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Benoît Gide participe au séminaire doctoral du Centre d’épistémologie des sciences cognitives de Lyon : "L’identité personnelle selon Thomas Reid : une non-théorie ?"

25 octobre 2013, de 10h à 13h, ENS de Lyon, site Descartes, salle F 04 (bâtiment Formation)

Au programme

Benoît Gide, ENS de Lyon, doctorant Triangle en philosophie à l’ENS de Lyon

L’identité personnelle selon Thomas Reid : une non-théorie ?

Comment en vient-on à croire qu’on est une seule et même personne au cours du temps ? En quel sens ? Et y est-on justifié ? Sur cette question, Thomas Reid (1710-1796) s’oppose aux célèbres thèses de Locke et de Hume, qui soutiennent respectivement que l’identité est constituée par la conscience (Essai 2.27.10) et qu’elle est une fiction de l’imagination (Traité 1.4.6). Toutefois, conformément à la logique argumentative d’une philosophie dite "de sens commun", Reid soutient que nous avons raison de croire à la réalité d’un moi simple et continu, non en vertu d’une théorie qui l’expliquerait et nous y justifierait, mais - bien au contraire - en procédant à une critique des caractères explicable et justifiable de ce fait. L’on devrait reconnaître dans cette croyance un "principe du sens commun" - c’est-à-dire un fait originel et inexplicable de notre nature. On demandera si cette défense de l’identité personnelle, finalement identifiée à la permanence d’une substance immatérielle, n’engage pas des présuppositions d’ordre métaphysiques qu’il serait abusif de prêter au sens commun. Le sens particulier que prend ce dernier concept chez Reid doit permettre de répondre négativement.

Fabien Mikol, Paris IV, Sorbonne

Une épistémologie sans « connaissance de la conscience » est-elle possible ? La question du scepticisme chez Schlick et Feigl.

Pourquoi rejeter l’existence d’une « connaissance de la conscience » ? Nier un fait aussi indubitable, intime et quotidien peut-il s’expliquer autrement que par un goût exacerbé du paradoxe philosophique, ou encore par un physicalisme dogmatique au point d’en devenir aveugle à l’évidence ? L’analyse minutieuse des raisons qui peuvent mener à une telle position épistémologique pourrait bien montrer que, tout au contraire, c’est souvent au nom même d’un retour au phénomène quotidien de la connaissance ainsi que d’un refus des paradoxes philosophiques et de ses conséquences sceptiques qu’on peut en arriver à « nier l’évidence » d’une connaissance de la conscience telle que l’ont ordinairement entendu les philosophes. C’est du moins ce que nous tenterons d’esquisser, notamment en opérant une relecture de l’épistémologie de Moritz Schlick qui, en distinguant radicalement « vivre » et « connaître », s’est passionnément attaché à dénoncer le danger sceptique en germe dans l’idée même d’une « connaissance de la conscience ».

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