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/ Des membres de Triangle participentClaire Silvant organise une conférence lors des Journées de l’économie (JECO) 2020 sur « Le progrès dans l’histoire de la pensée économique, de Smith à Keynes », à laquelle participe notamment Clément Costelundi, 19 octobre 2020 |
Claire Silvant, maîtresse de conférences en sciences économiques à l’Université Lyon 2, chercheuse à Triangle, sera modératrice de cette conférence à laquelle participeront :
Cette communication se propose de revenir sur les liens entre progrès et bonheur, du point de vue de l’histoire de la pensée économique. Dans les années 1970, le "Paradoxe d’Easterlin" remet en question l’idée, largement acceptée par les économistes, depuis la révolution marginaliste, d’une influence positive de la croissance économique sur le bonheur. Cependant, un tel questionnement était déjà à l’œuvre pendant les Lumières et, en particulier, dans les écrits d’Adam Smith. Il s’agira de montrer comment ces écrits, bien qu’anciens, peuvent encore alimenter la réflexion autour du "Paradoxe d’Easterlin", en économie du bonheur.
« Face à la croissance paradoxale de l’industrie et du paupérisme, les socialistes associationnistes des décennies 1830-1840 proposent une alternative normative au fatalisme de l’économie politique. L’harmonie sociale ne pouvant être créée spontanément, il s’agit pour eux de proposer des voies d’accès qui vérifient le double impératif d’efficacité économique et de justice sociale. Contre les conceptions libérales de la propriété et de la liberté, le progrès repose sur l’élargissement de la notion de propriété. »
John Stuart Mill a développé une conception du progrès qui intègre une tendance de la société vers l’égalité parfaite des hommes et des femmes. Si les fondements de sa théorie sont avant tout de nature philosophique, il mobilise également les outils et concepts de l’analyse économique pour justifier sa position. Son approche novatrice reste néanmoins marquée par une vision ambivalente des rôles de genre.
Dans une célèbre conférence de 1930, « Perspectives économiques pour nos petits enfants », Keynes affirme qu’en 2030, l’humanité pourrait ne travailler que trois heures par jour en satisfaisant abondamment ses besoins essentiels, mais il s’inquiétait aussitôt de ce que nous saurions faire du temps ainsi libéré. En 2020, nous n’en sommes pas là. Qu’avons-nous fait du temps que le progrès technique nous a donné au cours du dernier siècle ? Quelle conception du « progrès » avons-nous effectivement pratiquée ? En quoi et pourquoi fut elle-différente de celle que Keynes, grand bourgeois libéral de Bloomsburry nous proposait en 1930 : augmenter le temps libre pour le consacrer à la culture ?
Session soutenue par le laboratoire Triangle et l’Association Charles Gide