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/ Archives : colloques et journées d’études 2005 - 2016Journée d’études « Ethnographie des professionnels de l’international »lundi, 29 août 2016 |
Journée organisée avec le soutien du CERI, d’EthnoPol et de Triangle.
Argumentaire
Télécharger le programme détaillé avec les informations pratiques
Les questions internationales sont souvent exclusivement envisagées dans une perspective géopolitique ou sous l’angle des relations internationales alors qu’elles peuvent aussi faire l’objet d’enquêtes ethnographiques (Burawoy 2000) (Siméant 2015). Or plutôt que de définir a priori le périmètre de l’international, en le cantonnant à quelques experts ou à des institutions spécifiques, ce type de démarche conduit à s’immerger au sein d’un ou plusieurs terrains clairement délimités, où des acteurs sont en prise avec des enjeux internationaux et contribuent ainsi à façonner ce qu’on entend par international.
Ce faisant, on élargit la focale à une grande diversité d’acteurs dont l’activité dépasse les frontières nationales, sans réserver le label international aux seuls acteurs insérés ou non dans des collectifs reconnus tels que les institutions internationales (la Commission européenne, les bailleurs de fonds internationaux, les ONG) ou des groupes professionnels dédiés (les diplomates). On peut ainsi envisager l’international comme l’extension d’activités ancrées localement ou nationalement, sans préjuger ni de la localisation ni de la mobilité des acteurs enquêtés. On peut s’intéresser alors à ceux qui font exister l’international, aux ressources différenciées dont ils disposent, aux rapports de pouvoir dans lesquels ils s’inscrivent, et, à partir de là, à la manière dont leur trajectoire rend compte d’une diversité des modalités du dépassement des frontières nationales.
Une manière d’étudier ces acteurs consiste à les saisir spécifiquement à partir de leur activité et de leurs trajectoires professionnelles, en mettant en œuvre une démarche ethnographique. C’est la perspective adoptée au cours d’un séminaire lancé en septembre 2015 que cet appel à communications entend prolonger en proposant aux communications de s’inscrire dans les trois axes suivants.
Axes thématiques
Cet axe, qui entend mettre l’accent sur la diversité des pratiques qui font l’international, invite aussi à questionner la mise en place d’un répertoire clairement défini de « pratiques internationales ». On pourra aussi se demander dans quels rapports de force (hiérarchies, formes de division du travail, batailles de juridiction) ils s’inscrivent. Quelles ressources, savoirs, normes, représentations, récits et dispositifs les professionnels mobilisent pour singulariser leur activité, pour s’approprier et définir l’international ?
Ce deuxième axe propose d’étudier et comparer les types de parcours et de carrière désignés comme internationaux. On invite à nouveau les propo-sitions à ne pas restreindre la réflexion à ceux qui sont traditionnellement qualifiés de professionnels de l’international, mais à en inclure d’autres qui le sont beaucoup moins, voire pas du tout : marins, colporteurs, routiers, passeurs, etc. Comment devient-on un professionnel ou un spécialiste de l’international, comment le reste-t-on ? De nombreux travaux récents ont questionné l’articulation entre trajectoires internationales et nationales (Wagner 2004) (Guillaume et Pochic 2010). Pour répondre à cette question, on invite les propositions à décrire concrètement différents types de tra-jectoires professionnelles liées à l’international. Si certaines filières de formation spécifiques existent, existe-t-il pour autant des carrières linéaires ou des vocations pour l’international, ou, au contraire, des carrières hybrides tout autant nationales qu’internationales ? On pourra en particulier s’interroger sur l’inscription de ces trajectoires et carrières dans les rapports de pouvoir globaux (inégalités de ressources, opposition Nord/Sud), y compris de genre (différenciation des trajectoires hommes/femmes, inégalités de carrière, stratégies familiales de mobilité) (Le Renard 2014).
En outre, les chercheurs qui observent ces dynamiques professionnelles internationales sont parfois pris eux-mêmes, pour les besoins de l’enquête ou pour d’autres raisons, en tension entre différents rôles qu’ils jouent sur le terrain (consultants, professionnels, collaborateurs, chercheurs...), donnant lieu à des « dilemmes collaboratifs » (Bortolotto, 2016) dont il est pertinent de rendre compte. Cet axe mettra l’accent sur l’originalité des dispositifs de recherche mis en œuvre et les formes de réflexivité qui les ont accompagnés.
Les propositions devront impérativement présenter le terrain sur lequel s’appuie la communication et préciser en quoi elles s’inscrivent dans une démarche ethnographique. Les chercheurs travaillant sur des terrains qui ne sont pas présentés a priori comme international sont encouragés à soumettre une proposition
Références
Les propositions de communication (entre 3000 et 4000 signes, bibliographie et titre compris) doivent être envoyées avant le 31 octobre 2016 minuit.
Merci d’envoyer/de renvoyer vos propositions aux trois adresses suivantes :
yasmine.bouagga@gmail.com ; romain.lecler@ens.fr ; y.morival@gmail.com
Nous accusons systématiquement réception des propositions (date limite : 31 octobre 2016).
Martina Avanza (Université de Lausanne)
Yasmine Bouagga (CNRS/Triangle)
Hélène Combes (CNRS/CERI)
Gregory Daho (Paris 1/CESSP)
Dorota Dakowska (Lyon 2/Triangle)
Amélie Le Renard (CNRS/CMH)
Romain Lecler (ENS/CESSP-CMH)
Françoise Mengin (Sciences-Po/CERI)
Sarah Mazouz (Université Humboldt de Berlin)
Yohann Morival (CSO)
Sandrine Revet (Sciences-Po/CERI)
Cécile Robert (Sciences-Po Lyon/Triangle)
Télécharger l’appel à communications
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