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Journée d’études "Ecritures de la protestation"

8 décembre 2006, à l’ENS LSH, salle F08. Journée organisée par Christine Fauré, Triangle (UMR 5206) et Béatrice Fraenkel (EHESS)
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Des « nouveaux mouvements sociaux » au « renouveau des mouvements contestataires », la démarche sociologique est la même : il s’agit au nom de la modernité, de scruter le surgissement d’acteurs collectifs, après 68 : les femmes, les jeunes, les étudiants, etc. auxquels on peut ajouter aujourd’hui les chômeurs, les précaires... et de trouver dans leur mode particulier d’organisation, à la fois une confirmation de l’épuisement des institutions en place et une reconnaissance de leur rôle d’avant-garde. Cette approche scientifique s’est faite au détriment de la connaissance de la narration des acteurs.

Notre objectif est de partir de la narration des acteurs pour étudier la formation des « répertoires d’actions » - selon le mot de Charles Tilly -, leur circulation d’une mobilisation à l’autre. Ne pas classer ces actes de protestation par domaine d’application : travail, sécurité, vie quotidienne, etc., ne pas les ramener à des groupes sociaux qui en auraient fait un usage intensif mais les appréhender comme des phénomènes dans la spécificité de leur manifestation : paroles, gestes écrits, sons... La protestation politique puise parfois ses modalités d’expression dans le passé, ce qui n’exclut pas des innovations. En dépit des surenchères sur son caractère éphémère, elle relève de l’Histoire.

Il s’agit en particulier d’appréhender les actes d’écriture dans les pratiques de protestation : considérer en particulier la manifestation comme un ensemble d’écrits situés en rapport avec des corpus passés (la précédente manifestation, la culture militante), avec d’autres écritures de la rue (les enseignes, les panneaux, etc.) et enfin en interaction les uns avec les autres. Faire l’histoire de la banderole, analyser la manière dont la police se saisit de ces événements d’écriture ou examiner comment dans des luttes spécifiques, en France ou à l’étranger, des politiques de l’écrit ont été produites, telles sont quelques-unes unes des perspectives qu’ouvre cette approche.

Programme de la journée

Matin : 9h30 - 12h

 Présentation de la journée : Christine Fauré

 Béatrice Fraenkel : Ecritures de la rue, écritures de la marche : bannières, banderoles et graffitis

 Clara Lamireau : Les manifestes éphémères : graffitis anti-publicitaires dans l’espace public parisien.

 Pedro Araya : « Quand le monde devient canaille, la page c’est muraille » : écritures et contestation au Chili.

Après-midi : 14h - 16h30

 Christine Fauré : Critique de la théorie des mouvements sociaux : pour une classification des actes de protestation.

 Philippe Artières : Ecriture et soulèvement : le cas de Solidarnosc en Pologne.

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