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Une antipolitique du changement. Le moment de la Lebensreform en Allemagne (1890-1919) (archives 2016)

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À la fin du XIXe siècle, l’Allemagne connaît des transformations d’une rapidité et d’une ampleur jusque là inédites. Le régime de Guillaume II, construit sur une base expansionniste et militariste, encourage le développement de l’industrie et promeut la modernisation de l’Empire. L’abolition des lois antisocialistes en 1890 permet l’essor d’une opposition parlementaire adossée au mouvement ouvrier, conduisant le parti social-démocrate à devenir le premier parti d’Allemagne avec plus d’un million d’adhérents en 1912. L’industrialisation, l’urbanisation, la rationalisation et la massification sont ainsi les maîtres mots de cette période.

Le malaise qui résulte de ces processus, et qui traverse alors les institutions de l’Allemagne wilhelmienne, a fait l’objet de nombreuses analyses par ses contemporains, tant du point de vue de la sociologie que de l’économie, la philosophie, la psychanalyse, les arts. Les travaux de Franz Oppenheimer, Georg Simmel, Gustav Landauer, Max Weber ou encore Otto Gross constituent ainsi un socle non exhaustif pour la compréhension et la problématisation de ces « pathologies de la modernité ». Sans se limiter à ces travaux théoriques, notre séminaire se fonde également sur une étude des multiples expériences pratiques visant alors à impulser une nouvelle dynamique au changement social par la combinaison des actions individuelles. Ainsi, si la massification des moyens d’agir semble paradoxalement corrélée à une impuissance concrète des acteurs, certains d’entre eux s’efforcent de retrouver une forme de pouvoir global par les actes du quotidien. C’est par la convergence de pratiques individuelles touchant à l’habitat (en communautés, en cités-jardins), au vêtement, à l’alimentation mais aussi aux arts, à la danse, à la spiritualité, à la sexualité, aux rapports interpersonnels ou à l’éducation que les partisans de la Lebensreform (« réforme de la vie ») tentent de transformer le monde.

Notre séminaire se propose d’interroger, à travers l’exemple du mouvement allemand de Lebensreform, les enjeux d’une démarche résolument « antipolitique » ainsi que les défis que représente cette approche pour la pensée politique. Le séminaire peut être suivi et validé par les étudiants des masters « Histoire de la philosophie » et « Histoire de la pensée politique » de l’ENS de Lyon.

Présentation générale

  • Séance 1 (20/01) : Qu’est-ce que la Lebensreform ?
  • Séance 2 (27/01) : Contexte économique, social, politique et culturel de la Lebensreform
  • Séance 3 (10/02) : Le sens politique de la Lebensreform

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