/ Doctorant·e·s

Hill, Tara

Doctorante en architecture à l’Université Lumière Lyon 2

Chantier(s) :

Thèse en cours

Sujet : Des corps tenus pour jetables.
Matérialité des relations de travail sur le chantier du projet d’habitation Novo Horizonte par mutirão autogerido à São Paulo.

Sous la direction d’Elise Roche, Sandra Fiori (ENSA Lyon) et Karina Oliveira Leitão (FAU-Universidade de São Paulo)

Thèse débutée en 01/2019.

Résumé : Le travail, en tant que relations concrètes de production [Moura, 2021], est rarement problématisé dans l’étude de la production d’habitat par mutirão autogerido (administration directe par la société civile des financements des programmes de production d’habitat populaire au Brésil). Sur le chantier, on observe une combinaison de formes de travail : du travail qualifié et rémunéré, du travail non qualifié et rémunéré, ainsi qu’une forme de coopération [Baravelli, 2007], le mutirão (également dit ajuda mútua : forme libre d’organisation, relation de réciprocité, d’entraide)- qui est une forme de travail non qualifié et non rémunéré. Par l’étude des relations concrètes de production établies sur le chantier Novo Horizonte (nom du projet d’habitation sujet de cette recherche), entre la coopérative de travail, l’assessoria técnica (traduction de l’autrice : équipe d’appui technique composée d’architectes et de travailleureuses sociaux) et l’agent d’État opérateur du financement, il nous intéresse de caractériser le mode de production à partir des subjectivités raciales.
Comment les relations concrètes de production sur le chantier par mutirão autogerido perpétuent une domination structurelle idéologique sur les corps noirs et non blancs ? Quels sont les mécanismes de régulation et de contrôle des relations de travail ? Quels mécanismes marginalisent la population non blanche du travail qualifié et rémunéré ?
En conceptualisant le travail depuis la condition noir, il nous intéresse d’interroger a concretude (traduction de l’autrice : réalité concrète) [Moura, 2021] sur le chantier par mutirão autogerido à partir de la relation de subordination structurelle des corps noirs dans l’économie capitaliste raciale au Brésil. Nous faisons l’hypothèse que le mutirão - une forme de travail non rémunéré sur le chantier, exécuté par une main-d’oeuvre non qualifiée - est une forme d’autonomie subordonnée à un corps technique qui performe une idéologie technocratique.

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