/ Travail, mobilisation et mondialisation

Axe 3. Transformations du capitalisme, des entreprises et de la représentation au travail

La montée en puissance du capitalisme financier depuis le dernier tiers du XXe siècle s’est traduite dans la reconfiguration des formes d’entreprises (recours accru à la filialisation et à la sous-traitance), mais également des formes d’emploi (avec la multiplication des statuts précaires ainsi que le rejet hors des frontières du salariat des auto-entrepreneurs) ; par de nouvelles divisions du travail à l’échelle mondiale que permet de saisir la reconstitution des chaînes de valeur. La volatilité du capital financier, l’importance des réseaux de sous-traitance comme l’usage par les groupes de franchises complexifient du côté des salariés l’identification du pouvoir au sein de l’entreprise ainsi que l’affirmation d’une communauté de travail qui dépasse les frontières juridiques de celle-ci.

L’affaiblissement des droits collectifs et la précarisation des statuts contribuent d’autant plus à vider de leur substance les espaces institués de consultation et de négociation que ceux-ci sont profondément transformés. En France, les ordonnances Macron de septembre 2017 ont instauré une nouvelle instance, le Comité Économique et social (CSE), qui remplace l’ensemble des institutions représentatives existantes et qui pourrait accentuer plus encore, dans les années à venir, les phénomènes de professionnalisation de l’action syndicale. De nombreux défis sont ainsi posés, qui ne sont pas sans rappeler ceux affrontés par le mouvement ouvrier au cours du XIXe siècle : la construction de solidarités et de formes d’action dans des entreprises privées de toute représentation syndicale, voire entre travailleurs isolés qui exercent la même activité mais dont les employeurs peuvent être différents (associations, collectivités territoriales, entreprises, etc.), l’adossement de cette production de solidarités au territoire (celui de la métropole, celui péri-urbain des PME-PMI, etc.).