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Atelier Efigies "Genre, sexualités, travail"

Présentation du cycle

En se penchant sur le rapport des femmes et des minorités sexuelles et de genre au travail, cet atelier vise à interroger les contours du travail, ses dimensions les plus invisibilisées et naturalisées, ainsi que ses mutations contemporaines. Cet atelier souhaite aborder les spécificités du travail des femmes et des LGBTQI+, en regardant comment s’articulent les différents lieux et les différentes modalités du travail, qu’il soit salarié, domestique et / ou reproductif, qu’il s’inscrive dans le registre du travail émotionnel, de care ou encore sexuel. Les frontières et la fluidité entre sphères publiques et privées du travail de ces groupes sociaux seront questionnées, de même que les enjeux de respectabilité et légitimation du travail réalisé. A partir du questionnement de la pluralité des formes et espaces du travail des femmes et LGBTQI+, l’atelier explorera le travail comme lieu privilégié de l’oppression et de l’exploitation des femmes et des minorités sexuelles et de genre, tout en montrant qu’il possède un potentiel subversif et transformateur.

Pratique

  • Pour nous contacter : genresexualitestravail@gmail.com
  • Pour suivre l’atelier sur son carnet hypothèse : https://gst.hypotheses.org/
  • Animation : Théo-Néo Gaudy (SciencesPo), Camille Lavoipierre (LIRTES, UPEC), Estelle Fisson (Triangle, Lyon 2), Alice Caudron (Centre Pierre Naville, Evry)

L’année 2021/2022 voit naître le second cycle de l’atelier « Genre, sexualités, travail ». Après avoir exploré le rapport des LGBTQI au travail lors du premier cycle, l’atelier poursuit sa réflexion sur le travail au prisme du genre et des sexualités. Nous souhaitons cette année encore donner la priorité aux chercheur.euses jeunes, minorisé.es et/ou précaires et aux démarches croisant rapports sociaux de classe, de genre et de race.

Trois axes seront abordés cette année :

  • Un volet de présentation portera sur la définition même du travail, que vient interroger l’expérience des femmes et minorité⋅es de genre. Définir le travail ne fait pas l’objet d’un consensus : inclut-il le travail gratuit, le travail du sexe, le travail parental, le travail émotionnel, le travail de l’apparence, le travail militant, le travail communautaire ? À travers des recherches portant sur le travail des universitaires trans ou des suggar babies en passant par les parents d’enfants intersexes, nous questionnerons les contours du travail : dans quel cas les personnes elles-mêmes désignent-elles leur activité comme du travail ? En quoi cette (absence de) labélisation détermine les conditions dans lesquelles il est effectué ? Comment enfin enquêter sur un travail qui n’est pas reconnu comme tel ?
  • Un deuxième volet des présentations s’attachera au lien entre travail/emploi et performances de genre. Partant du principe que l’emploi et les contextes de travail sont des cadres contraignants et orientant les performances de genre des individu⋅es, nous verrons comment les femmes et minorités de genre doivent naviguer entre injonction à la respectabilité, masculinités et/ou féminités encouragées ou réprouvées et risque d’être exposé⋅e aux violences sexuelles. Nous verrons dans quels cas les femmes et LGBTQI+ doivent déployer des efforts supplémentaires pour être respectables et respecté·e·s au travail, et dans quel cas l’emploi est un facteur de respectabilité ou non. Nous questionnerons en outre le travail du genre, c’est-à-dire la façon dont les expressions de genre et de sexualité peuvent être créatrices de valeur.
  • Enfin, une majorité de présentations aborderont de manière principale ou secondaire la question des luttes et résistances au travail menées par les femmes et LGBTQI+. Nous verrons à travers différents exemples (grèves d’ouvrier⋅es du livre, de travailleur⋅euses du nettoyage, mobilisation d’enseignantes) et dans la lignée de nombreux travaux comment le genre façonne tant les conditions du travail que les conditions de contestation et de subversion de ces dernières.
    Chaque séance publique est entrecoupée d’une séance d’auto-support et d’échanges en groupe resserré en mixité choisie chercheureuses non-titulaires, ouverte à toute personne croisant dans sa recherche les questions de genre, sexualités et travail. L’inscription se fait lors d’une séance publique.

Programme des séances publiques

04/10/21 – 18h30-20h30 *

Les masculinités au travail

Technomasculinité et le travail-passion du jeu vidéo : enjeux de pouvoir dans l’industrie du jeu vidéo
Ugo Trellis, masteurant⋅e à Paris 8 et content designer
*21ter Rue Voltaire, 75011 Paris

16/11/2021– 18h30-20h30
Chercheur⋅euses trans/queers : quelles conditions de travail ?
Clark Pignedoli, post-doctorant INED
Manuela Guevara, anthropologue (ANRS Trans & VIH – INSERM)

Le genre des mobilisations au travail

13/12/21 – 18h00-20h00

SÉANCE ANNULÉE
Classe, race et genre dans l’organisation et la mobilisation des éducatrices américaines à Chicago et à Oklahoma-City (2012-2019)
Marie Ménard, doctorante, UPEC IMAGER

08/02/22 – 18h00-20h00

  • Grèves de femmes de chambre marseillaises : vers la constitution d’un collectif mobilisé
    Saphia Doumenc, doctorante Lyon 2, Triangle, LEST
  • La dimension genrée du travail militant (syndical) engagé dans le contexte de familles d’ouvriers du livre et d’une grève en particulier
    Camille Feinte, masteurante EHESS

04/04/22 – 18h00-20h00

Travail de care, assignations et parentalités

  • Des mères pourvoyeuses de care et des pères en retrait : la répartition du travail parental auprès des enfants présentant une variation du développement sexuel
    Gaëlle Larrieu, OSC-Sciences Po / EHESS
  • Une promotion ambivalente de l’en bas d’échelle : les dispositifs dédiés à un public de « femmes immigrées » dans la valorisation du travail de care dans les années 1960-1980
    Franziska Seitz, UPEC, CRHEC

13/06/22 – 18h30-20h30

Les féminités au travail entre sexualisation, violence et respectabilité

  • Identification et désidentification au travail du sexe dans la définition des relations de Sugar Dating. Enjeux de respectabilité et place des violences de classe dans la mise en scène de la désirabilité
    Clara-Marie Nasser, EHESS, CEMS, CMH
  • Travail esthétique et dimension(s) sexuelle(s) du travail. Les vendeuses de prêt-à-porter en situation de service
    Anaïs Lehman, doctorante Paris 8 / Cresppa-CSU – CMH

Certaines séances seront retransmises par visioconférence.
Pour s’inscrire à la visioconférence : genresexualitestravail@gmail.com

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