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Léa Védie soutient sa thèse en philosophie intitulée « Le sujet politique du féminisme, de l’ontologie à la pratique : Comment la philosophie doit-elle s’emparer des problèmes féministes ? »

Présentation

Léa Védie est doctorante en philosophie à l’ENS de Lyon sous la direction de Claude Gautier.

Composition du jury :

  • Bentouhami, Hourya, maîtresse de conférences HDR, Université de Toulouse 2, rapportrice
  • Lépinard, Éléonore, professeure, Université de Lausanne, rapportrice
  • Ambroise, Bruno, chargé de recherche au CNRS, examinateur
  • Guérard de Latour, Sophie, professeure des universités, ENS de Lyon, examinatrice
  • Lavergne, Cécile, maîtresse de conférences, université de Lille, examinatrice
  • Le Dœuff, Michèle, directrice de recherche émérite CNRS, examinatrice
  • Gautier, Claude, professeur des universités, ENS de Lyon, directeur de thèse

Résumé

Le sujet politique du féminisme, de l’ontologie à la pratique : comment la philosophie doit-elle s’emparer des problèmes féministes ?

Au cours des trente dernières années, le courant post-structuraliste a largement contribué à populariser la question du « sujet » féministe : ce « nous » qui fonde le caractère collectif et la prétention à la généralité des luttes et revendications féministes. Un consensus émerge des nombreuses voix qui le composent : la théorisation féministe doit être anti-essentialiste, elle doit éviter par tous les moyens de faire de son sujet une essence. Je soutiens pourtant que cette position pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, en raison du caractère particulièrement vague de cette préconisation. La deuxième partie de la thèse élabore donc des critères normatifs permettant de distinguer ce que serait une bonne théorisation féministe. J’esquisse les caractéristiques d’une méthode pragmatique, qui fait des pratiques politiques de transformation sociale une norme pour les théorisations féministes (une mesure permettant d’évaluer leur pertinence), mais aussi une source privilégiée pour les problèmes théoriques. Au croisement de l’archéologie foucaldienne et de la philosophie de terrain, les réflexions que je développe dans la troisième partie sont une application de cette méthode à mon problème initial. À partir d’archives, de sources imprimées, de mémoires et de témoignages, j’interroge le sens des pratiques de non-mixité dans les mouvements féministes français et étasunien des années 1960-1970. Ces pratiques, à travers lesquelles j’identifie autant de manières de bien ou de mal dire « nous », me permettent de mieux poser le problème du sujet féministe et de formuler une critique sociale immédiatement orientée vers la reconstruction de son objet.

Mots-clés : Féminisme, post-structuralisme, essentialisme, non-mixité, sujet politique, praxis

Summary

The feminist subject, from ontology to practices : how should philosophy address feminist issues ?

Over the last three decades, the issue of the feminist ‘subject’ has substantially been put forward by feminist theorists, in the wake of post-structuralism. Feminist political togetherness as well as the universality of feminist claims have been called into question. Among the profusion of voices which compose post-structuralist feminism one statement emerges as a rallying point : feminist theorizing has to be anti-essentialist and avoid at all costs to turn its own subject into an essence. However, I contend that the vagueness of this recommendation raises more problems than it solves. Thus in the second part of this essay I establish a set of prescriptive guidelines as to what would be good feminist theorizing. I then outline the main characteristics of a pragmatic approach : one that makes political praxis for social change a standard for feminist theorizing as well as a primary source for theoretical problems. Using a combination of Foucauldian archaeology and field philosophy, I put this approach into practice in the third part of my dissertation applying it to my initial problem. Using archives, printed historical sources, and memoirs of feminist activists, I examine the significance of separatism and ‘non-mixité’ (non-mixedness) in French and US radical feminist movements of the 1960s and 1970s. Through them I identify various ways of successfully or poorly express a feminist ‘us.’ Thereby I both clarify its issues and provide for a reconstructive framework of the feminist subject.

Keywords : Feminism, post-structuralism, essentialism, non-mixedness, political subject, praxis


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