Cursus : titres universitaires
- 1967-1970 : Licence d’histoire-géographie, UV de philosophie et de statistique (Paris-X Nanterre).
- 1971 : Maîtrise d’histoire sous la direction de Robert Mandrou sur le thème "L’idéologie du Père Duchesne en 1793"
- 1972-1973 : auditeur libre à l’ENS Saint Cloud, Capes d’histoire-géographie, admissible à l’agrégation.
- 1973-1982 : Professeur certifié d’histoire-géographie (Pont Sainte-Maxence, Paris 19ème)
- 1978 : Thèse de 3ème cycle (Université d’Aix-Marseille I) sous la direction de Michel Vovelle.
- 1982-1986 : attaché de recherche au CNRS (Laboratoire de lexicologie politique de l’ENS Saint-Cloud, dir. M.Tournier)
- 1986 : admis au CNRS comme chargé de recherche en Sciences du langage (Laboratoire de lexicologie politique).
- 1992 : Habilitation à diriger des recherches en Histoire (Université d’Aix-Marseille I) sous la Présidence de Michel Vovelle.
- 1993 : Rattachement à l’Université de Provence (UMR "Telemme", dir. G.Chastagnaret) et délocalisation à Aix-en-Provence avec la création en 1994 de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH).
- 1999 : Directeur de recherche seconde classe. Rattachement à l’UMR "Histoire des théories linguistiques", (Université de Paris VII, dir. S. Auroux ).
- 2001 : Délocalisation vers la nouvelle ENS-LSH à Lyon et rattachement à la FRE/ENS-LSH « Philosophie politique contemporaine » (dir. G. Raulet), puis « Les discours du politique en Europe » (dir. M. Senellart).
- 2005 : Rattachement à la nouvelle UMR/ENS-LSH « Triangle. Action, discours, pensée politique et économique » (dir. J.-C. Zancarini).
- 2006 : Directeur de recherche première classe.
- 2013 -2017 : Directeur de recherche émérite au sein de l’UMR « Triangle », ENS-LSH Lyon (dir. C. Gautier).
- Depuis 2018, Directeur de recherche honoraire. Chercheur associé au sein de l’UMR « Triangle », de l’UMR "Telemme" (MMSH, Aix-Marseille Université) et de l’UMR "Histoire des théories linguistiques", (Université de Paris VII).
Appartenance syndicale
- 1968-1972 : membre de l’UNEF
- 1973 -1981 : membre du SNES-FSU
- 1982 - : membre du SNCS-FSU
Domaines de recherche
- Analyse du discours (histoire et linguistique)
- Langue et langages de la Révolution française.
- Histoire des concepts - généalogies historiques et discursives des concepts au cours des Temps modernes
- La parole des sans. De la réflexivité discursive des formes de résistance des "exclus" dans les années 1990 aux formes actuelles d’action dans le discours des Gilets jaunes dans le corpus "Le Vrai Débat".
- Histoire des femmes et du genre (18ème et Révolution française).
- Michel Foucault et le fonctionnalisme discursif (1965-1975) dans ses notes de lecture, ses cours et ses ouvrages.
- Michel Foucault lecteur de la philosophe anajytique du langage
- François Isoard de Marseille , porte-parole de la Révolution française
- Emmanuel Sieyès : ordre du moi ordre social, ordre de la langue.
Participation à des projets
-* Membre du GDR 2013, Mémoire, et de l’axe Mémoire, Individu et Société (coord. F. Eustache, Inserm ; S. Gensburger, ISP ; I. Luciani, UMR Telemme ; D. Muller, LIP ; P. Terrier, CLLE), 2018-2023
Objets de la recherche
Mémoire et histoire dans l’espace pénal de la Révolution française
Sieyès et la statut cognitif de la mémoire
-* Membre du Labex COMOD (2012-), Institut d’Histoire de la Pensée Classique, UMR "Triangle", le Laboratoire de Recherche Historique Rhône Alpes, Laboratoire d’Etudes sur les Monothéismes, lCentre d’Etudes et de Recherches Critiques sur le Droit et l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon. Axe Constitution de la modernité : raison, politique, coord : Jean-Claude Zancarini.
Objets de la recherche
Raison et politique des discours de la Révolution française
"Le Vrai débat" dans discours des gilets jaunes
- Membre de l’ANR Foucault (UMR "Triangle", ENS-LSH, Lyon) sur les notes de lecture de Michel Foucault
Objet de la recherche : les notes de lecture de Foucault sur la philosophie analytique du langage
- Dans le cadre du projet ABRICO II (MSH de Dijon – GRHIS Université de Rouen) intervenant par son témoignage au sein du collectif de jeunes chercheurs travaillant sur le rôle historique et complexe qu’a joué le Centre d’études de Recherches Marxistes au cours des années 1960-1970
Parcours
"Trouver, rencontrer, voler au lieu de régler, reconnaître et juger" (Gilles Deleuze, Dialogues)
Le parcours intellectuel de Jacques Guilhaumou procède d’abord d’une formation interdisciplinaire dans le climat novateur des années 1970, avec deux points d’appui jamais démentis, une relation forte à la tradition marxiste et un lien étroit aux effets des événements de mai 1968. Il en ressort une formation diversifiée qui a rendu possible un parcours transdisciplinaire au sein de plusieurs laboratoires de recherche et de nombreux comités de rédaction de revues. Elle lui a permis également de développer de fructueux contacts internationaux en Europe et en Amérique. Sa formation initiale relève aussi d’un parcours civique, certes moins présent en fin de carrière dans la mesure où une telle formation et un tel parcours très contrastés se concrétisent désormais par un travail d’expertise en de nombreuses disciplines.
Une formation interdisciplinaire
Né à Paris en 1948, Jacques Guilhaumou a fait ses études secondaires au Lycée Carnot, puis il a obtenu en 1970 une licence d’histoire et de géographie, accompagnée d’unités de valeur en philosophie et en statistique à l’Université de Paris-X Nanterre, tout en étant élu étudiant au Conseil et au Bureau de l’UER d’histoire, ainsi qu’au Conseil scientifique de l’Université. Il soutient son mémoire de maîtrise sur le corpus "Père Duchesne" en histoire du discours (1971) sous la direction de l’historien Robert Mandrou. Il a ensuite exercé le métier de professeur certifié d’histoire-géographie au sein de l’enseignement secondaire dans L’Oise, puis à Paris (1972-1981). Dans le même temps, il a fait et soutenu sa thèse de IIIème cycle en 1978 à l’Université de Provence sous la direction de l’historien Michel Vovelle sur le thème des discours de la Révolution française.
Formé à l’analyse de discours, auprès de l’historienne Régine Robin et de la linguiste Denise Maldidier, à Paris X-Nanterre, où il a également suivi des unités de valeur en linguistique, il est entré au CNRS en sciences du langage au sein du Laboratoire de lexicologie politique de l’ENS de Saint-Cloud dirigé par le linguiste Maurice Tournier, en tant qu’attaché de recherche en 1982.
Un parcours transdisciplinaire
Il a d’abord été co-responsable de l’équipe « 18ème-Révolution française », avec la linguiste Annie Geffroy, dans le laboratoire de Saint-Cloud pendant de nombreuses années, où il a co-dirigé la publication du Dictionnaire des usages socio-politiques qu’il a poursuivi avec la linguiste Marie-France Piguet et l’historienne Raymonde Monnier (huit volumes publiés entre 1985 et 2006) Voir ici une présentation détaillée du dernier fascicule.
Il a participé également à la RCP "Analyse de discours et lecture d’archive" dirigée par Michel Pêcheux au début des années 1980. au titre de la co-animation, avec le sociologue Bernard Conein, du secteur "Archive socio-historique". Il a été impliqué par la suite dans le bicentenaire de la Révolution française en tant que co-animateur, au niveau national, des CLEF 89 sous la responsabilité de la Ligue de l’enseignement. et sous la direction de l’historienne Madeleine Rébérioux.
Directeur de recherche en histoire depuis 1993 à l’Université de Provence et directeur de recherche en sciences du langage à l’ENS-LSH de Lyon depuis 1999, il déploie actuellement ses recherches d’historien linguiste au sein de l’UMR « Triangle. Action, discours, pensée politique et économique » dirigé par Anne Verjus, en collaboration tout particulièrement avec la sociologue Christine Fauré, la politiste Anne Verjus et l’économiste Ludovic Frobert. Il participe au groupe "Langages et pensée politique" par ses recherches sur les langages de la Révolution française, et tout particulièrement sur Sieyès.
Il a également contribué aux activités de l’UMR « Histoire des théories linguistiques » en tant que chercheur au sein de ce laboratoire au début des années 1990, et en collaboration tout particulièrement avec les linguistes Sylvain Auroux, Sonia Branca-Rosoff , Francine Mazière.
Habilité à diriger des recherches en histoire en 1992 à Aix-en-Provence sous la direction de Michel Vovelle, il a été chercheur au sein de l’UMR « Telemme » séante à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme entre 1994 et 1998, et dirigée alors par Xavier Daumalin. Il y est toujours chercheur associé. A ce titre, il est membre du groupe "GEFEM" sous la direction de Karine Lambert et collabore au groupe" Écritures de soi. Mots et configurations de l’expérience. Méditerranée–Afrique. XVe-XXIe siècle", dirigé par Isabelle Luciani et Valérie Pietri.
Par sa présence dans divers comités de rédaction (voir la liste ci-dessous) et ses liens avec d’autres revues, il a pu multiplier échanges et collaborations avec des chercheurs de divers horizons. En France, tout particulièrement avec des linguistes - au sein de Langage Société, Mots, Corpus et Semen-, avec des historiens - au sein des Annales Historiques de la Révolution Française et d’Histoire Mesure, et dans ses contacts avec Genèses et les Annales HSS-, avec des philosophes et des chercheurs en sciences sociales au sein de Actuel Marx etFaireSavoirs (Directeur de publication), et dans ses contacts avec Raisons pratiques.
Jacques Guilhaumou a permis aussi la mise en place, dans les années 1980, du séminaire "Philosophie de la Révolution française" au sein du Collège International de philosophie, puis de l’Université Européenne de la recherche, avec le soutien de Jean-Pierre Faye. Il a ainsi mené un dialogue conceptuel sur la Révolution française d’abord en co-animation avec l’écrivain Jean-Philippe , Domecq, puis en co-animation avec les historiens Françoise Brunel, Florence Gauthier et Daniel Teysseire. Ce séminaire a été repris sous le titre "L’esprit des Lumières et de la Révolution" avec l’appui des Universités de Paris I (Françoise Brunel), Paris VII (Florence Gauthier) et Paris X (Marc Belissa), en association avec la revue électronique Révolution Française.net. Avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’historiens de la Révolution française (Marc Belissa, Marc Deleplace, Fabius Marius-Hatchi, Sophie Wahnich), et sous la direction de Yannick Bosc, cette revue occupe une place originale dans l’abord des acteurs de la Révolution française.
De fructueux contacts internationaux
Dès le début de son activité de chercheur, et du fait de son intérêt pour l’élaboration de "la tradition marxiste" au sein de la culture allemande ( De Kant à Marx), il a multiplié les relations avec les chercheurs allemands, en histoire des idées linguistiques (Brigitte Schlieben-Lange, Jürgen Trabant), en histoire des concepts (Reinhart Koselleck ; Quentin Skinner) et en pragmatique textuelle (Rolf Reichardt, Hans-Jürgen Lüsebrink), tout en bénéficiant de fructueux échanges avec des germanistes français, en particulier Lucien Calvié. La progression de ses travaux en analyse de discours lui ont également permis d’étendre ses échanges à d’autres chercheurs, souvent plus jeunes, en Allemagne bien sûr (Hans Erich Bödeker, Reiner Keller, Johannes Angermüller, Ilona Pabst), mais actuellement surtout en Argentine (Noemi Goldman), au Brésil (Roberto Leiser Baronas, Monica Zoppi, Eni Orlandi, Carlos Félix Filho Piovezani, Joao Feres Junior, Welisson Marques, Lucas Nascimento et bien d’autres) en Italie (Rachele Raus, Cesare Vetter), en Espagne (Javier Sebastian Fernandez), en Grèce (Alexandra Sfini) au Danemark (Jan Ifversen), en Finlande (Kari Palonen), en Russie (Andreï Tyrsenko), en Suisse (Olivier Voirol) et en Algérie (Abdelhak Abderrahmane Bensabia). La plupart de ces chercheurs ont contribué amicalement à la publication et à la traduction d’une partie de ses travaux.
Du côté de l’histoire de la Révolution française, étendue à une réflexion sur "la révolution conceptuelle" des Temps modernes, les relations se sont plutôt centrées autour de fructueux contacts avec des chercheurs anglais et américains, en particulier David Andress, Patrice Higonnet, Lynn Hunt, Melvin Richter et Donald Sutherland. Ces contacts se sont ensuite démultipliés par sa présence au sein du réseau « History of Political and Social Concepts Group », et s’étendent actuellement à une grande diversité de collègues étrangers.
Un parcours civique
il a été formé au civisme par sa présence au sein des événements de mai 1968, qu’il relate dans des Mémoires ( Presses Universitaires de Franche-Comté, 2013) , sa contribution à la cogestion démocratique de l’Université de Paris X-Nanterre en tant qu’élu UNEF et son engagement militant pendant les années 1970 au sein de l’UEC, puis du PCF. Puis il a participé, sur le plan national, à la formation des Comités Liberté. Egalité. Fraternité à la fin des années 1980, dans le cadre de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française. Expérience très enrichissante dans la mesure où elle lui a permis de circuler dans diverses régions du centre et du sud de la France, en appréciant leur mode d’inscription dans la culture politique de gauche.
Présent à Marseille à partir de 1985, il est intervenu sur le terrain éducatif et associatif de diverses manières. Tout d’abord, il a participé à des lectures-conférences, essentiellement sur les Lumières et la Révolution française, dans des bibliothèques et autres lieux de la région aixoise et marseillaise, et a organisé des rencontres citoyennes en Maison de la culture, en co-animation avec le metteur en scène et lecteur Jean-Claude Nieto. Il a contribué aux activités de l’Université de tous les savoirs, en direction des lycées de Marseille en ZEP, à l’initiative du philosophe Augustin Giovannoni (voir la codirection en 2008 de l’ouvrage Histoire et subjectivation). Dans un même souci civique, sa présence à Marseille lui a permis de collaborer, dans les années 1990, à une enquête sur l’exclusion sociale (voir les publications) à l’initiative de la politiste Béatrice Mésini et de l’ethnolinguiste Jean-Noël Pelen, sous l’angle d’une approche co-constructive. Il publie enfin des études à la fois historiques et sociologiques sur la tradition civique marseillaise, notamment en collaboration avec le sociologue André Donzel. Son travail sur la parole des sans, et actuellement sur le discours des Gilets jaunes s’inscrit également dans son engagement civique.
Un travail d’expertise
"Prise en charge par des individus très divers, l’expertise mérite d’être abordée du point de vue de ceux qui l’élaborent" Devenir expert, Genèses N°70, 2008/1, présentation)
C’est au titre d’une formation et d’un parcours interdiscilpinaire que se précise récemment sa fonction d’expert "intellectuel", donc relativement indépendant, dans la mesure où il ne possède pas de légitimité a priori dans toutes les disciplines concernées, hormis son appartenance au CNRS.
S’il a été d’abord mandaté en la matière par une institution particulière, en l’occurrence l’Aeres/Hceres (2012-2015) tout autant soucieuse de gouvernance que de contenu scientifique, il a situé son intervention en son sein au titre d’un processus dynamique de lectures scientifiques, ponctué de rencontres intellectuelles. Plus précisément, c’est en appui sur une longue expérience d’échange avec ses collègues enseignants-chercheurs et chercheurs au sein de comités de rédaction et de comités de lecture de diverses revues en sciences du langage, en histoire et en sciences sociales (voir la liste ci-dessous), qu’il lui est le plus souvent dévolu ce rôle de lecteur expert.
Ce travail d’expertise concerne d’abord l’évaluation d’articles, de numéros thématiques de revue, d’ouvrages en langue française. Il s’agit aussi d’évaluation de propositions à des colloques en tant que membre de comités scientifiques. Mais ce travail spécifique s’étend aussi à l’évaluation de projets de recherche (ANR, IReSP, FNS, CNPq, ... ) et de demandes de bourses sous des formes diverses, auprès d’instituts et de programmes de recherche tant à l’étranger qu’en France (IEA-Paris, IMERA -Aix- Aix-Marseille Université,COFECUB, CNPb/MEC/Brésil, Research in Paris/CNRS, ... ). Il s’appuie également en la matière sur la lecture de travaux inédits dans le cadre de fructueux échanges avec des chercheurs étrangers et français, donc au-delà de sa présence dans des jurys de thèses, ce qui lui ouvre un horizon de réflexion sur la recherche la plus actuelle.
A ce titre, il ne s’agit pas principalement du travail d’un expert sollicité par les nouvelles agences d’évaluation. Il s’agit avant tout d’une activité d’évaluation liée à de nouvelles pratiques épistémiques, en particulier la manière dont se hiérarchise et s’évalue l’information scientifique sur le Web 2. Il s’agit de mettre l’accent non seulement sur l’importance de tel ou tel parcours de recherche, mais aussi d’évaluer sa valeur dans l’échange humain et scientifique.
Des espaces connectés
Marx, lecteur et traducteur de la Révolution française - Mai 1968, moment de la Révolution française.
En fin de compte, le trajet de recherche de Jacques Guilhaumou s’est constamment relié à deux espaces connectés, l’un procédant d’une activité constante de lecture, de réflexion et d’écriture en lien à la tradition marxiste, l’autre relevant d’un travail de réflexion sur les événements émancipateurs en France depuis mai 1968, tout en les faisant confluer sur la question de l’immanence de la révolution permanente, et tout particulièrement de la Révolution française.
Deux domaines à la fois très spécifiés, et sans cesse revisités à travers leurs effets à long terme. Deux paradigmes temporels donc :
D’une part les quelques mois où Marx lit, dans le contexte de la production de nombreux ouvrages de jeunesse (1841-1845), des sources et des travaux historiographiques relatifs à la Révolution française et énonce alors les catégories majeures de conceptualisation de la Révolution française (enthousiasme/sympathie, mouvement populaire/mouvement révolutionnaire, révolution à l’état permanent/Terreur, porte-parole/langue de la masse). Démarche singulièrement novatrice par sa valeur expérimentale à l’horizon d’une révolution permanente façonnant la modernité politique depuis Machiavel et par son inscription dans l’espace de la traductibilité des langages et des cultures (Gramsci).
D’autre part les quelques semaines d’accélération de l’histoire en mai 1968, avec ses effets dans le trajet d’un spectateur/protagoniste de l’événement devenu par la suite acteur éphémère des luttes politiques et syndicales en milieu étudiant (voir mes Mémoires sur mai 68). C’est bien de mai 1968 comme nouveau moment politique de la Révolution française, avec sa démocratie directe, ses porte-parole et la mobilisation effective du mouvement social dans la décennie suivante dont il s’agit ici. Qui plus est, une telle revivification du moment révolutionnaire s’inscrit dans le contexte d’une mutation profonde de l’espace intellectuel français, avec la génération des Foucault, Barthes, Althusser, Deleuze, Derrida, Rancière et autres qui creuse les interstices entre les disciplines constituées, déstabilise le savoir partagé pour mieux le redynamiser sur le long terme, et ouvre tout particulièrement le débat sur la (post)modernité du mouvement social, forme contemporaine de la révolution permanente porteuse d’émancipation humaine.
Membre de revues et de groupes de recherche
- Il participe au groupe Genre et politique de l’UMR "Triangle" . Il est également membre du groupe GeCris de l’UMR Telemme, MMSH-Aix-en-Provence. Il a co-dirigé une grande part des ouvrages collectifs de ce second groupe. Voir le plus récent ouvrage (2015) aux PUP sur Genre RévolutionTransgression .
- Membre fondateur du réseau History of Political and Social Concepts Group qui comprend une centaine de chercheurs - voir sa sa newsletter - et du comité éditorial de sa revue électronique [Contributions to the history of concepts. Il est également membre de l’Editorial (Advisory) Board de la New Book Series, Studies in the History of Political Thought chez Brill.
- Membre du comité de rédaction ou du comité de lecture des revues -* Actuel Marx,
- Histoire & Mesure,
- Genre & Histoire
- Langage & Société,
- Mots,
- Corpus,
- Rives Méditerranéennes htt-> ps ://journals.openedition.org/rives/,
- Semen,
- FaireSavoirs/Amares, dont il a été le Directeur de publication.
- Annales Historiques de la Révolution française, cairn
- Président de la Société d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences du Langage de 1999 à 2003, et membre du comité de lecture de sa revue [Histoire Epistémologie Langage]
- Membre du Conseil d’administration de la Société française d’Etudes du 18ème siècle (1983-2006), de la Société des Etudes Robespierristes (1993-2004), d’Amares(SHS/PACA) depuis sa création (2000).
- Membre fondateur de la revue électronique Révolution Française.net, constituée autour d’un séminaire intitulé L’esprit des Lumières et de la Révolution sous la direction de Marc Belissa, Marc Deleplace, Françoise Brunel, Yannick Bosc, Florence Gauthier, Jacques Guilhaumou, Fabius Marius-Hatchi et Sophie Wahnich.
Responsabilités administratives
– *1969 -1971 : Elu étudiant au conseil et bureau de l’UER d’Histoire (dir. P. Vigier), membre étudiant du Conseil scientifique (Pr. R. Rémond) de l’Université de Paris X Nanterre.
– *1986-1989 : Co-organisateur des Comités Liberté-Egalité- Fraternité pour le bicentenaire de la Révolution française (Ligue de l’enseignement/Ligue des droits de l’homme, sous la dir. de M. Réberioux).
- 1983-2006 : Membre du Conseil d’administration de la Société d’études du 18ème siècle.
- 1993-2004/2012 : Membre du Conseil d’administration de la Société des études robespierristes. Depuis. 2012, membre du Comité scientifique.
- 1999-2003 : Président de la Société d’histoire et d’épistémologie de la linguistique (SHESL).
- 2005-2008 : Membre extérieur de la commission de spécialistes de l’Université d’Avignon, 21e et 22e sections
- 2012-2014 : Membre de commissions AERES, Président de commissions.
- 2019-2022 : Membre de comités de suivi de thèse (sciences du langage, philosophie, sociologie)
Publications récentes
N.B La liste de l’ensemble des publications se trouve [dans le document Word joint ci-dessous]
2024
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Guilhaumou Jacques, « Histoire et linguistique : l’enjeu éthique de l’événement discursif : la parole des sans », Essais : revue interdisciplinaire d'Humanités, 29 janvier 2024, vol. 2024, nᵒ 21.
-
Guilhaumou Jacques, « La grammaire des ‘Jacobins’ » dans l’Histoire de la Révolution française de Michelet », in Paule Petitier (dir.), Déchiffrer la tempête : Michelet et la Révolution française, Presses universitaires de Rennes, 2024, p. 203-220.
2023
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Guilhaumou Jacques, « Sieyès, lecteur de Condillac et critique de « l’école de Condillac » », Revolution-francaise.net, 25 septembre 2023.
-
Guilhaumou Jacques, « Sieyès et la métaphysique de l’évidence : un parcours bibliographique et critique », Orages, 2023, nᵒ 22, "La couleur de la vérité. L'évidence au tournant des Lumières", p. 53-72.
-
Guilhaumou Jacques, « Le philosophe et le cerveau : quelques notes de lecture de Sieyès et la mémoire », in Céline Souchay et Isabelle Luciani (dir.), La mémoire à l’épreuve de l’interdisciplinarité : sciences humaines et cognitives, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, Corps & âmes, 2023, p. 167-196.
2022
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Guilhaumou Jacques, « Décrire les énoncés du "Vrai débat": l'éthique fédéraliste des Gilets jaunes », Semen (Besançon), 2022, vol. 50, nᵒ 2.
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Guilhaumou Jacques, « Michel Foucault, lecteur de la philosophie analytique (Tunis, 1967) », Semen (Besançon), 2022, vol. 50/1, Déc. 2021 "Sources, itinéraires et prolongements", p. 107-126.
-
Guilhaumou Jacques, « Michel Foucault lecteur d’Austin (Tunis, 1967) : thématiser le matériau analytique », La mémoire à l’épreuve de l’interdisciplinarité, 25 octobre 2022.
-
Guilhaumou Jacques, « Michel Foucault et l'avènement du porte-parolat », in Samuel Hayat, Nicolas Kaciaf et Cédric Passard (dir.), Le porte-parole : fondements et métamorphoses d'un rôle politique, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2022, p. 49-63.
-
Guilhaumou Jacques et Wahnich Sophie, « Régine Robin (1939-2020) », Annales historiques de la Révolution française, 2022, vol. 2022/1, nᵒ 407, p. 229-233.
2021
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Brunel Françoise et Guilhaumou Jacques, « Michel Vovelle : une biographie intellectuelle », Annales historiques de la Révolution française, 2021, vol. 2021/2, nᵒ 404, p. 23-35.
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Guilhaumou Jacques, « Michel Foucault, lecteur de la philosophie analytique : approche bibliographique [Exposition virtuelle] », Foucault fiches de lecture, 12 février 2021.
-
Guilhaumou Jacques et Brunel Françoise, « Mourir pour… ? Innocence et vérité dans les défenses des condamnés en l’an III », in Michel Biard, Jean-Numa Ducange et Raphaël Frétigny (dir.), Mourir en révolutionnaire (xviiie -xxe siècles), Société des études Robespierristes, 2021, p. 57-66.
2020
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Matonti Frédérique, Skornicki Arnault, Cohen Déborah, Guilhaumou Jacques, Callaway Hannah, Plumauzille Clyde et Andro Gaïd, « Révolution française et sciences sociales », Annales historiques de la Révolution française, 2020, nᵒ 400, p. 151-174.
2019
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Brunel Françoise et Guilhaumou Jacques, « Pour une fin des analogies : “ gouvernement révolutionnaire ” et “ état d'exception ” dans la Révolution française », in Michel Biard et Jean-Numa Ducange (dir.), L'exception politique en révolution. Pensées et pratiques (1789-1917), Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2019, p. 16-24.
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Guilhaumou Jacques, « Un temps de dialogue [Michel Vovelle (1933 - 2018)] », Annales historiques de la Révolution française, 2019, nᵒ 395, p. 17-19.
-
Guilhaumou Jacques, « Le mot «jacobin(s)» dans le lexique de Robespierre », Revolution-francaise.net, 20 décembre 2019.
-
Guilhaumou Jacques, « Entrevista - Um trajeto em Análise de Discurso em torno da materialidade discursiva », entretien réalisé par Guilherme Adorno, Encontros na Análise de Discurso: efeitos de sentidos entre continentes, Editora da Unicamp, pp. 161‑204, 2019.
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Guilhaumou Jacques, « Le travail réflexif du discours et l’ontologie historique du sujet : entretien avec Jacques Guilhaumou », entretien réalisé par Gérard Bras, Florence Lotterie, Paule Petitier et Fabien Simon, Écrire l’histoire : histoire, littérature, esthétique, nᵒ 19, pp. 53‑62, doi:10.4000/elh.1866., 1 décembre 2019.
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Guilhaumou Jacques et Luciani Isabelle, « 'Perdre sa dignité' : humiliation et comptabilité de l'existence dans les livres de raison (Provence, XVIIe siècle) », in Lucien Faggion, Christophe Regina et Alexandra Roger (dir.), L'Humiliation : droit, récits et représentations (XIIe-XXIe siècles), Classiques Garnier, 2019, p. 407-428.
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Guilhaumou Jacques, « L'engagement d'un historien du discours : un trajet critique autour de Michel Pêcheux », in Lucas do Nascimento (dir.), Presenças de Michel Pêcheux: da Análise do Discurso ao Ensino, Mercado de Lucas, 2019, p. 71-102.
-
Guilhaumou Jacques, « Le dit et le discours dans 'Les Mots et les Choses' : l'émergence du fonctionnalisme discursif », in Bertrand Nouailles et Alain Petit (dir.), Foucault hérétique, les mots et les choses, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, Trajectoires philosophiques, 2019, p. 47-74.
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Guilhaumou Jacques, « El lenguaje político y la Revolución francesa : el universo discursivo de las nociones-conceptos », in Fabio Wasserman (dir.), El mundo en movimento : el concepto de Revolución en Iberoamérica y el Atlantico norte (siglos XVII-XX), Buenos Aires, Miño y Davila Editores, 2019, p. 71-102.
2018
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Guilhaumou Jacques, « Michel Foucault et le moment dynastique: de l'Ancien Régime à la Révolution française », Ecrire l'histoire, 2018, nᵒ 18, "Révolutions".
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Guilhaumou Jacques, « Fin du métalangage », SELP. Les mots du politique, 15 mai 2018.
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Guilhaumou Jacques, Cognition et ordre social chez Sieyès : penser les possibles, Paris, Éditions Kimé, Philosophie en cours, 2018, 288 p.
2017
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Berjoan Nicolas et Guilhaumou Jacques, « Les sciences sociales à coups de marteau », in N. Berjoan (dir.), Résister corps et âme : individus et groupes sociaux face aux logiques du pouvoir, Aix-en-Provence, PUPS, Corps et âmes, 2017, p. 5-16.
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Escudier Alexandre, Gaboriaux Chloé et Guilhaumou Jacques, « La langue comme institution sociale : pour une grammaire discursive des concepts [Entretien avec Jacques Guilhaumou] », in C. Gaboriaux et A. Skornicki (dir.), Vers une histoire sociale des idées, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, Espaces politiques, 2017, p. 219-231.
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Guilhaumou Jacques, « Pour une phénoménologie de l’homme européen : Michel Foucault et l’exil intérieur », in Augustin Giovannoni et Alexis Nouss (dir.), Pour une politique hors-sol, Paris, Éditions Kimé, 2017, p. 61-89.
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Guilhaumou Jacques, « L'engagement d'un historien du discours : un trajet critique autour de Michel Pêcheux », in Lucas do Nascimento (dir.), Análise do discurso : da teoria ao ensino de Língua Portuguesa, Saarbrücken, NEA editores, 2017, p. 110-141.
2016
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Guilhaumou Jacques, « Le fonctionnalisme discursif de Michel Foucault : le temps de la dynastique du savoir », Policromias : revista de estudos do discorso, imagem e som (Labedis), 2016, vol. 2, nᵒ 1, p. 9-36.
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Guilhaumou Jacques, « L'insulte en révolution : l’affrontement droite-gauche en présence du peuple, le 31 mai 1793 à la Convention Nationale », in Dominique Lagorgette (dir.), Les insultes : bilan et perspectives, théorie et actions, LLSETI ; FMSH-Diffusion, 2016.
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2015
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Guilhaumou Jacques, « Pour une histoire généalogique au cours des Temps modernes », in R. Descendre et J.-L. Fournel (dir.), Langages, politique, histoire : avec Jean-Claude Zancarini, Lyon, ENS Éditions, Hors collection, 2015, p. 453-462.
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Guilhaumou Jacques, « Entrée : Savoir politique », in Huguette Krief et Valérie André (dir.), Dictionnaire des femmes des Lumières, Paris, H. Champion, 2015, p. 1058-1064.
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Guilhaumou Jacques, Lambert Karine et Montenach Anne (dir.), Genre, révolution, transgression : hommage à Martine Lapied, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, Penser le genre, 2015, 332 p.