Présentation
Saphia Doumenc est doctorante en science politique sous la co-direction de Sophie Béroud et Paul Bouffartigue
Résumé de la thèse :
Cette recherche doctorale propose une sociogenèse de l’engagement syndical de salariées du nettoyage pourtant a priori dépourvues des capitaux susceptibles d’encourager une adhésion syndicale. Ce travail adopte une approche intersectionnelle permettant aussi bien de comprendre les logiques d’emploi et les conditions de travail dans le secteur du nettoyage (divisions sexuées et racisées du travail alimentées par les stratégies patronales) et la manière dont différents rapports de domination s’articulent et s’imposent à ces salariées, mais également comment ces expériences constituent des socles éventuels d’une possible remise en cause de l’ordre professionnel. Pour cela, l’approche intersectionnelle et l’attention portée aussi bien au travail, au syndicalisme qu’au hors-travail regroupant l’ensemble des sphères sociales dans lesquelles évoluent ces salariées, permettent de rendre compte des logiques d’engagement et d’investissement dans l’action collective. Il apparaît ainsi que l’articulation entre différents types de ressources sociales s’avère jouer favorablement dans l’adhésion et le maintien dans le syndicalisme, ou au contraire, les inhiber. Par ailleurs, cette enquête se décentre du seul « moment » syndical en observant aussi bien ce qui se joue en amont qu’après l’adhésion. Ce faisant, ce travail propose des pistes de réflexions sur les stratégies de syndicalisation en faveur des salariées précaires mais également sur les modalités de leur non-engagement ou de leur désengagement. Enfin, attentive aux diverses formes de relégations socio-spatiales des salariées subalternes assignées aux marges de l’emploi et bien souvent des grandes métropoles, cette thèse révèle la manière dont l’inscription territoriale de ces travailleuses matérialise l’intersectionnalité des rapports sociaux de classe, de race et de genre.
Mots-clés :
syndicalisme, CNT-SO, travail, nettoyage, hors-travail, rapports sociaux, intersectionnalité, ressources sociales, ethnographie, socialisation, engagement, mobilisations.
Composition du jury :
- Sophie Béroud, Professeur des Universités, Université Lyon 2, co- directrice de thèse
- Anne Bory, Maîtresse de conférences, Université de Lille
- Paul Bouffartigue, Directeur de recherche CNRS émérite, co-directeur de thèse
- Sébastien Chauvin, Professeur associé, Université de Lausanne, rapporteur
- Sylvie Monchatre, Professeure des Universités, Université Lyon 2
- Yasmine Siblot, Professeur des Universités, Université Paris 8, rapportrice
- Serge Weber, Professeur des Universités, Université Gustave Eiffel