/ Travail, mobilisation et mondialisation

Axe 1. Travail, mobilités et migrations

Le contrôle de la mobilité des travailleurs, à l’échelle régionale, nationale et internationale est un enjeu ancien aussi bien du côté des employeurs que du mouvement ouvrier. Dans un contexte d’intensification des circulations des mobilités et des migrations s’impose la nécessité de (re) penser le rapport travail et migration.

Dans une diversité de contextes sociétaux la figure du migrant (te) apparaît comme un analyseur des phénomènes de précarisation salariale, de démultiplication des formes de travail, de discrimination sexuelle et raciste au travail. Les migrations internationales et les migrations internes favorisent de nouvelles micro- et macro-segmentations et fragmentations des marchés du travail tant en Europe qu’en Asie ou sur d’autres continents et où ne cessent de se démultiplier les inégalités.

Dans les sociétés asiatique, européenne, africaine, latino-américaine caractérisées par la flexibilité et l’instabilité du travail, des tendances structurelles ont produit des systèmes d’emploi qui renforcent les inégalités sociales où les moins qualifiés, notamment les migrants, sont régulièrement exclus des marchés du travail et relégués dans des espaces de faible légitimité. Les processus de ségrégation, de mise à distance, de stigmatisation des travailleurs(ses) migrants( tes), qualifiés et peu qualifiés produisent des violences, des inégalités toujours plus grandes entre des « ayant-droits » et des « non ayant-droits ».

Les mondialisations économiques rendent compte alors de la construction d’une nouvelle stratification sociale globalisée où se forment de nouvelles classes moyennes, des « élites » économiques, scientifiques, artistiques et de nouvelles underclasses. Les travailleurs (ses) migrants (tes) développent des parcours biographiques faits de bifurcations, de discontinuités et de réversibilités qui rendent compte de la production d’inégalités multisituées sur des espaces de travail nationaux et transnationaux. Les villes d’Asie, du Moyen-Orient, les villes africaines et du Maghreb, etc., sont traversées aujourd’hui par de grandes transformations économiques qui marquent toujours plus les frontières sociales, morales et symboliques entre différents groupes sociaux. Naissent alors des espaces « sous tension » où circulent des migrants, acteurs individuels et collectifs producteurs de compétences de mobilisation, de réflexivité, de résistance.