/ Atelier Efigies "Genre, sexualités, travail"
Séance 4 : « Le genre des mobilisations au travail »(2/2), avec des interventions de Saphia Doumenc et Camille Feinte
8 février 2022, au CICP, 21ter Rue Voltaire, 75011 ParisPrésentation de cette séance
- « La dimension genrée du travail militant au sein de familles d’ouvrier-e-s du livre. Le cas d’une grève »
Camille Feinte, masterante à l’EHESS
La recherche de Camille porte sur les femmes d’ouvriers durant la grève du Parisien Libéré (1975-1977) et leur militantisme dans des milieux ouvriers syndiqués à la CGT du livre. Camille abordera la notion d’appropriation de leur travail militant par les hommes, ainsi que leur assignation à un travail militant sexué. Son travail cherche à reconstituer une histoire de ces femmes au sein de cette grève longue et victorieuse, notamment à travers une analyse des archives de cette lutte (photographies, unes de journaux de grévistes, entretiens…). Cela nous amènera à penser l’implication des familles au sein de cette grève et l’héritage qu’ont conservé (ou non) les enfants d’ouvrier-e-s du livre de ce conflit. En effet, ces héritier-e-s se sont vu-e-s transmettre un capital militant qui impacte de manière significative leur parcours de vie et leurs engagements politiques.
- « Grèves de femmes de chambre marseillaise : vers la constitution d’un collectif mobilisé »
Saphia Doumenc, doctorante à Lyon 2, Triangle / LEST
Depuis 2016, de nombreuses grèves de femmes de chambre portées par le syndicat CNT-SO s’organisent de manière régulière à Marseille. L’enjeu de cette présentation est de revenir sur la manière dont ces grèves non seulement sont rendues possibles, mais également sur la manière dont elles sont appropriées par les grévistes. Au-delà d’une appropriation que l’on pourrait qualifier « d’utilitaire » du syndicalisme, nous verrons que le syndicat peut apparaître comme une ressource sociale à plusieurs titres. En étant prises dans des situations difficiles au travail et hors travail qui les engagent, les femmes rencontrées semblent être à la recherche de stratégies leur permettant de se distancier des leurs situations vécues. Mises sur le devant de la scène dans le cadre de grèves, les femmes de ménage sont rendues visibles et audibles par leurs employeurs·euses, ainsi que par les passant·e·s, voire par les médias. Cette présentation sera l’occasion de revenir sur la manière dont les expériences de mobilisation au travail peuvent fournir une syntaxe d’intelligibilité du monde social, des schèmes d’interprétations et des représentations communes du monde.
Informations pratiques
- La séance sera retransmise en visioconférence.
- Pour participer à cette séance, merci de vous inscrire par mail en précisant si vous souhaitez participer en présentiel ou en visio : genresexualitestravail@gmail.com
- Pour information, la salle du CICP a une capacité maximale de 35 places. Un mail précisera si le nombre d’inscrit·es en présentiel atteint ce nombre. Si jamais vous avez un empêchement, n’hésitez pas à écrire avant pour libérer la place pour quelqu’un d’autre.