fait dans le repérage et le catalogage des traductions au XVIe siècle par Jean Balsamo pour la France (« Bibliothèque des traductions de l’italien en français du XVIe au XXe siècle ») ou par la récente entreprise de constitution d’une Histoire des traductions en langue française (Yves Chevrel et Jean-Yves Masson [dir.], Verdier, 2012- ; le vol. XVe-XVIe siècle est annoncé pour octobre 2015) ; par Luis Pegenaute et Francisco Lafarga pour l’Espagne (Historia da la traducción en Espana, Salamanca, Editorial Ambos Mundos, 2004 e Dictionario histórico de la traductión en Espana, Madrid, Gredos, 2009.), par Olivier Classe (Enciclopedia of Literary Translation into English, London-Chicago, Fitzroy Dearborn Publishers, 2000) ou Peter France et Stuart Gillepsie pour l’Angleterre (The Oxford History of Literary Translation in English, I, To 1550, Oxford, Oxford University Press, 2008). Il s’agira de partir de ce travail déjà accompli pour développer des questionnements spécifiques dans une logique non plus « nationale » (la traduction/réception de telle œuvre dans telle langue) mais européenne en croisant dans un comparatisme systématique les résultats des recherches dans les différentes aires linguistiques sur un corpus partiellement commun.

Seront donc présents dans nos travaux tout à la fois les principes et les modalités effectives de traduction, l’histoire conflictuelle et la hiérarchisation des langues et des cultures, la rhétorique et l’histoire des langues vernaculaires, la question des passages, transmissions, circulation comme reformulation de la vieille question de la « fortune » des œuvres, le degré d’autonomie de la traduction (avec le questionnement sur la possibilité d’un canon de la traduction), la traduction comme entreprise éditoriale et les interrogations sur les figures de traducteurs entre orator et interpres.

Compte tenu du travail déjà accompli dans nos deux premiers colloques sur le même sujet nous nous concentrerons cette fois sur les textes politiques et religieux, sur les textes de voyageurs et sur les questions éditoriales (édition plurilingues de la renaissance).

PDF Affiche
PDF Programme

Programme

Mardi 24 octobre
A l’Université Paris 8 en Salle des conseils/Espace Deleuze

  • 9h : Accueil des participants
  • 9h15 : Ouverture des travaux : M. Arnaud Regnault (Vice-président de l’Université Paris 8, président de la commission recherche) et Madame Pascale Thibaudeau (Directrice du Laboratoire d’études romanes)
  • 9h30 : Introduction : Jean-Louis Fournel (Université Paris 8) et Ivano Paccagnella (Università di Padova)

Première section : Traductions religieuses

  • 9h45 : « Percorsi europei di scritti protestanti italiani nel primo ’500 : rilievi linguistici », Annette Gerstenberg (Université de Berlin, Freie Universität)
  • 10h15 : « Tradurre la Riforma : Valdés e il plurilinguismo dell’eterodossia », Claudia Rossignoli (St Andrews University)
  • 10h45 : « The sanctified Bernardine’ : Ochino’s Sermons and Early Tudor Translation and Print », Brenda Hosington (Université de Montréal & Warwick University)
  • 11h15 : « Les traductions de récits de miracle entre espagnol, français et italien », Françoise Crémoux (Université Paris 8, LER)
  • 11h45 : Débat
  • 12h30 : Déjeuner sur place (buffet)

Deuxième section : Traductions scientifiques

  • 14h : « Teoria e prassi del volgarizzamento filosofico-scientifico. Da Speroni a Piccolomin i », Alessio Cotugno (Venezia Ca’ Foscari)
  • 14h30 : « I segreti della Natura tra scienza e diletto : Alfonso de Ulloa traduttore di Juan de Jarava », Maria Laura Puliafito (Warwick University)
  • 15h : « Un caso di autotraduzione medico-scientifica nel Rinascimento : il “Pourtraict de la santé” di Joseph Duchesne (1606) / Un cas d’autotraduction médico-scientifique à la Renaissance : le “Pourtraict de la santé” de Joseph Duchesne (1606) », Sara Miglietti (John Hopkins University)
  • 15h30 : Débat et pause
  • 16h00 : « The emergence of vernacular bird terminology in the English Renaissance : an interlingual process », Ronnie Ferguson (St Andrews University)
  • 16h30 : « Ichthyology in Translation : Conrad Gessner’s Fish Books », Paul Smit et Sophia Hendrikx (Leiden University)
  • 17h00 : Débat

Troisième section Traductions politiques

  • 17h30 : « Entre Savonarole, Machiavel et langage républicain : la traduction française d’une oraison de Bartolomeo Cavalcanti », Juan Carlos D’Amico (Université de Caen)
  • 18h00 : « Traduire Machiavel (Discours, III, 6 ou le « traité des conjurations » aux XVIe et XVIIe siècles », Jean-Claude Zancarini (ENS Lyon, UMR Triangle)
  • 18h30 : Débat
  • 19h00 : Fin des travaux

Mercredi 25 octobre
A la Maison d’Italie, Cité Universitaire internationale, M°/RER B Cité universitaire

  • 9h30 : « Embedded Translation in James VI/I’s Basilikon Doron », Alessandra Petrina (Università di Padova)
  • 10h00 : « L’Anti-Machiavel de Gentillet en allemand (Strasbourg, 1580) : la traduction (G. Nigrinus) et l’édition (J. Fischart) », Elsa Kammerer (Université de Lille III, IUF)
  • 10h30 : « La traduction de la Vita civile de Matteo Palmieri en français », Laurent Baggioni (Université Lyon III)
  • 11h00 : « Traduzioni e traduttori di Paolo Giovio tra l’Italia e la Spagna del Cinquecento », Elena Valeri (Università di Roma La Sapieenza)
  • 11h30 : Débat
  • 12h30 : Déjeuner au Collège d’Espagne

Troisième section Traduire les voyages

  • 14h00 : « Materiality, metaphor, and translation : Thomas Coryat’s Coryat’s Crudities (London : 1611) », Guyda Armstrong (Manchester University)
  • 14h30 : « Les voyages du droit du Portugal à Rome. Le Manual de confessores de Martín de Azpilcueta (1492-1586) et ses traductions », Manuela Bragagnolo (Max Planck Institut)
  • 15h00 : « Dal Devotissimo viaggio di Gerusalemme al Tres devot voyage de Jérusalem : Jean Zuallart e l’autotraduzione », Elisa Gregori (Università di Padova)
  • 15h30 : Débat
  • 16h00 : Pause
  • 16h30 : « Tradurre il Mondo nuovo : La Carta di Cortés fra Savorgnan, Liburnio e Ramusio », Ivano Paccagnella (Università di Padova)
  • 17h00 : « Les traductions depuis le portugais et l’espagnol dans les Navigationi et viaggi (1550-59) de Ramusio : enjeux scientifiques et politiques », Fiona Lejosne (Université de Toulon, UMR Triangle)
  • 17h30 : « Sur les traductions italiennes des Crónicas de Indias », Romain Descendre (ENS Lyon, UMR Triangle, IUF)
  • 18h00 : « Le traduzioni cinquecentesche del libro di Marco Polo : dal textus receptus alla tradizione critica) », Alvise Andreose (Università e Campus - Novedrate (CO))
  • 18h30 : Débat

Jeudi 26 octobre
A la Maison d’Italie, Cité Universitaire internationale, M°/RER B Cité universitaire

Quatrième section Plurilinguismes

  • 9h30 : « Dwarves, Trainers, Monkeys, and Dogs : Strategies of Visibility in Renaissance Translation », Andrea Rizzi (University of Melbourne, I Tatti Studies)
  • 10h : « Sulla fortuna italiana delle due "Semaines" di du Barthas », Paola Cosentino (Università di Urbino)
  • 10h30 : « Les éditions plurilingues à la Renaissance : genèse et essor », Roland Béhar (ENS Ulm)
  • 11h : Débat et pause
  • 11h30 : « Traduire en latin une œuvre de vulgarisation, la Sfera et le Stelle Fisse d’A. Piccolomini relatinisées », Susanna Longo (Université Lyon III)
  • 12h00 : « Les Amours prodigieuses d’Auger Gaillard (1592) : du bilinguisme occitan-français à l’auto-traduction », Gilles Couffignal (Université de la Sorbonne Paris IV) et Michel Jourde (ENS Lyon)
  • 12h30 : Débat
  • 13h : Déjeuner au Collège d’Espagne
  • 14h30 : « L’auto-traduction chez Tommaso Campanella », Jean-Louis Fournel (Université Paris 8, LER et UMR Triangle, IUF)
  • 15h : « Montaigne, les Essais, et le travail du traducteur », Jean Balsamo (Université de Reims)
  • 15h30 : « The culture and place of horizontal translation in European literary history, 1559-1648 », Warren Boutcher (Queen Mary University of London)
  • 16h00 : Débat et pause
  • 16h30 : Conclusions du colloque

Participant-e-s

Andreose Alvise (Université de Padoue)
Béhar Roland (ENS Ulm)
Cotugno Alessio (Université de Venise)
Crémoux Françoise (Université Paris 8)
D’Amico Juan Carlos (Université de Normandie)
Descendre Romain (ENS Lyon, UMR Triangle)
Ferguson Ronnie (Université Royal St Andrews)
Fournel Jean-Louis (Université Paris-8, UMR Triangle)
Gerstenberg Annette (Université de Berlin)
Gregori Elisa (Université de Padoue)
Hosington Brenda (University of Warwick)
Kammerer Elsa (Université Lille-3)
Miglietti Sara (John Hopkins University)
Paccagnella Ivano (Université de Padoue)
Petrina Alessandra (Université de Padoue)
Puliafito Anna Laura (University of Warwick)
Rossignoli Claudia (University of Saint Andrews)
Smith Paul (University of Leiden)
Hendrikx Sophia (University of Manchester)
Valeri Elena (Università del Molise)
Zancarini Jean-Claude (UMR Triangle, ENS Lyon)

Informations pratiques

Les langues du colloque seront l’anglais, l’espagnol, le français et l’italien.

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