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Séminaire Professions politiques (archives 2015-2016)

Des élus aux auxiliaires. Retours sur le travail représentatif

Organisation

Willy BeauvalletJulien Fragnon - Anne-France Taiclet

Présentation

Plus de 40 ans après la publication des Professionnels de la politique par Daniel Gaxie, le laboratoire Triangle souhaite initier une démarche réflexive et prospective sur la recherche contemporaine relative à la sociologie des acteurs et pratiques politiques.

Après s’être concentrés sur des approches structuro-constructivistes (Gaxie, 1973 et 1981 ; Bourdieu, 1981), axées sur l’analyse des processus sociaux et historiques d’autonomisation d’un champ politique aux enjeux propres, autour de luttes engageant un personnel professionnalisé doté d’intérêts spécifiques (Garraud, 1989 ; Offerlé, 1999), les travaux sur les acteurs politiques se sont progressivement tournés vers l’analyse des pratiques concrètes. L’étude du « métier » (Lagroye, 1994 ; Fontaine, Le Bart, 1994) s’impose alors comme le cadrage dominant d’une analyse de la diversité des pratiques associées à l’occupation des positions électives, selon les mandats, les fonctions ou les niveaux territoriaux. La notion de rôles institutionnels devient une dimension centrale de ces enquêtes (Briquet, 1994 ; Politix, 1997 ; Offerlé, Lagroye, 2011) en ce qu’elle interroge les modalités d’institutionnalisation des fonctions politiques, c’est-à-dire à la fois leur stabilité et leur transformation. Plus récemment, l’analyse des acteurs politiques s’est réorientée autour de la notion de « travail politique » (Demazière, Le Lidec, 2008) en s’intéressant plus directement à la dimension collective de ces activités. Ces dernières sont le produit d’échanges complexes, non seulement entre les très nombreux élus, mais également entre un nombre croissant d’auxiliaires aux statuts les plus divers (Courty, 2005 ; Demazière, Le Lidec, 2014) engageant chacun des intérêts et ressources spécifiques dans une activité très concurrentielle et en même temps très institutionnalisée. La représentation politique, comme activité sociale, renvoie ainsi à une multitude d’actions concrètes et de dispositifs institutionnels (Mazeaud, 2014) portés par des acteurs les plus divers, loin de se réduire aux élus et, parmi eux, aux seuls professionnels, bien que ces derniers restent évidemment le centre des activités politiques et représentatives.

Le séminaire se propose de revenir sur le bilan de ces travaux et les perspectives qu’ils permettent désormais de tenir sur une activité aux facettes multiples, dont on ne saurait cependant négliger l’importance dans les mécanismes par lesquels s’exerce la domination politique et sociale, entendue aussi bien au sens du contrôle des multiples champs du pouvoir (nationaux, locaux, supranationaux) que des logiques par lesquelles se structure l’action publique. Il portera une attention particulière (notamment via une journée d’étude organisée en avril ou mai 2016) aux diverses fonctions de collaborateurs politiques qui existent autour des fonctions exécutives locales en mairie, intercommunalités, conseils départementaux ou régions régionaux. Relativement peu étudiées par la littérature spécialisée malgré leur importance croissante à la faveur du renforcement des compétences associées aux collectivités locales, elles représentent donc un enjeu scientifique certain pour la sociologie politique et connaissent d’ailleurs depuis peu un regain d’intérêt, notamment de la part de chercheurs domiciliés dans la région lyonnaise.

Séances passées