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Frobert, Ludovic

Directeur de recherche au CNRS, section 37 (économie et gestion)

Pôle(s) : Économies politiques

Chantier(s) : Enjeux et usages du numérique - Travail, mobilisation et mondialisation

Bref profil intellectuel

  • Economiste formé à l’Université Lumière Lyon 2, aujourd’hui Directeur de Recherches au CNRS, Ludovic Frobert travaille depuis une quinzaine d’années dans le domaine de l’histoire des idées économiques et politiques.
  • Ses premières recherches ont porté sur les relations entre République et économie en France lors des cruciales années 1870-1914. De ses recherches, ont été issus les premiers ouvrages : en 2000 est paru chez l’éditeur Economica, un ouvrage sur François Simiand (1873-1936), disciple de Durkheim, spécialiste de l’économie dans l’équipe de L’Année Sociologique, plus tard référence des principaux fondateurs de L’Ecole des Annales, Marc Bloch, Ernest Labrousse ou Fernand Braudel [1]. Trois ans plus tard était publiée aux Presses du Septentrion une autre monographie, cette fois sur Elie Halévy, philosophe, historien, spécialiste de la secte des benthamites (La Formation du Radicalisme Philosophique, 1901-1904), observateur attentif de la croissance parallèle du parlementarisme et de l’industrie en Angleterre au 19e siècle, commentateur lucide de l’essor du socialisme européen, des premiers balbutiements vers 1830 jusqu’à « l’ère des tyrannies », un siècle plus tard [2].
  • Ces premiers travaux ont invité à un déplacement ultérieur vers un autre champ culturel où certains intellectuels avaient pu poser le problème des rapports entre progrès politique et progrès économique, entre économie et démocratie. De nouvelles recherches ont été initiées, au tournant des années 1999-2000, sur quelques économistes institutionnalistes Américains, influencés par le pragmatisme de Peirce, James ou Dewey. Les travaux ont porté sur la seconde génération de ces économistes. En 2003 sont parus simultanément deux ouvrages : l’un sur Albert Hirschman, soulignant la continuité de ses travaux, de ses enquêtes fondatrices dans le domaine de l’économie du développement, à ses essais plus transversaux et fondamentaux sur le couple passions/intérêts, la distinction exit/voice ou encore les dispositifs rhétoriques réactionnaires et progressifs ; ce sont les tâtonnements et essais tentés et réussis par Hirschman sur la question des « micro-fondements d’une société démocratique de marché » qui motivaient cette recherche [3]. Dans la même période, une recherche plus limitée sur l’œuvre de John Kenneth Galbraith aboutissait à la publication d’un essai plus court [4]. Deux ans plus tard, cette ligne d’investigation se poursuivait par la traduction, l’édition et l’introduction pour un public français du texte fondateur de D. N. McCloskey, « The Rhetoric of Economics » (Journal of Economic Literature, 1983), texte très influencé par les travaux de Richard Rorty ou Stephen Toulmin [5].
  • En 2003-2004, les recherches se sont orientées vers la France des années 1830. Cette période est caractérisée par le heurt de plusieurs révolutions majeures, scientifiques, communicationnelle et surtout politique et économique. Un chantier majeur a consisté à revenir, pour l’éditer et le commenter, sur le premier grand journal ouvrier, pérenne, publié en France : le journal que portèrent les canuts de Lyon, L’Echo de la fabrique], au moment des deux grandes insurrections de 1831-1834. L’établissement d’un site ([http://echo-fabrique.ens-lyon.fr) a occupé la première étape de ce chantier concerné par la Grande Fabrique lyonnaise ; une double publication à venir, l’une collective [L. Frobert (dir.), L’Echo de la fabrique. Naissance de la presse ouvrière à Lyon 1831-1834, Lyon, Collection « Métamorphoses du Livre », ENS-Edition et Institut d’Histoire du Livre, 2009], l’autre personnelle [6], viendra sanctionner ce projet et permettre de mieux découvrir l’astucieuse et vigoureuse démocratie d’ateliers que supportèrent les canuts de Lyon. Dans la continuité de ce projet sur la Fabrique et les canuts, un autre chantier a été ouvert en 2006-2007 sur les économistes dits « utopistes » des années 1830. Les recherches récentes ont signalé ce que, parfois, ces utopismes recelaient de réalisme. L’enquête vise alors à conceptualiser, en économiste, ce réalisme de l’utopie. Or, il semble bien, à lire notamment les séries d’articles « économie politique » que commettent dans leurs nouveaux organes, Le Globe, La Réforme Industrielle, La Revue Encyclopédique, L’Européen, Le Populaire, Le Réformateur, ces jeunes utopistes du début des années 1830, Chevalier, Buchez, Enfantin, Considérant, Leroux, Raspail, Cabet, Lechevalier… que leur conception de la réforme, de la transition, puisse s’interpréter en termes, modernes, de stratégie de développement ; une approche qui, dégagée par des pionniers de l’économie du développement comme Albert Hirschman, connait une nouvelle vigueur aujourd’hui avec les travaux de Dani Rodrik et Ricardo Hausmann.

Fonctions

Affectation

Etudes, diplômes

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2002.

2001.

2000.

1999.

1997.

1996.

1994.

1992.

[1L. Frobert, Le Travail de François Simiand (1873-1935). Sociologie économique et méthode positive, Paris, Economica, 2000

[2L. Frobert, Elie Halévy (1870-1936) . République et économie, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2003

[3L. Frobert et C. Ferraton, L’Enquête Inachevée. Introduction à l’Economie Politique d’Albert Hirschman, Paris, Presses Universitaires de France, 2003

[4L. Frobert, John Kenneth Galbraith. La maîtrise sociale de l’économie, Paris, Michalon, 2003

[5L. Frobert, « Puisque vous êtes si malins… ». McCloskey et la rhétorique des sciences économiques, Lyon, ENS-Editions, 2005

[6L. Frobert, L’écho des canuts. Une démocratie turbulente 1831-1834, Paris, Editions Tallandier, 2009


Ouvrages : présentation détaillée

Publiés au sein du laboratoire, depuis 2010

Encadrement doctoral

Direction(s) de thèse(s) en cours :

Thèse(s) soutenue(s) au sein du labo :