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Suivi Ouvert des Sociétés et de leurs Interactions (SOSI - CNRS Sciences humaines & sociales ) : « Observatoire des maladies environnementales et professionnelles dans la vallée de la chimie lyonnaise » [2024-]

Réseau porté par le laboratoire

Présentation

Ce projet s’inscrit dans le sillage des enquêtes de santé environnement-travail participatives. Il vise la création d’un observatoire des maladies environnementales et professionnelles dans la région Rhône-Alpes et plus précisément dans le bassin industriel lyonnais, surnommé la Vallée de la chimie lyonnaise. Cette dernière s’étend le long du Rhône sur une quinzaine de communes depuis Lyon jusqu’à la frontière de l’Isère.

Alors qu’il s’agit d’un des territoires industriels les plus importants de France, l’effet de cette activité industrielle sur la santé des riveraines et des salariées des sites de production demeure largement sous-étudié. En effet, il n’existe qu’un seul registre départemental de cancer (pour l’Isère) pour toute la région Rhône-Alpes, et les études répertoriées par Santé Publique France sur les risques sanitaires dans les bassins industriels français n’identifient pour le Sud lyonnais que de rares données sur les niveaux de pollutions atmosphériques. La « vallée de la chimie » cumule pourtant des centaines d’anciens sites pollués et des installations dangereuses et polluantes toujours en activité, dont plusieurs sont classées Seveso. Elle est marquée par plusieurs catastrophes et pollutions industrielles dont la catastrophe de Feyzin en janvier 1966 (explosion de la raffinerie qui fait 18 morts), les pollutions du Rhône (à l’acroléine en 1976, à l’hydroquinone au début des années 1980 et au PCB de manière récurrente des années 1970 aux années 2010) ou encore l’incendie du port Édouard Herriot en 1987.

L’Observatoire a 3 fonctions :

  • Faire un état des lieux des savoirs scientifiques existants ainsi que des normes sanitaires et des mobilisations collectives relatives à ces savoirs. Bien que ce territoire ait été le théâtre de plusieurs mobilisations relatives à la santé et l’environnement au cours des années 1970, celles-ci se sont faites nettement plus rares à partir des années 1980.
  • Analyser les raisons de la relative non-production de savoirs, de la non-publicisation et de l’absence de prise en charge publique de nombreux problèmes de santé en lien avec les pollutions industrielles.
  • Co-produire des données de santé participative en construisant une équipe de recherche pluridisciplinaire (sociologie, science politique, toxicologie, épidémiologie, géographie, histoire).

>> Pour en savoir + sur cet observatoire, lire l’article : « Pollutions éternelles au Sud de Lyon : mobilisations, enjeux de mesure et perspectives », CNRS Sciences humaines & sociales - La Lettre, n° 88, avril 2024, p.29-31.

Coordination du projet

  • Gwenola Le Naour, maîtresse de conférences en science politique à Sciences Po Lyon, membre de Triangle
  • Valentin Thomas, post-doctorant à Sciences Po Lyon, membre de Triangle