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PRODICS : production discursive des catégories sociales [2010-2012]

-octobre 2010

Présentation

Le laboratoire junior « La production discursive des catégories sociales » rassemble des doctorants en sociologie, en science politique, en études anglophones, en histoire de la pensée économique et en urbanisme autour à la fois d’un questionnement épistémologique des catégories sociales employées dans les sciences humaines et d’une étude de la production par les discours des catégories sociales et de ses effets politiques et symboliques.

Ce texte de cadrage replace en premier lieu le projet de laboratoire junior dans son contexte scientifique, aussi bien dans le champ des sciences humaines que dans le contexte universitaire lyonnais et international.

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Contexte scientifique de notre projet

Ce laboratoire junior est une structure qui permet de faire converger les dynamiques de recherche des doctorants qui y participent. Tout d’abord, il entend poursuivre, selon une problématique différente, la réflexion sur la thématique de la mobilisation des savoirs dans l’action publique, qu’un précédent laboratoire junior (le MOSAP), auquel une partie des membres du projet a participé, avait exploré. Il s’appuie ensuite sur le travail préparatoire déjà réalisé dans le cadre d’activités scientifiques déjà menées par des doctorants membres du laboratoire junior. D’un côté, Gilles Christoph et Marc Lenormand, doctorants en études anglophones, contribuent à l’organisation d’un colloque international sur les discours anti-syndicaux, qui se tiendra à Lyon (ENS Lyon et Université Lyon 2) les 5 et 6 novembre 2010. Les deux points d’interrogation centraux de ce colloque sont la place de l’étude des discours dans les sciences humaines et l’analyse des effets politiques et symboliques des discours anti-syndicaux sur les logiques de politisation. D’un autre côté Thibaut Rioufreyt, Elise Roullaud et Romain Vila, doctorants en science politique, animent depuis février 2010 un séminaire régulier intitulé « Perspectives critiques autour de la notion de champ dans la sociologie bourdieusienne », qui se donne pour objet d’interroger la perception et l’usage des outils et des catégories élaborées par Pierre Bourdieu et mobilisés par de nombreux chercheurs pour rendre intelligible un monde social en tension, structuré autour des rapports de domination.

Ce laboratoire junior propose donc un projet interdisciplinaire fort, puisqu’il s’agit de réunir les réflexions sur les outils et catégories employés en sociologie, en science politique, en science économique en études anglophones et en urbanisme, disciplines rassemblées au sein du laboratoire Triangle UMR 5206 mais réparties sur trois écoles doctorales lyonnaises, l’ED 483 ScSo, l’ED 484 3LA et l’ED 486 SEG. Pour mener à bien notre travail collectif, nous pourrons nous appuyer tout d’abord sur le cadre scientifique du laboratoire Triangle, auquel la plupart d’entre nous est rattaché, et dont la thématique de recherche centrale – l’interface entre discours, action et pensée politique et économique – est congruente avec l’interrogation que nous entendons mener sur les catégories sociales. Plus spécifiquement, notre travail se rattache aussi à celui mené au sein des pôles « Politisation et participation », « Action publique » et « Histoire de la pensée économique » du laboratoire Triangle UMR 5206. Le retour réflexif sur les catégories sociales employées par le chercheur, leur mobilisation par les acteurs et les effets sociaux et politiques qu’elles produisent s’inscrivent par ailleurs dans un contexte de recherche dynamique à l’ENS de Lyon, comme tend à le montrer la demande de création de laboratoire junior également déposée autour de la thématique « Actualité des notions d’aliénation et d’émancipation ».

Au-delà de son ancrage dans le contexte scientifique lyonnais, ce projet de recherche s’adresse plus largement à la communauté des chercheurs en sciences humaines et sociales autour de la question de la production discursive des catégories sociales. Il s’inscrit de ce fait en effet dans le prolongement de travaux menés depuis une quarantaine d’années dans les sciences humaines en France et à l’étranger.

Problématique : la production discursive des catégories sociales

Si la problématique de la production discursive des catégories sociales a fait l’objet d’une production scientifique importante, l’originalité de notre démarche réside dans plusieurs points. Tout d’abord, ce projet de laboratoire junior repose à la fois sur la mutualisation des recherches en sociologie et en science politique sur les catégories sociales et sur les outils du chercheur en sciences humaines ainsi que sur les passerelles jetées par les études anglophones avec les recherches menées en Grande-Bretagne et aux États-Unis sur l’analyse des discours et des dispositifs idéologiques. Loin des déclarations de principes, il s’agit de mettre en pratique une véritable réflexion interdisciplinaire. Ensuite, l’objectif est de croiser une réflexion épistémologique et méthodologique sur les conceptions du discours que charrient les concepts et notions que l’on utilise en sciences humaines et sociales avec des études empiriques sur les usages discursifs des acteurs. Enfin, il s’agit de sortir l’étude des productions discursives de la seule analyse du discours (AD) afin que les chercheurs en sciences humaines et sociales s’en saisissent pleinement pour l’appliquer à des objets encore peu traités sous l’angle discursif.

Par catégorie sociale, nous entendons à la fois les catégories savantes par lesquelles les chercheurs désignent et appréhendent les groupes sociaux et les catégories indigènes utilisées par les acteurs eux-mêmes. Loin de constituer deux mondes aux frontières étanches, le champ scientifique et les champs constitutifs de l’espace social sont caractérisés par des relations d’échange et par la circulation de ces catégories. Les notions et concepts savants sont ainsi « réappropriés », « traduits », « déplacés » par les acteurs pour être employés à d’autres usages. Par exemple, le concept de « classe » dans la théorie marxienne subit un déplacement dans l’idéologie marxiste au point de devenir une réalité aux yeux des acteurs. À l’inverse, certains chercheurs reprennent consciemment ou non des catégories indigènes pour les déplacer dans le champ scientifique en fonction de problématiques spécifiques à ce champ et insérées dans un réseau de concepts et de références [1]
Plus loin, certains types d’acteurs (comme les intellectuels engagés) se font les spécialistes de ce type de déplacement en participant à la production et à la diffusion d’idéologies qui mobilisent des théories scientifiques pour développer leurs postulats et leurs thèses [2].

Il s’agit donc d’un questionnement à la fois épistémologique (sur la production discursive des catégories élaborées en sciences humaines et sociales) et empirique (sur la production discursive des catégories sociales par les acteurs). Ce questionnement constitue un défi d’autant plus fécond que penser ensemble ces deux types de catégories n’est pas sans poser toute une série de problèmes auxquels les chercheurs se trouvent confrontés. D’un côté, les catégories savantes relèvent du concept, c’est-à-dire qu’elles sont des outils construits théoriquement afin de rendre compte de certaines données du réel. De l’autre, les catégories sociales produites par les acteurs deviennent par le caractère performatif du discours une réalité au point qu’elles participent de la construction identitaire et de la vision du monde social des acteurs.

Le corpus de travaux ayant pour objet l’analyse des catégories sociales sous l’angle de leur production discursive relève principalement de trois domaines : l’histoire des représentations, la sociologie (dans des approches post-marxistes ou bourdieusiennes) et l’histoire sociale britannique post-structuraliste. Toutes trois mettent en cause la pertinence de l’alternative entre des théories qui considèrent les phénomènes sociaux comme des constructions purement discursives, des faits qui relèvent uniquement de la sphère du langage, et celles qui les voient comme entièrement déterminées par les conditions matérielles, dont elles ne seraient que le simple reflet. L’étude du rapport entre catégories sociales et discours dans les sciences humaines a en effet longtemps été redevable d’une opposition binaire entre structures socioéconomiques et structures culturelles, les rapports entre les deux étant pensés sur le mode du reflet ou de la détermination. Sur la base d’une telle opposition, s’était organisée une division implicite du travail chez les historiens : là où l’historien des économies et sociétés restituait ce qui était, l’historien des mentalités ou des idées avait pour objet non pas le réel mais la manière dont les individus le pensent et le transposent.

Les années 1960 voient l’émergence de l’histoire des représentations, sous l’influence de travaux de philosophie et de sociologie qui ont mis en évidence que les représentations sont constitutives de la réalité sociale elle-même [3]. Il est ainsi apparu que toutes les relations, y compris celles que l’on désigne comme des rapports économiques ou sociaux, s’organisent selon des logiques qui mettent en œuvre les modes de perception et d’appréciation propres à un groupe en particulier ou à une société dans son ensemble. Les historiens, plutôt que de continuer à opposer la réalité à sa représentation, en sont venus à reconnaître que ce qui est réel n’est pas seulement la réalité représentée mais la manière même dont elle l’est. « Le réel prend ainsi un sens nouveau [4] », concluait l’historien Roger Chartier en 1983.

La sociologie s’est pareillement donnée comme exigence méthodologique d’« inclure dans le réel la représentation du réel [5] », pour reprendre la formule de Pierre Bourdieu. Les sociologues ont souligné que les représentations ont la capacité de produire ce qu’apparemment elles se contentent de désigner. Une identité de groupe n’a rien d’objectif, en effet : c’est un découpage arbitraire de la réalité, l’introduction d’une discontinuité dans la continuité « naturelle » du tissu social. Il faut alors envisager les représentations comme des actes de division qui visent à imposer la légitimité d’une certaine vision de la structure sociale et, ce faisant, à faire advenir des comportements conformes à ces images mentales. À ce titre, les représentations sont le lieu d’une lutte symbolique pour le monopole du pouvoir légitime de dire la réalité sociale. Les luttes à propos de l’identité sociale ou ethnique, régionale ou nationale, résume Pierre Bourdieu, « sont un cas particulier des luttes pour le monopole du pouvoir de faire voir et de faire croire, de faire connaître et de faire reconnaître, d’imposer la définition légitime des divisions du monde social et, par là, de faire et de défaire les groupes : elles ont en effet pour enjeu le pouvoir d’imposer une vision du monde social à travers des principes de di-vision qui, lorsqu’ils s’imposent à l’ensemble d’un groupe, font le sens et le consensus sur le sens, et en particulier sur l’identité et l’unité du groupe, qui fait la réalité de l’unité et de l’identité du groupe [6]. » De la même manière, Norbert Elias a ajouté de l’intelligibilité à la question du rapport entre catégories sociales et discours en refusant (avec Weber et Simmel) l’opposition binaire entre l’individu et la société (ou les groupes qui la composent) comme élément structurant du débat sociologique. Ce faisant, à une préoccupation normative de définition des contours d’une catégorie sociale succède une approche davantage centrée sur les interdépendances et les réseaux de relation que veut synthétiser la notion de « configuration ». Cela permet de considérer les catégories sociales comme le fruit de jeux de relation concurrentiels entre des individus multipositionnés qui s’inscrivent parallèlement dans le temps long d’une société et dans celui, plus court, de l’existence individuelle. Dans ces phénomènes, le discours est le liant des relations sociales autant qu’il est le moteur de leur évolution à plus long terme.

Si l’histoire des représentations et la sociologie bourdieusienne insistent sur la prise en compte du caractère constituant du langage dans l’analyse des phénomènes sociaux, et voient les discours comme outils de production du monde social, c’est le lien même entre monde social et discours qui s’est trouvé remis en cause par le tournant linguistique opéré dans les sciences humaines depuis les années 1970. Dans Languages of Class, Gareth Stedman Jones met en question la conception matérialiste du langage, employée notamment par les historiens du mouvement ouvrier, qu’il considère inadéquate [7]. Qu’ils tiennent le langage pour un simple reflet de la réalité ou qu’ils proposent des théories plus complexes de l’articulation des phénomènes sociaux et des discours en termes d’expérience ou d’idéologie, les historiens continuent selon Stedman Jones d’accorderun primat aux conditions matérielles de production de ce discours. S’appuyant sur l’exemple de l’histoire du mouvement chartiste, il conteste la progression opérée traditionnellement depuis les conditions d’existence des acteurs vers la conscience produite par ces conditions et finalement vers les revendications politiques qu’ils mettent en avant, pour remettre au cœur de son analyse le seul matériau solide dont dispose l’historien, les revendications politiques, auxquelles il choisit d’appliquer une conception non-référentielle du langage pour se débarrasser des présupposés matérialistes. Cette rupture méthodologique a été depuis poursuivie dans le champ de l’histoire sociale par un courant post-matérialiste conséquent en Grande-Bretagne et aux États-Unis [8], ainsi que par les théories du genre qui ont insisté sur la dimension relationnelle et différentielle du langage [9].

Héritiers d’une tradition d’analyse plus internaliste, centrée sur l’étude des grands textes et auteurs, les historiens de la pensée économique ont quant à eux procédé à rebours des deux courants présentés ci-dessus. Ce faisant, ils se sont donc aussi rapprochés d’eux en cherchant à saisir à la fois les influences des idées économiques sur la mise en place des politiques publiques et la manière dont les contraintes sociales et politiques en ont influencé la genèse. Les travaux qui sont menés à la suite d’Alfred W. Coats depuis le début des années 1970 [10], sur l’émergence et l’impact des idées classiques aux xviiie et xixe siècles, peuvent être vu comme représentatifs de cette attitude. S’ils ne sont en général pas concentrés sur la notion de « catégorie sociale » en elle-même, les études interprétatives et contextualisées du discours des économistes, dans lequel le concept de « classe » est par contre souvent bien présent, constituent une entrée intéressante pour comprendre la construction historique des représentations de classe, par l’examen de l’articulation dynamique entre faits et théorie économique.

L’objet de notre réflexion n’est donc pas de valider le tournant linguistique ou de prôner un retour à une conception matérialiste des catégories sociales, mais d’interroger les catégories sociales comme structures structurées et structurantes, c’est-à-dire comme catégories construites à travers le discours et qui, à leur tour, participent à la construction de discours. Aussi, notre propos n’est pas d’appréhender les catégories sociales comme des entités constituées et stables dont nous étudierions les représentations qu’elles produisent ou les représentations produites à leur égard, mais comme produit d’un contexte socio-historique qui a à son tour des effets sur celui-ci [11].

Axes de recherche

Les trois axes de recherche que nous proposons reprennent trois grands domaines d’études de la pensée et des pratiques politiques : les grandes formations idéologiques, les logiques de politisation et la formulation des politiques publiques.

Axe 1 : Idéologies et catégories sociales

Ce premier axe se propose d’étudier les rapports entre idéologie et catégories sociales. Dans la définition canonique qu’en donne la science politique depuis le xixe siècle, l’idéologie est un système de représentations qui soutient un projet politique de légitimation ou de transformation de la société. Sous cet aspect, nous proposons d’examiner les représentations des catégories sociales dans deux grandes formations idéologiques de la modernité occidentale : le conservatisme et le libéralisme. On trouve chez les conservateurs une conception verticale de la société, fondée sur une vision organique des hiérarchies entre les groupes, qui tend vers la fixité sociale. Par opposition, la conception libérale de la société est horizontale ; animé par l’idéal d’une société ouverte où les barrières sociales sont perméables, le libéralisme propose une vision égalitariste des relations interindividuelles et recherche une distribution méritocratique des statuts professionnels [12]. Il est également nécessaire d’étudier la réaction des libéraux et des conservateurs face à la vision conflictuelle des rapports sociaux qu’implique la lutte des classes.

Notre intérêt sera également de complexifier cette approche de l’idéologie, en l’envisageant non seulement comme un système de représentations mais également comme le processus historique de production d’un tel système de représentations. Dans cette perspective, nous proposons d’analyser la production des catégories sociales et les effets sociaux et politiques produits par ces discours en termes de légitimation, et pareillement la production des conceptions contre-hégémoniques des catégories sociales ainsi que les effets sociaux et politiques qu’elles produisent en termes de luttes politiques.

Axe 2 : Représentations des catégories sociales et construction des groupes sociaux

Ce deuxième axe aborde les processus par lequel les groupes sociaux se constituent en tant que groupes en se représentant leur propre identité, processus qui supposent la définition d’intérêts collectifs, un positionnement vis-à-vis des autres groupes et, parfois, un jugement sur l’état général de la société dans laquelle ils sont immergés. Il s’agira également d’étudier comment les sentiments d’appartenance sociale peuvent être redéfinis par les discours, les actes et les représentations qu’ils véhiculent. Par exemple, le choix de se syndiquer ou non met en jeu les représentations que se fait un individu de sa place dans la structure sociale et ces représentations sont partiellement influencées par les discours en provenance des syndicats et du patronat.

Les définitions identitaires en termes d’identités sociales ont été remises en cause sous l’effet des luttes des minorités(femmes, minorités ethniques et sexuelles). Une partie du mouvement ouvrier traditionnel, attaché aux définitions en termes de classe et hostile à ces luttes, de même que les promoteurs de la théorie des nouveaux mouvements sociaux, ont vu une contradiction entre identité de classe et identité minoritaire, matérialisme et post-matérialisme, logique révolutionnaire et demande de reconnaissance. Cependant, ce n’est pas sous la forme de l’exclusion mutuelle qu’il est le plus pertinent d’évaluer les rapports entre les analyses en termes de catégories sociales et les pensées minoritaires, notamment la théorie féministe qui a sans doute adressé les critiques les plus virulentes aux définitions traditionnelles de la classe ouvrière [13]. Il sera plus intéressant d’étudier les inflexions réciproques et les transformations produites par la confrontation des revendications minoritaires et des définitions en termes d’identités sociales.

Axe 3 : Les politiques publiques et la représentation des catégories sociales

Ce troisième axe interroge la mesure dans laquelle les représentations des catégories sociales informent et participent à l’édification des politiques publiques. De nombreux travaux ont démontré que les acteurs de l’action publique, notamment au travers des ressources qu’ils mobilisent, conçoivent et construisent les politiques publiques selon leurs représentations des populations cibles de celles-ci [14].

Ainsi, nous souhaiterions poursuivre ce questionnement en replaçant dans un contexte socio-historique cette prise en compte des catégories pour concevoir l’action publique. Il s’agira d’interroger non seulement les ruptures et continuités de l’action au travers de la catégorisation des populations mais aussi la manière dont les groupes identifiés par les décisionnaires de l’action publique se mobilisent pour influencer la définition et la conception des politiques publiques. Sur ce questionnement, les travaux relatifs aux politiques publiques urbaines sont particulièrement éclairants puisqu’ils s’interrogent sur les capacités de groupes, constitués préalablement ou non, à se mobiliser pour définir l’action publique [15].

Bibliographie

  • Bell Emma, « L’État britannique entre le social et le carcéral : Pour une explication du tournant punitif de la politique pénale néo-travailliste (1997-2007) », thèse de doctorat, Université Lumière Lyon2, novembre 2008.
  • Boino Paul, Lyon. La Production de la ville, Marseille, Parenthèse, 2009.
  • Bourdieu Pierre, La distinction : Critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit, 1979.
  • Bourdieu Pierre, « L’identité et la représentation : Éléments pour une réflexion critique sur l’idée de région », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 35, novembre 1980, p. 65.
  • Brenner Theodore (éd.), Spaces of Neoliberalism : Urban Restructuring in North America and Western Europe, Oxford, Blackwell Publishing, 2005.
  • Chartier Roger, « Histoire intellectuelle et histoire des mentalités », Revue de synthèse, IIIe série, n°111-112, juillet-décembre 1983.
  • Coats Alfred W. (éd.), The Classical Economists and Economic Policy, Londres, Methuen, 1971.
  • Hall Stuart, Crichter Chas, Jefferson Tony, Clarke John et Roberts Brian, Policing the Crisis : Mugging, the State, and Law and Order, Londres, Macmillan, 1978.
  • Hay Colin, « Narrating Crisis : The Discursive Construction of the Winter of Discontent », Sociology, vol. 30, n°2, 1996.
  • Howell Chris, Trade Unions and the State : The Construction of Industrial Relations Institutions in Britain, 1890-2000, Princeton, Princeton University Press, 2005.
  • Joyce Patrick, Visions of the People : Industrial England the Question of Class, 1840-1914, Cambridge, Cambridge University Press, 1991, pp. 329-335.
  • Rorty Richard (éd.), The Linguistic Turn : Essays in Philosophical Method, Chicago, The University of Chicago Press, 1967
  • Scott Joan W., Gender and the Politics of History, Londres, Princeton University Press, 1988, pp. 58-61.
  • Smith Neil, The New Urban Frontier : Gentrification and the Revanchist City, Londres, Routledge, 1996
  • Stedman Jones Gareth, Languages of Class : Studies in English Working-Class History, 1832-1982, Cambridge, Cambridge University Press, 1983, pp. 16-22. Keywords : A Vocabulary of Culture and Society, Londres, Croom Helm, 1976, p. 158-163.

Responsables

Membres

  • Thomas Berthier est doctorant à l’Université de Picardie Jules Verne et membre du CURAPP. Depuis octobre 2006, il prépare, sous la direction de Frédéric Lebaron, une thèse de sociologie portant sur le néo-libéralisme dans les médias français depuis 1984. Historien de formation, il s’intéresse à l’évolution du discours politique, économique et social des différentes institutions médiatiques à destination du grand public, et notamment aux représentations qui y sont mobilisées.
  • Gilles Christoph est doctorant en études anglophones à l’Université Lumière Lyon 2 et professeur agrégé d’anglais à l’UFR de Géographie et aménagement de l’Université des Sciences et Technologies de Lille. Il est rattaché à l’école doctorale 3LA et membre du laboratoire Triangle. Depuis octobre 2005, il prépare, sous la direction de Keith Dixon, une thèse sur l’influence des idées néolibérales en Grande-Bretagne au cours du xxe siècle. Ses travaux l’amènent notamment à interroger les raisons stratégiques pour lesquelles les néolibéraux ont tenté, à partir des années 1950, d’infléchir les représentations de la condition ouvrière durant la révolution industrielle.
  • Anouk Flamant est doctorante en science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Elle est rattachée au laboratoire Triangle UMR 5206 et à l’Ecole doctorale 483. Elle prépare un doctorat sous la direction de Renaud Payre, qui porte sur la mobilisation et la circulation de savoirs des municipalités en matière d’intégration et d’accueil des étrangers à Lyon et à Leeds de 1975 à 2010. La thèse s’intéresse en particulier à la manière dont les municipalités ont mobilisé des ressources et des savoirs auprès d’acteurs locaux (associations de défense et d’accueil des étrangers, services déconcentrés de l’Etat), nationaux (associations de villes de France) et européens (réseaux de villes) pour accueillir, administrer et intégrer les populations étrangères.
  • Jean-Baptiste Frery est doctorant en science économique à l’université Lumière Lyon 2. Il est rattaché au laboratoire Triangle UMR 5206 et à l’école doctorale ED 486 SEG. Il prépare un doctorat sous la direction de Jean-Pierre Potier, qui portera sur la notion de pauvreté dans la pensée économique française et anglaise au début du xixe siècle. À la fin du xviiie siècle, un changement social fondamental apparaît avec à la fois la disparition de la société des privilèges et l’avènement du système industriel. Cette mutation a notamment pour conséquence une modification radicale du statut du pauvre. Le pauvre moderne est valide et rarement seul, il ne fait donc plus référence à un individu marginal, mais à un groupement d’individus formant une classe « dangereuse » qui s’urbanise. Face à l’émergence de cette nouvelle « catégorie sociale », le politique doit alors apporter une réponse originale.
  • Simon Hupfel est doctorant en science économique à l’École normale supérieure de Lyon. Il est rattaché au laboratoire Triangle UMR 5206 et à l’Ecole Doctorale ED 486 SEG. Il prépare un doctorat sous la direction de Ludovic Frobert, dont l’objet est de comparer l’économie politique des manufactures de soieries de Lyon et Londres au cours de la première moitié du xixe siècle. Plus précisément, le projet consiste à pointer les relations qui existent entre les dynamiques des mouvements ouvriers des deux villes et l’activité de leur manufacture. Les débats contemporains touchant à l’émergence de la notion de classe ouvrière y occupent ainsi une place centrale.
  • Fabien Jeannier est doctorant en études anglophones à l’Université Lumière Lyon 2. Il est rattaché à l’école doctorale 3LA et membre du laboratoire Triangle. Depuis septembre 2007, il prépare, sous la direction de Keith Dixon, une thèse qui porte sur la régénération de Glasgow et ses implications en termes politiques et culturels. À ce titre, il interroge la représentation et le rôle de l’héritage ouvrier de la ville, le processus de gentrification de son centre depuis le début des années 1980, l’instrumentalisation de la culture au service du développement économique et l’impact des partenariats public-privé.
  • Étienne Jortie est doctorant en science économique à l’université Lumière Lyon 2. Il est rattaché au laboratoire Triangle UMR 5206, et à l’école doctorale ED 486 SEG. Il prépare une thèse sous la direction de Jean-Pierre Potier, qui portera sur les débats sur le luxe au xviiie siècle. Par sa fonction de hiérarchie dans l’ordre des représentations, le luxe est considéré au xviiie comme un moyen de pouvoir dont on discute pour savoir s’il déséquilibre ou non l’ordre établi. Avec la montée en puissance de la bourgeoisie, le luxe n’est plus réservé à la seule aristocratie, et beaucoup reprochent au luxe d’engendrer le désordre. De plus, on l’accuse de ruiner la noblesse qui, pour tenir son rang, est obligée de recourir à un faste toujours plus coûteux.
  • Émilien Julliard Émilien Julliard est doctorant en sociologie/science politique à l’EHESS et moniteur en science politique à l’Université Paris-Dauphine. Il est rattaché au Centre Maurice Halbwachs (UMR 8097), plus précisément à l’équipe « Enquêtes, Terrains, Théorie » (EHESS/ENS). Il prépare actuellement une thèse sous la direction de Michel Offerlé qui porte sur une ethnographie des mobilisations des principaux syndicats américains du secteur privée dans la période contemporaine.
  • Marc Lenormand est doctorant en études anglophones à l’université Lumière Lyon 2. Il est rattaché au laboratoire Triangle UMR 5206 et à l’école doctorale 3LA. Il prépare un doctorat sous la direction de Keith Dixon, qui portera sur le mouvement social britannique au cours de l’« hiver du mécontentement » de 1978-1979. Dans ce contexte, il porte un intérêt particulier aux logiques de politisation à l’œuvre dans le secteur public en Grande-Bretagne dans les années 1970 et aux discours sur l’organisation de la société déployés aussi bien par les syndicats dans leur entreprise de recrutement de nouveaux adhérents, que par le gouvernement, les organisations patronales et les médias conservateurs dans leur effort pour contenir les luttes sociales.
  • Emmanuel Porte est doctorant et ATER en science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Il est rattaché au laboratoire Triangle UMR 5206. Il prépare une thèse sous la direction de Gilles Pollet, avec le concours actif de Sophie Béroud, sur le thème : « Le “salaire étudiant” ou la tentative plurielle de penser la condition sociale des étudiants (1945-2002). »
  • Sabine Remanofsky est doctorante en études anglophones à l’Université Lumière Lyon 2 et professeure agrégée d’anglais à l’École normale supérieure de Lyon. Elle est rattachée à l’école doctorale 3LA et membre du laboratoire Lire. Depuis octobre 2005, elle prépare, sous la direction de Michel Granger, une thèse sur la réaction conservatrice contre le transcendantalisme aux États-Unis durant le second tiers du xixe siècle. Ses recherches l’amènent notamment à s’intéresser aux représentations de la classe ouvrière dans la pensée des théologiens conservateurs de l’époque antebellum.
  • Thibaut Rioufreyt est doctorant et allocataire-moniteur en science politique à l’Université Lumière Lyon 2 et à l’Institut d’études politiques de Lyon. Il est rattaché au laboratoire Triangle UMR 5206 et à l’Ecole Doctorale 483 Sciences Sociales. Il prépare une thèse sous la direction de Paul Bacot sur la traduction du néo-travaillisme britannique dans la gauche socialiste française. Ses recherches portent principalement sur la circulation internationale des idées, la sociologie des intellectuels et la socio-histoire du Parti socialiste contemporain.
  • Jérôme Rollin est doctorant en urbanisme à l’université Lumière Lyon 2. Il est rattaché au laboratoire Triangle UMR 5206 et à l’école doctorale 483 Sciences Sociales. Après un Master recherche d’histoire contemporaine et un Master professionnel d’urbanisme et d’aménagement urbain, il prépare un doctorat sous la direction du Professeur Paul Boino. Son sujet porte sur la prise en compte des injonctions environnementales dans les communes périurbaines, depuis les années 1960 et dans le cadre d’une comparaison entre plusieurs métropoles françaises, comme Lyon et Marseille. Dans cette optique, un intérêt particulier sera donné aux différentes régulations, politiques, sociales, réglementaires, qui gouvernent l’action publique locale devant les problèmes environnementaux que sont l’assainissement et la gestion des déchets.
  • Elise Roullaud est doctorante en science politique à l’Université Lumière Lyon 2 et ATER à l’IEP de Lyon. Elle est rattachée au laboratoire Triangle UMR 5206 et à l’école doctorale 483. Elle prépare un doctorat depuis octobre 2006 sous la co-direction de Jean-Louis Marie et de Jean-Luc Mayaud. Son sujet de thèse porte sur la contestation de la Politique agricole commune par la Confédération paysanne et la Coordinación de las organizaciones de agricultores y ganaderos entre 1991 et 2008. Ce sujet amène à questionner les représentations de la profession agricole portées par ces deux syndicats.
  • Romain Vila est doctorant en science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Il est rattaché au laboratoire Triangle UMR 5206 et à l’Ecole doctorale 483. Il prépare une thèse sous la co-direction de Nathalie Dompnier et Sophie Béroud. Croisant sociologie du syndicalisme de salariés (CGT, CFDT, FO, FEN, FSU...) et analyses du syndicalisme étudiant (les UNEF, MARC, MAS, PSA, Cé...), cette thèse s’intéresse aux (non-)contacts, relations d’interdépendances et autres réseaux d’influence multipolaires entre ces différentes organisations sur la période contemporaine (Mai-juin 68 à nos jours).