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Guilhaumou, Jacques

Associé au laboratoire Triangle et à l’UMR TELEMME (MMSH Aix-en-Provence)

jacques.guilhaumou@orange.fr


Directeur de recherche honoraire au CNRS en Sciences du Langage

CV HAL

Les plus récentes publications sont indiquées ci-dessous et dans HAL ENS Lyon. La liste complète des travaux est présentée dans le document Word en fin de notice et sur Academia

Cursus : titres universitaires

Appartenance syndicale

Domaines de recherche

Participation à des groupes de recherche

Parcours

"Trouver, rencontrer, voler au lieu de régler, reconnaître et juger" (Gilles Deleuze, Dialogues)

Le parcours intellectuel de Jacques Guilhaumou procède au départ d’une formation interdisciplinaire dans le climat novateur des années 1970, avec deux points d’appui jamais démentis, une relation forte à la tradition marxiste et un lien étroit aux effets des événements de mai 1968. Il en ressort un espace de collaboration entre de nombreuses disciplines (histoire, sciences du langage, philosophie, science politique, sociologie,littérature, anthropologie) qui a rendu possible un parcours transdisciplinaire au sein de plusieurs laboratoires de recherche et de nombreux comités de rédaction de revues. Elle lui a permis également de développer de fructueux contacts internationaux en Europe et en Amérique du Sud. Sa formation initiale relève aussi d’un parcours civique, certes moins présent en fin de carrière dans la mesure où une telle formation et un tel parcours très contrastés se concrétisent désormais par un travail d’expertise en de nombreuses disciplines.

Une formation interdisciplinaire

Né à Boulogne-Billancourt en 1948, Jacques Guilhaumou a fait ses études secondaires au Lycée Carnot, puis il a obtenu en 1970 une licence d’histoire et de géographie, accompagnée d’unités de valeur en philosophie et en statistique à l’Université de Paris-X Nanterre, tout en étant élu étudiant au Conseil et au Bureau de l’UER d’histoire, ainsi qu’au Conseil scientifique de l’Université. Il soutient son mémoire de maîtrise sur le corpus "Père Duchesne" (Hébert) en histoire du discours (1971) sous la direction de l’historien Robert Mandrou. Il a ensuite exercé le métier de professeur certifié d’histoire-géographie au sein de l’enseignement secondaire dans L’Oise (Pont-Sainte-Maxence), puis à Paris (1972-1981). Dans le même temps, il a fait et soutenu sa thèse de IIIème cycle en 1978 à l’Université de Provence sous la direction de l’historien Michel Vovelle sur le thème des Langages de la Révolution française.

Formé à l’analyse de discours à Paris X-Nanterre, auprès du lexicologue et linguiste Jean Dubois, de la linguiste Denise Maldidier et de l’historienne Régine Robin, il est entré au CNRS en sciences du langage au sein du Laboratoire de lexicologie politique de l’ENS de Saint-Cloud dirigé par le lexicologue et linguiste Maurice Tournier, en tant qu’attaché de recherche en 1982.

Un parcours transdisciplinaire

Il a d’abord été co-responsable de l’équipe « 18ème-Révolution française », avec la lexicologue Annie Geffroy, au sein du laboratoire de lexicologie politique de l’ENS Saint-Cloud , où il a co-dirigé la publication du Dictionnaire des usages socio-politiques avec la linguiste Marie-France Piguet et l’historienne Raymonde Monnier (huit volumes publiés entre 1985 et 2006)
Voir ici une présentation détaillée du dernier fascicule.

Il a participé également à la RCP "Analyse de discours et lecture d’archive" (ADELA) animée par Michel Pêcheux au début des années 1980. au titre de la co-responsabilité, avec les sociologues Bernard Conein et Daniel Defert, du secteur "Archive socio-historique", et l’intervention en ce domaine de Michel Pêcheux sur "Le rôle de la mémoire"

Il a été impliqué dans le Bicentenaire de la Révolution française en tant que co-animateur, au niveau national, des CLEF 89 sous la responsabilité de la Ligue de l’enseignement, et sous la direction de l’historienne Madeleine Rebérioux.

Chargé de recherche en Sciences du Langage au Laboratoire de lexicologie politique, puis Directeur de recherche en Sciences du langage depuis 1993 à l’Université de Provence et ensuite à l’ENS-LSH de Lyon depuis 1999, il déploie actuellement ses recherches d’historien linguiste au sein de l’UMR « Triangle. Action, discours, pensée politique et économique » dirigé par Anne Verjus, en collaboration tout particulièrement avec la sociologue Christine Fauré, la politiste Anne Verjus, l’historienne et politiste Chloé Gaboriaux et l’économiste Ludovic Frobert. Il participe au groupe "Langages et pensée politique" par ses recherches sur les langages de la Révolution française, et tout particulièrement sur Sieyès, Babeuf et Isoard.

Il a également contribué aux activités de l’UMR « Histoire des théories linguistiques » en tant que chercheur au sein de ce laboratoire au début des années 1990, et en collaboration tout particulièrement avec les linguistes Sylvain Auroux, Sonia Branca-Rosoff , Francine Mazière.

Habilité à diriger des recherches en histoire en 1992 à Aix-en-Provence sous la direction de Michel Vovelle, il a été chercheur au sein de l’UMR « Telemme » séante à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme entre 1994 et 1998, . Il y est toujours chercheur associé. A ce titre, il a été membre du groupe "GEFEM" sous la direction de Karine Lambert et a collaboré au groupe" Écritures de soi. Mots et configurations de l’expérience. Méditerranée–Afrique. XVe-XXIe siècle", dirigé par Isabelle Luciani et Valérie Pietri. Il est actuellement associé au groupe "Histoire des émotions et des pratiques sensibles du Moyen Âge à l’époque contemporaine (Europe – Méditerranée)" sous la direction de Damien Boquet et Emmanuel Bain

Par sa présence dans divers comités de rédaction (voir la liste ci-dessous) et ses liens avec d’autres revues, il a pu multiplier les échanges et les collaborations avec des chercheurs de divers horizons. En France, tout particulièrement avec des linguistes - au sein de Langage et Société, Mots, Corpus et Semen-, avec des historiens - au sein des Annales Historiques de la Révolution Française et d’Histoire et Mesure, et dans ses contacts avec Genèses et les Annales EHSS-, avec des philosophes et des chercheurs en sciences sociales au sein de Actuel Marx et anciennement FaireSavoirs (Directeur de publication), et dans ses contacts avec Raisons pratiques.

Jacques Guilhaumou a permis aussi la mise en place, dans les années 1980, du séminaire "Philosophie de la Révolution française" au sein du Collège International de philosophie, puis de l’Université Européenne de la recherche, avec le soutien de Jean-Pierre Faye. Il a ainsi mené un dialogue conceptuel sur la Révolution française d’abord en co-animation avec l’écrivain Jean-Philippe , Domecq, puis en co-animation avec les historien(es)s Françoise Brunel, Florence Gauthier et Daniel Teysseire. Ce séminaire a été repris sous le titre "L’esprit des Lumières et de la Révolution" avec l’appui des Universités de Paris I (Françoise Brunel), Paris VII (Florence Gauthier) et Paris X (Marc Belissa), en association avec la revue électronique Révolution Française.net. Avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’historiens de la Révolution française (Marc Belissa, Marc Deleplace, Fabius Marius-Hatchi, Sophie Wahnich), et sous la direction de Yannick Bosc, cette revue occupe une place originale dans l’abord des acteurs de la Révolution française.

Il participe actuellement, depuis 2023, au séminaire du Lacito " Anthropologie linguistique -Jeux de Language" et à son groupe de lecture, sous la direction de Urmila Nair (Lacito), Félix Danos (Cerlis), Bertrand Masquelier (Lacito), Isabelle Leblic (CNRS, Lacito).

De fructueux contacts internationaux

Dès le début de son activité de chercheur, et du fait de son intérêt majeur pour l’élaboration de "la tradition marxiste" au sein de la culture allemande ( De Kant à Marx), il a multiplié les relations avec les chercheurs allemands, en histoire des idées linguistiques (Brigitte Schlieben-Lange, Jürgen Trabant), en histoire des concepts (Reinhart Koselleck ; Quentin Skinner) et en pragmatique textuelle (Rolf Reichardt, Hans-Jürgen Lüsebrink), tout en bénéficiant de fructueux échanges avec des germanistes français, en particulier Lucien Calvié. La progression de ses travaux en analyse de discours lui ont également permis d’étendre ses échanges à d’autres chercheurs, souvent plus jeunes, en Allemagne bien sûr (Hans Erich Bödeker, Reiner Keller, Johannes Angermüller, Ilona Pabst), mais actuellement surtout en Argentine (Noemi Goldman), au Brésil (Roberto Leiser Baronas, Monica Zoppi, Eni Orlandi, Carlos Félix Filho Piovezani, Joao Feres Junior, Welisson Marques, Lucas Nascimento et bien d’autres) en Italie (Rachele Raus, Cesare Vetter), en Espagne (Javier Sebastian Fernandez), en Grèce (Alexandra Sfini) au Danemark (Jan Ifversen), en Finlande (Kari Palonen), en Russie (Andreï Tyrsenko), en Suisse (Olivier Voirol) et en Algérie (Abdelhak Abderrahmane Bensabia). La plupart de ces chercheurs ont contribué amicalement à la publication et à la traduction d’une partie de ses travaux.

Du côté de l’histoire de la Révolution française, étendue à une réflexion sur "la révolution conceptuelle" des Temps modernes, ses relations avec des chercheurs se sont plutôt centrées autour de fructueux contacts avec des chercheurs anglais et américains, en particulier David Andress, Patrice Higonnet, Lynn Hunt, Melvin Richter et Donald Sutherland.

Sa présence à la fondation (Londres,1998) par Melvin Richter, of the City University of New York, and Kari Palonen, of the University of Jyväskylä, du réseau « History of Political and Social Concepts Group » (voir le site The History of Concepts Group, /https://www.uni-bielefeld.de/fakultaeten/geschichtswissenschaft/forschung/history-of-concepts/history-of-concepts-group) lui a permis d’articuler l’analyse du discours du côté de l’histoire à l’histoire des concepts. Voir aussi, dans ce cadre, la présentation de son itinéraire de recherche par Jan Ifversen :https://journal-redescriptions.org/articles/10.7227/R.12.1.13

Un parcours civique

il a été formé au civisme par sa présence au sein des événements de mai 1968, qu’il relate dans des Mémoires ( Presses Universitaires de Franche-Comté, 2013) , sa contribution à la cogestion démocratique de l’Université de Paris X-Nanterre en tant qu’élu UNEF et son engagement militant pendant les années 1970 au sein de l’UEC, puis du PCF. Puis il a participé, sur le plan national, à la formation des Comités Liberté. Egalité. Fraternité à la fin des années 1980, dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française. Expérience très enrichissante dans la mesure où elle lui a permis de circuler dans diverses régions du centre et du sud de la France, en appréciant leur mode d’inscription dans la culture politique de gauche.

Présent à Marseille à partir de 1985, il est intervenu sur le terrain éducatif et associatif de diverses manières. Tout d’abord, il a participé à des lectures-conférences, essentiellement sur les Lumières et la Révolution française, dans des bibliothèques et autres lieux de la région aixoise et marseillaise, et a organisé des rencontres citoyennes en Maison de la culture, en co-animation avec le metteur en scène et lecteur Jean-Claude Nieto. Il a contribué aux activités de l’Université de tous les savoirs, en direction des lycées de Marseille en ZEP, à l’initiative du philosophe Augustin Giovannoni (voir la codirection en 2008 de l’ouvrage Histoire et subjectivation. Dans un même souci civique, sa présence à Marseille lui a permis de collaborer, dans les années 1990, à une enquête sur l’exclusion sociale (voir les publications) à l’initiative de la politiste Béatrice Mésini et de l’ethnolinguiste Jean-Noël Pelen, sous l’angle d’une approche co-constructive. Il a publié enfin des études à la fois historiques et sociologiques sur la tradition civique marseillaise, notamment en collaboration avec le sociologue André Donzel. Son travail sur la parole des sans, et actuellement sur le discours des Gilets jaunes s’inscrit également dans son engagement civique.

Un travail d’expertise

"Prise en charge par des individus très divers, l’expertise mérite d’être abordée du point de vue de ceux qui l’élaborent" Devenir expert, Genèses N°70, 2008/1, présentation)

C’est au titre d’une formation et d’un parcours interdisciplinaire que se précise récemment sa fonction d’expert "intellectuel", donc relativement indépendant, dans la mesure où il ne possède pas de légitimité a priori dans toutes les disciplines concernées, hormis son appartenance au CNRS.
S’il a été d’abord mandaté en la matière par une institution particulière, en l’occurrence l’Aeres/Hceres (2012-2015) tout autant soucieuse de gouvernance que de contenu scientifique, il a situé son intervention en son sein au titre d’un processus dynamique de lectures scientifiques, ponctué de rencontres intellectuelles. Plus précisément, c’est en appui sur une longue expérience d’échange avec ses collègues enseignants-chercheurs universitaires et chercheurs CNRS au sein de comités de rédaction et de comités de lecture de diverses revues en sciences du langage, en histoire et en sciences sociales (voir la liste ci-dessous), qu’il lui est le plus souvent dévolu ce rôle de lecteur expert.

Ce travail d’expertise concerne d’abord l’évaluation d’articles, de numéros thématiques de revue, d’ouvrages en langue française. Il s’agit aussi d’évaluation de propositions à des colloques en tant que membre de comités scientifiques. Mais ce travail spécifique s’étend aussi à l’évaluation de projets de recherche (CNRS, ANR, IReSP, FNS, CNPq, ... ), de prix (prix Mnémosyne) et de demandes de bourses sous des formes diverses, auprès d’instituts et de programmes de recherche tant à l’étranger qu’en France (CNRS, IEA-Paris, IMERAP -Aix- Aix-Marseille Université,COFECUB, CNPb/MEC/Brésil, Research in Paris/CNRS,FNS Suisse /Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) ... ). Il s’appuie également en la matière sur la lecture de travaux inédits dans le cadre de fructueux échanges avec des chercheurs étrangers et français, voire même au sein d’un groupe de travail, auxquels s’adjoint sa présence dans des jurys de thèses (direction de 3 thèses, rapporteur de 6 thèses, examinateur de 8 thèses) ce qui lui ouvre un horizon de réflexion sur la recherche la plus récente.

A ce titre, il ne s’agit pas principalement du travail d’un expert sollicité par les nouvelles agences d’évaluation. Il s’agit avant tout d’une activité d’évaluation liée à de nouvelles pratiques épistémiques, en lien avec la manière dont se hiérarchise et s’évalue l’information scientifique sur le Web 2. Il s’agit de mettre l’accent non seulement sur l’importance de tel ou tel parcours de recherche, mais aussi d’évaluer sa valeur éthique dans l’échange humain et scientifique.

Des espaces connectés

Marx, lecteur et traducteur de la Révolution française - Mai 1968, moment de la Révolution française.

En fin de compte, le trajet de recherche de Jacques Guilhaumou s’est constamment relié à deux espaces connectés, l’un procédant d’une activité constante de lecture, de réflexion et d’écriture en lien à la tradition marxiste, l’autre relevant d’un travail de réflexion sur les événements émancipateurs en France depuis mai 1968, tout en les faisant confluer sur la question de l’immanence de la révolution permanente, et tout particulièrement de la Révolution française.

Deux domaines à la fois très spécifiés, et sans cesse revisités à travers leurs effets à long terme. Deux paradigmes temporels donc :

D’une part les quelques mois où Marx lit, dans le contexte de la production de nombreux ouvrages de jeunesse (1841-1845), des sources et des travaux historiographiques relatifs à la Révolution française et énonce alors les catégories majeures de conceptualisation de la Révolution française (enthousiasme/sympathie, mouvement populaire/mouvement révolutionnaire, révolution à l’état permanent/Terreur, porte-parole/langue de la masse). Démarche singulièrement novatrice par sa valeur expérimentale à l’horizon d’une révolution permanente façonnant la modernité politique depuis Machiavel et par son inscription dans l’espace de la traductibilité des langages et des cultures (Gramsci). Une présentation de ce paradigme épistémologique a été faite par Claude Mazauric dans L’histoire de la Révolution française et la pensée marxiste ( PUF, 2009) dans le cadre de l’Excursus N°2 intitulé : "Langue et histoire de la Révolution française. L’œuvre de Jacques Guilhaumou", p.49-57.

D’autre part les quelques semaines d’accélération de l’histoire en mai 1968, avec ses effets dans le trajet d’un spectateur/protagoniste de l’événement devenu par la suite acteur éphémère des luttes politiques et syndicales en milieu étudiant (voir mes Mémoires sur mai 68). C’est bien de mai 1968 comme nouveau moment politique de la Révolution française, avec sa démocratie directe, ses porte-parole et la mobilisation effective du mouvement social dans la décennie suivante dont il s’agit ici. Qui plus est, une telle revivification du moment révolutionnaire s’inscrit dans le contexte d’une mutation profonde de l’espace intellectuel français, avec la génération des Foucault, Barthes, Althusser, Deleuze, Derrida, Rancière et autres qui creuse les interstices entre les disciplines constituées, déstabilise le savoir partagé pour mieux le redynamiser sur le long terme, et ouvre tout particulièrement le débat sur la (post)modernité du mouvement social, forme contemporaine de la révolution permanente porteuse d’émancipation humaine.

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Membre de Conseils d’administration

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Publications récentes

N.B La liste de l’ensemble des publications se trouve dans le document Word joint (rubrique "Téléchargements").

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