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Journée d’Etudes Internationale Jeunes Chercheurs : « Vers la théorie post-occidentale : dialogue entre sociologie bulgare et sociologie française »

11 avril 2022, à l’ENS de Lyon, bâtiment Buisson, rdc, salle D8.001

Présentation

En la présence de Svetla Koleva, Professeure de sociologie, Académie Bulgare des Sciences, Sofia (Bulgarie)

Organisée dans le cadre de l’International Advanced Laboratory (IAL) Post-Western Sociology in Europe and in China (Pôle Triangle) par :

Cette journée d’études internationale a pour objectif de proposer des regards et analyses croisées entre sociologie française et sociologie bulgare sur différents objets de recherche.
Dans la perspective des sociologies non-hégémoniques et de la théorie post-occidentale il s’agira de tracer les continuités et discontinuités théoriques entre des cadres de pensée situés, d’identifier des savoirs sociologiques communs et propres, de définir des espaces transnationaux de réflexion.

Programme

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  • 9h : Accueil et présentation de Svetla Koleva
    Svetla Koleva est professeure à l’Institut de philosophie et sociologie à l’Académie bulgare des sciences, Sofia. Ses recherches portent principalement sur la production, la circulation et la réception des savoirs scientifiques, en s’intéressant plus particulièrement à la construction et à l’inscription sociale de la sociologie, ainsi que sur les transformations politiques et sociétales (recompositions identitaires, mobilisation citoyenne et développement local).
    Parmi les publications les plus récentes : "Sociologia din Bulgaria în perioada interbelică" [Sociology in Bulgaria during the Interwar Period]. In : Zoltán Rostás and Theodora-Eliza Văcărescu (eds). (Re)pornirea sociologiei după Marele Război. Cazul României în context est-european [(Re)Starting Sociology after the Great War. Romania in East-European Context]. Bucharest : Eikon Publishing House, 2021 (en roumain) ; Numéro thématique( co-ed) « Les sciences humaines et sociales en Bulgarie : bilans et prospectives », Psihologia Socială, 46 (III), 2020 ; « Doing Post-Western Sociology in Central and Eastern Europe before and after the Great Change », The Journal of Chinese Sociology, (7) 1, 2020 ; Totalitarian Experience and Knowledge Production : Sociology in Central and Eastern Europe 1945-1989 ; Brill, Series : Post-Western Social Sciences and Global Knowledge, 2018.
  • 9h05-9h30 : Introduction par Laurence Roulleau-Berger, directrice de recherche au CNRS, Triangle, ENS Lyon et Svetla Koleva, Professeure à l’Institut de philosophie et sociologie, Académie bulgare des sciences, Sofia : Qu’est-ce que la sociologie occidentale ?
  • 9h30-9h50 : Oscar Truong, doctorant en sociologie à l’ENS Lyon, Triangle
    Oscar Truong est doctorant en sociologie à l’ENS de Lyon sous la direction de Laurence Roulleau- Berger. Il travaille depuis 2016 sur les milieux artistiques contemporains dans le contexte des villes globales chinoises. Ses recherches sur les terrains chinois et français combinent sociologie urbaine, sociologie de la culture et études transnationales et s’inscrivent dans le cadre de l’IAL à Triangle.
    De la production d’un archipel transcritique en Asie de l’est : aspirations critiques, identités résistantes et micro-mobilisations collectives
    En Asie de l’Est (Chine, Taïwan, Hong-Kong, Japon, Corée), certains effets des modernités sur les sociétés sont contestés par une partie de la jeunesse. Un archipel transnational d’espaces autonomes rassemble cette jeunesse porteuse de dispositions critiques à l’égard du caractère autoritaire et néolibéral de leurs sociétés. Construit autour de normes minoritaires partagées, ce réseau d’espaces permet à cette jeunesse d’échanger et d’organiser son indignation face aux normes majoritaires et internationales. Dans ce contexte, c’est à partir de pratiques collectives artistiques, culturelles et sociales que cette jeunesse parvient à construire stratégiquement ses propres espaces, à donner du sens à ses aspirations, indignations et révoltes.Ce travail de recherche se concentre sur un terrain d’enquête principal à Canton et des terrains secondaires en Chine (Pékin, Wuhan, Shanghai) et en Asie de l’est (Corée, Japon, Taiwan, Hong-Kong). Ces espaces qui s’invisibilisent en prenant la forme de magasins, de galeries d’art, d’auberges de jeunesses, de librairies ou d’infoshops rassemblent quotidiennement les jeunes qui les font vivre autour d’activités culturelles, créatives, et associatives. A travers leurs pratiques, qu’elles soient banales, sociales ou artistiques, ces jeunes se mobilisent collectivement pour partager des normes d’entraide, d’autogestion, de justice. C’est à partir de la diffusion de ces normes minoritaires transnationales au sein des espaces que s’établit le maillage et les connexions constitutives de cet archipel transcritique est-asiatique
  • 9h50-10h10 : discussion
  • 10h10-10h30 : Lucie Laplace, doctorante en science politique à l’Université Lyon 2, Triangle
    Lucie Laplace, doctorante en science politique à l’Université Lyon 2 sous la direction de David Garibay, Triangle, fellow à l’Institut Convergences Migrations. Sa recherche doctorale s’intéresse aux politiques de gestion des populations exilées colombiennes en Equateur, avec un travail orienté sur l’évolution des catégories de gestion de ces populations aux différentes échelles de politiques, ainsi qu’aux conséquences sur les trajectoires de femmes exilées bénéficiaires.
    Prendre conscience de ses droits : enjeux et limites de l’activation politique de l’identité de réfugié
    En Equateur, les acteurs institutionnels et les ONG mobilisées dans la gestion des réfugiés mettent fortement en avant une approche basée sur les droits fondamentaux, pour mettre en place des dynamiques d’empowerment et d’autonomisation, et ce, au-delà du processus de demande d’asile. L’objectif de ces programmes d’ONG est de permettre aux exilés de mieux connaître leurs droits, pour apprendre à repérer les situations de discrimination qu’ils vivent, et ainsi pouvoir les signaler pour y mettre fin. Dans ces programmes, cette approche dessine un continuum entre une intégration par le respect des droits et la formation d’un citoyen en devenir (ex : École de citoyenneté du Service Jésuite pour les Réfugiés d’Équateur). Ces enseignements, qui promeuvent le respect des droits conduisent à une prise de conscience des bénéficiaires en tant que Sujets dans la cité, stimulent leurs échanges sur leurs intérêts de groupe, qui aboutissent parfois à la création de collectifs et d’associations dédiées. L’autonomie et les aspirations de ces groupes ne vont pas de soi, notamment quand ils revendiquent une place plus importante, dans un registre plus politique que celui des ONG traditionnelles, dans le système de l’aide humanitaire et du développement (sur la scène nationale ou à l’international). Cette présentation s’appuie sur le travail d’élaboration d’un chapitre de thèse en cours, et se base sur une recherche de terrain de 22 mois à Quito (2015-2017), combinant observations d’ateliers d’ONG et entretiens avec les travailleurs sociaux de celles-ci, ainsi que les exilées bénéficiaires de ces programmes.
  • 10h30-10h50 : discussion
  • 10h50-11h10 : Li Yong, Docteur en sociologie, chercheur associé à Triangle
    LI Yong est docteur en sociologie et chercheur associé au Laboratoire Triangle, ENS Lyon. Il est également fellow de l’Institut Convergences Migrations. Depuis sa thèse de doctorat, ses recherches portent sur les carrières migratoires et morales des jeunes migrants chinois. Ses travaux actuels s’articulent autour de trois grandes thématiques : les parcours de vie des migrants chinois qualifiés en France et leur mobilité transnationale ; l’expérience des discriminations et du racisme des jeunes d’origine chinoise en France ; les risques alimentaires en Chine et l’économie morale des aliments chez les migrants chinois en France.
    Risques alimentaires, économies morales et femmes chinoises : le cas du e-commerce du lait infantile en France
    En Chine, le scandale du lait contaminé à la mélamine de 2008 a conduit les parents chinois à se tourner vers les préparations pour nourrissons étrangères. En France, de nombreuses femmes migrantes chinoises se sont investies dans le e-commerce des laits infantiles de marque française. Elles sont devenues « acheteuses privées » de leurs clients, appelées daigou. Les daigou considèrent leur commerce sur WeChat comme une activité solidaire qui leur permet de gagner leur vie tout en aidant les parents chinois à se procurer des aliments pour bébés sûrs.
    Notre communication propose de conceptualiser le e-commerce du lait en poudre des daigou comme une économie morale et d’analyser les façons dont les réalités en ligne et hors ligne fusionnent ou entrent en collision dans l’élaboration de cette économie morale. Notre argument central est triple : (1) les moralités infusent tous les aspects du commerce électronique des préparations pour nourrissons entre la France et la Chine ; (2) cette économie morale du lait en poudre est construite par les capabilities morales et économiques des femmes migrantes à la fois en ligne et hors lignes, à travers les médias sociaux et la mobilité du lait ; (3) cette économie morale se caractérise également par les tensions éthiques entre les discours et les pratiques en ligne et hors ligne des daigou, et par le conflit entre le modèle économique des daigou et des défis hors ligne.
  • 11h10-11h30 : discussion
  • 11h30-11h50 : Mélodie Breton-Grangeat, docteure en science politique associée au laboratoire Triangle
    Mélodie Breton-Grangeat est docteure associée au laboratoire Triangle. Elle a soutenu une thèse de science politique intitulée La cause des femmes au Yémen. Contribution à une analyse intersectionnelle des rapports de domination, qui croise les études de genre et la sociologie de l’action collective. Elle travaille actuellement sur les processus de politisation et de dépolitisation dans les associations.
    Les politiques européennes de développement au Yémen au prisme de l’appel à projets : dépolitisation et reproduction des rapports de domination
    Les politiques d’aide au développement participent, comme d’autres politiques publiques, du tournant néolibéral amorcé dans les années 1980. Parmi ces inflexions figure notamment une nouvelle manière de concevoir la gestion publique, inspirée des méthodes managériales du secteur privé, le New Public Management. A travers l’analyse croisée des appels à propositions publiés par la délégation de l’Union européenne au Yémen et l’exemple d’un processus de rédaction d’une proposition de projet en 2009, cette communication vise à saisir les effets concrets du New Public Management sur la conception de l’action associative au quotidien, et plus particulièrement à éclairer la façon dont celle-ci est contrainte par les financements par projets. Un examen attentif des appels à propositions révèle une "machine à dépolitiser" dont les effets sont politiques. D’une part, la vision irénique de la société civile construite par l’UE est aussi normative et exclut des corps intermédiaires centraux au Yémen, comme les tribus. D’autre part, les termes utilisés oblitèrent l’existence de tout processus politique, toute conflictualité, tout rapport de domination, au risque de les reproduire.En contrepoint d’une analyse documentaire, la mobilisation d’une enquête ethnographique dans une association locale de femmes permet d’indiquer comment celle-ci peut se saisir de tels appels à propositions, ou plutôt ne pas s’en saisir, puisque c’est uniquement par l’intermédiaire d’une ONG française que la rédaction d’un projet est possible. Les procédures européennes nécessitent en effet des ressources variées et distribuées inégalement entre les associations yéménites et européennes, comme l’accès à internet, la maîtrise de l’anglais ou encore un certain capital symbolique. Si les associations yéménites ne sont pas pour autant privées de toute capacité d’agir, ces modalités de financement rendent la société civile locale, dont la structuration est présentée comme le cœur de ce type de programme, particulièrement dépendante d’ONG du Nord, contribuant ainsi à renforcer ces rapports de domination.
  • 11h50-12h10 : discussion
  • 12h20-13h30 : déjeuner
  • 13h30-13h50 : Yves Mirman, docteur en science politique, ingénieur de recherche à l’Université Catholique de Lyon.
    Yves Mirman est politiste, ingénieur de recherche à l’Université Catholique de Lyon et chercheur associé au Mesopolhis, Sciences Po Aix. Parmi ses travaux, on peut lire l’ouvrage qu’il a co-dirigé L’enquête en danger (2022) aux éditions Armand Colin, sa thèse (2019) sur Les engagements à l’épreuve du temps : la cause des disparus au Liban (2011-2018), et son article « La réminiscence douloureuse de trop ! Se partager les récits des familles de disparus au Liban entre journalistes, militants et chercheurs », paru dans les Annales de géographie. Il travaille également sur les populations catholiques issues de la diaspora et de la migration au sein de l’ANR ReliMig.
    Le trou blanc de l’amnésie collective d’un conflit. Savoirs experts et problème mémoriel au Liban
    Au cœur des problématiques de l’après-conflit au Liban, ma thèse de science politique s’intéresse notamment à la construction progressive d’un impératif de lutte contre l’oubli de la guerre civile (1975-1990). Or, les littératures portant sur ces contextes, et une partie de celles sur le Liban, consacrent la question de l’amnésie collective, voire la naturalisent, sans l’envisager comme un problème public construit par des acteurs situés, et notamment ceux de la cause des disparus (et pas seulement au Liban). Dans cette communication, je m’interroge sur la place de certains savoirs experts et universitaires, libanais comme étrangers, qui participent à consacrer ce problème mémoriel. Je m’appuierai d’abord sur une première publication (en cours) qui discute de la dimension paradoxale de l’oubli puisqu’il s’accompagne de mémoires vives (paradoxe souligné en sociologie de la mémoire par Marie-Claire Lavabre). Ce papier défend comment les acteurs observés (familles de disparus engagées, défenseurs des droits de l’Homme) au Liban "font avec" le paradoxe de l’oubli afin de : faire disparaître le silence sur le conflit par la remémoration publique de souvenirs, faire valoir des objets de luttes mémorielles liés aux héritages de la guerre et composer avec la diffusion du vocable qui engage peu les responsabilités politiques de ce problème. Deux autres analyses sont centrales dans la partie de thèse sur la "fragilité du problème public de l’oubli" qu’il me faut aujourd’hui défendre. La deuxième porte sur la place des psychologues et des psychiatres engagés à soigner ces victimes et à façonner un registre clinique de l’amnésie au Liban. IIs participent à mobiliser leur savoir expert (et souvent scientifique) pour généraliser l’idée d’oubli de la société, "en creux" des victimes non-oublieuses du conflit. La troisième porte sur le rôle des cause-lawyers (juristes, avocats, une partie universitaire) défendant le rapprochement « amnistie/amnésie » Ainsi, les derniers acteurs juridicicent le problème public mémoriel, en même tant que les seconds le pathologisent
  • 13h50-14h10 : discussion
  • 14h10-14h30 : Liu Yuting, Doctorante en sociologie dans le cadre d’une co-tutelle avec l’ENS Lyon et l’université Normale de l’Est (Shanghai).
    Liu Yuting est doctorante en sociologie (première année de thèse) en co-tutelle avec l’ENS Lyon et l’université Normale de l’Est, sous la co-direction de L.Roulleau Berger et Wen Jun. Ses recherches portent sur le travail numérique, le capitalisme émotionnel et le capitalisme numérique. Liu s’intéresse aux travailleurs numériques transnationaux sur les plateformes de médias sociaux et a commencé son travail de terrain avec les différents types de blogueurs transnationaux actifs sur les plateformes de médias sociaux chinoises.

    Dans l’interaction entre la technologie, le travail et l’identité personnelle, les blogueurs transnationaux contribuant aux plateformes de médias sociaux chinoises produisent des identités personnelles multiples. Au niveau de la dimension subjective, nous nous focalisons sur l’injonction à être soi-même, de l’émancipation du soi et du performing self ; au niveau de la dimension objective, nous considérons les éléments constitutifs de l’identité sociale. Au lieu de se définir en référence aux identités attribuées par les institutions traditionnelles, les blogueurs transnationaux façonnent des identités singulières et multiples.

  • 14h30-14h50 : discussion
  • 14h50-15h10 : Florent Schmitt, Doctorant en sociologie, Université Lyon 2, ATER Science-Po IEP Lyon.
    Florent Schmitt réalise une thèse de sociologie à l’Université de Lyon-II sous la direction de Gwenola Le Naour, sur la mise en oeuvre de la politique de « réduction des risques » liés à l’usage de drogues. En parallèle, il a enseigné la sociologie dans plusieurs universités parisiennes depuis 2017, avant de devenir A.T.E.R à l’institut d’Études Politiques de Lyon pour la période 2020-2022. Il a également travaillé à l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en 2018.
    Aider sans fin ? La reconfiguration du sens et des modalités d’accès des usager·e·s de drogues aux structures médico-sociales
    Cette communication interroge la manière dont les professions du travail social régulent l’accès à l’assistance aux publics qu’elles reçoivent lorsque ceux-ci restent dépendants de leur service pendant une période indéterminée. C’est le cas des éducateur·ice·s et assistant·e social·e oeuvrant dans les « Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues » (CAARUD) étudié·e·s ici. Dans ces institutions, les destinataires de l’aide sont peu disposé·e·s à s’adapter au projet de réinsertion sociale portée par l’équipe, du fait des multiples oppressions qu’ils et elles subissent (précarité du travail et de l’emploi, accès très limités aux transports collectifs, stigmatisation liée de leurs pratiques d’usage de drogues…). Cette communication montre d’une part que les professionnel·le·s reconfigurent alors le sens des services auxquels ils donnent accès, en aménageant l’institution en espace "occupationnel" pour le public. D’autre part, elle met en évidence les diverses formes de bricolages et d’ajustements des professionnel·le·s pour parvenir à ce que les situations des usager·e·s n’empirent pas, quitte à élargir de façon récurrente leurs heures de travail légales. Dans un cas comme dans l’autre, ces réaménagements de l’accessibilité nécessitent d’imposer des limites de recours des usager·e·s : ceux et celles qui continuent à bénéficier d’une assistance dans la durée devront être aussi ceux et celles qui en capacité de rester civil·le·s et bienveillant·e·s à l’égard de l’équipe, malgré les ressentis émotionnels négatifs éprouvés par leur situation de « surplace » institutionnel. L’accompagnement sans fin passe alors par un tri entre ceux et celles en capacités de répondre à ces attentes et ceux et celles qui n’y parviennent pas, et qui se verront refuser l’accès par période pour rendre supportable une situation de coprésence amenée à durer.
  • 15h10-15h30 : discussion
  • 15h30-15h50 : pause
  • 15h50-16h10 : Li Meng, doctorante en sociologie dans le cadre d’une co-tutelle avec l’ENS Lyon et l’Université Normale de l’Est (Shanghai).
    LI Meng est doctorante en sociologie (première année) sous la co-direction de Laurence Roulleau-Berger et Zhang Wenming. Sa thèse porte sur la transition agro-écologique en Chine en appuyant sur l’exemple des agricultures familiales et sur le développement de réseaux alimentaires alternatifs.
    Transition écologique et néo-productivisme dans le développement rural en Chine
    Nous définirons les enjeux et le processus de la transition agro-écologique en nous appuyant sur les agricultures familiales. Nous mettrons l’accent sur deux dimensions : la première se centre sur les problèmes auxquels sont confrontées les familles d’agriculteurs dans un contexte social en mutation, la seconde sur la reconnexion entre la ferme et la « communauté ». Les familles d’agriculteurs restent toujours critiques pour ces deux raisons : (a) les fermes familiales constituent la composante majeure des zones rurales pré-modernes et (b) les changements dans les fermes familiales sont une dimension fondamentale de la réorganisation sociale rurale. Nous allons d’abord décrire les dimensions importantes du changement social rural, et puis nous examinerons comment ces changements ont affecté les familles d’agriculteurs. Enfin, nous tenterons d’explorer le "néo-productivisme" dans les espaces ruraux.
  • 16h10-16h30 : discussion
  • 16h30-16h50 : Dorna Javan, doctorante en science politique, ATER à Sciences Po de Lyon, Triangle.
    Dorna Javan est doctorante en science politique sous la direction de Jean-Louis Marie, ATER à Sciences Po de Lyon, Triangle. Elle prépare une thèse en science politique sur « Les conditions d’émergence des mobilisations écologiques et de la mise à l’agenda des questions environnementales en Iran : le cas du l’assèchement du lac d’Ourmia ».
    Le processus de la publicisation et la médiatisation de la publicisation de l’assèchement du lac d’Ourmia en Iran
    L’Iran, pour peu que l’on cesse de ne le lire que sous le prisme de son positionnement politique et géopolitique à travers de sa localisation stratégique au Moyen-Orient qui en fait un acteur essentiel, se révèle un passionnant laboratoire pour penser le décloisonnement des luttes écologiques. Les drames politiques internes et les négociations internationales sur son dossier nucléaire ont d’autant plus contribué à placer l’Iran sur la scène médiatique, mais ce qui est en revanche bien moins connu de l’Iran ce sont les nouveaux défis environnementaux auxquels le pays doit faire face depuis plusieurs années : menacé par le réchauffement climatique, par une pollution de l’air aigüe et surtout par la dégradation de ses ressources naturelles. Ainsi le cas de l’assèchement du lac d’Ourmia, l’un des écosystèmes d’eau les plus importants au niveau mondial, situé dans une région turcophone marginalisée, permet d’articuler les rapports de domination de sexe, classe, race, aux forts clivages régionaux et linguistiques qui caractérisent l’Iran ainsi qu’aux spécificités de son régime non démocratique. Cette crise écologique majeure a en effet été publicisée tout particulièrement par un club de supporters de football, Tiraxtor, fer de lance de l’affirmation des droits des groupes turco-azerbaïdjanais face au gouvernement. Les revendications ou les contestations politiques et sociales en faveur des droits des minorités, comme le droit de lire, écrire et apprendre la langue maternelle, la contestation de la discrimination exercée contre les minorités, contre les femmes (notamment à travers l’exemple de l’interdiction de leur entrée au stade de foot), et contre l’assèchement du lac d’Ourmia, sont proclamées régulièrement dans tous les matchs par les supporters, sous forme de slogans. Leur action concernant le lac a contribué à la sensibilisation d’acteurs politiques régionaux à la question. Cette proposition de communication ambitionne donc de questionner le rôle des supporters de ce club de football, engagés politiquement et le stade de football dans le processus de publicisation de l’assèchement du lac d’Ourmia et donc dans l’émergence d’un mouvement de contestation en faveur de l’environnement dans un contexte non démocratique. Il s’agit également de s’interroger sur l’imbrication des revendications ethniques avec la nouvelle revendication environnementale en prenant en compte les caractéristiques spécifiques du contexte politique et social.
  • 16h50-17h10 : discussion
  • 17h10-17h30 : conclusion
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