/ Séminaire Relire l’éthique en santé à l’aune d’une anthropologie spinoziste : philosophie de l’âge classique et médecine d’aujourd’hui

Anaïs Choulet : « Épistémologies féministes et toucher en santé. Quand la critique féministe permet d’interroger la place du toucher dans la relation thérapeutique »

8 mars 2019, 17h-20h, à l’ENS de Lyon, site Descartes, salle D4-024

Présentation

Anaïs Choulet est doctorante en philosophie de la santé, présidente de l’association féministe de santé sexuelle FRISSE (Femmes, Réduction des Risques et des Dommages & Santé Sexuelle) et praticienne de shiatsu thérapeutique. Elle travaille sur le toucher dans la relation thérapeutique, et notamment sur la manière dont ce sens soulève des questions et des problèmes relatifs à la santé sexuelle. Elle utilise sa double expérience de militante et de praticienne pour nourrir ses recherches, tant au niveau de la formulation des problèmes, qu’à celui de la validation des hypothèses envisagées.

Voici la présentation de cette séance qu’Anaïs Choulet propose :

Je propose cette séance pour réagir à une double actualité. Premièrement, la séance a lieu le 8 Mars, journée internationale du droit des femmes. A cette occasion, il me paraît intéressant de parler féminisme. Deuxièmement, la séance s’inscrit dans une suite d’événements concernant les scandales des violences obstétricales et gynécologiques ; depuis l’affaire des touchers vaginaux sans consentement en 2015, jusqu’au rapport sur cette question remis au secrétariat de l’égalité femmes-hommes en Juin 2018. L’enjeu est de questionner la place et la définition du toucher dans la relation de soins ; un sens qui, de par une construction sociale ou de par une démarche critique, révèle certaines dominations structurelles à l’endroit des corps, et contient les germes d’une alternative aussi bien théorique que pratique.

Je suggère d’organiser la séance en plusieurs temps, afin d’une part de combiner réflexions théoriques et mise en pratique, d’autre part de mettre en œuvre pour de bon la critique féministe en lui empruntant l’un de ses dispositifs pédagogiques les plus fameux et aussi les plus dévoyés : la non mixité choisie entre femmes*. Aussi, mon intervention s’articule-t-elle en trois temps :
1. Réflexions philosophiques sur le toucher en contexte thérapeutique (présentation des enjeux épistémologiques autour du toucher, question et définition de la santé sexuelle, brève introduction aux théories féministes du corps et de la santé).
2. Présentation du dispositif de non mixité choisie (sa méthode, son but, sa légitimité voire sa nécessité).
3. Mise en place d’un groupe de conscientisation en non mixité choisie entre femmes sur le thème des violences obstétricales et gynécologiques.

*Par « femmes », il faut entendre l’ensemble des personnes se reconnaissant ou subissant des oppressions au nom de ce genre, sans pour autant dénigrer le reste des discriminations vécues en raison de sa classe sociale, de sa race, de son handicap, de sa religion etc.

Ce séminaire est ouvert à toute personne intéressée ; pour des raisons d’organisation, l’inscription aux séances est souhaitée auprès de Julie Henry.

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