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Moge, Charlotte

Maîtresse de conférences en Études italiennes à l’Université Jean Moulin Lyon 3

Pôle(s) : Politique : Histoire, Discours, Problèmes

Domaines de recherche

  • Histoire des mafias et de l’antimafia
  • Histoire politique, sociale et culturelle de l’Italie contemporaine
  • Histoire de la mémoire et des commémorations
  • Histoire des représentations
  • Étude des médias

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Thèse (en ligne)

La construction d’une mémoire publique de la lutte contre la mafia de 1982 à 2012 à partir d’un martyrologe : Pio La Torre, Carlo Alberto dalla Chiesa, Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, 2015. ⟨en ligne⟩

Résumé de la thèse :
Si la mafia est un objet d’étude, certes récent, l’antimafia reste en revanche un trou noir de l’historiographie du Mezzogiorno alors que les assasssinats des représentants de l’État sont des moments de tenisons dans l’histoire de l’Italie républicaine. Nous avons choisi d’étudier la construction d’une mémoire publique de la lutte contre la mafia en nous concentrant sur quatre figures emblématiques assassinées au cours des crises de violence mafieuse de 1982 et 1992 : Pio La Torre (député et secrétaire régional du PCI) ; Carlo Alberto dalla Chiesa (assassiné alors qu’il était préfet de Palerme) ; Giovanni Falcone et Paolo Borsellino (magistrats).
D’un point de vue historiographique, faire l’histoire de la mémoire – objet de prédilection de l’histoire du temps présent – implique d’apprivoiser l’irruption constante du présent dans le travail historique et donc de produire une histoire qui, par définition, reste inachevée. Par les thèmes abordés, cette recherche se situe au croisement de différents champs historiographiques comme l’histoire politique, sociale et culturelle, plus particulièrement l’histoire des représentations. Afin d’observer le processus de construction d’une mémoire publique de la lutte contre la mafia, nous avons utilisé un panel de sources typique de l’histoire du temps présent, archives, presse, productions mémorielles écrites et audiovisuelles, mais aussi des sources orales grâce aux entretiens réalisés lors de notre enquête de terrain. Ces sources nous permettent tant de comprendre le contexte que d’analyser l’évolution des représentations des martyrs de la lutte contre la mafia.
La première partie est consacrée à l’étude du moment des assassinats et de la construction d’une mémoire immédiate. L’analyse de la presse au lendemain des crises de violence mafieuse fait émerger les caractéristiques de la mémoire immédiate des victimes et révèle un mobilisation civile antimafia sans précédent. La deuxième partie s’intéresse à la construction et à l’institutionnalisation de la mémoire des victimes, à travers l’étude des commémorations et des représentations. L’analyse croisée des différentes sources met au jour les différentes strates de la construction mémorielle. Enfin, la troisième partie montre que la mémoire de l’antimafia, bien qu’institutionnalisée et structurée, est en réalité une mémoire tourmentée, comme le démontrent les manquements de la justice, les usages politiques de la mémoire de l’antimafia ou le conditionnement des commémorations décennales par l’actualité. Faire l’histoire de la mémoire de l’antimafia nous permet ainsi de révéler, sous un jour nouveau, un certain nombre de tensions qui caractérisent l’Italie contemporaine. La mémoire de la lutte contre la mafia apparaît donc comme un observatoire privilégié pour examiner les mutations politiques, sociétales et culturelles de l’Italie républicaine.


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