![]() |
https://triangle.ens-lyon.fr//spip.php?article1776
|
/ Archives : colloques et journées d’études 2005 - 2016Colloque : Intellectuels et politique en Italie dans la transition du Fascisme à la République (1940-1948).jeudi, 2 décembre 2010 |
Récupérer le programme définitif ici.
Il s’agit de réexaminer la problématique, désormais classique, de la continuité/rupture entre Fascisme et République à la lumière de la question des intellectuels et des institutions culturelles, sans pour autant exclure quelques figures et institutions majeures du champ politique. Depuis les travaux pionniers de Claudio Pavone (des textes remontant parfois loin dans le temps mais réunis en 1995 dans le volume, Alle origini della Repubblica, Torino, Bollati Boringhieri), de nombreux chercheurs ont poursuivi l’enquête sur les institutions et les protagonistes de l’Italie de la « transition ». A partir de la fin des années 1980, en outre, ces travaux ont été infléchis par la crise des paradigmes de l’historiographie anti-fasciste. Celle-ci tendait à établir une coupure nette entre l’Italie du Ventennio et la République née de la guerre de libération et de la Résistance ; une Italie républicaine présentée par certains comme le fruit d’un « secondo Risorgimento ». Par la suite, l’intérêt porté aux temps longs des institutions culturelles et aux trajectoires d’un certain nombre d’intellectuels éminents a déplacé les clivages et fait apparaître de nouveaux enjeux. Dans l’Italie des années 1990 et 2000, on fit mine entre autres de découvrir - ou plutôt de le redécouvrir, car certains ne l’avaient jamais caché, comme l’historien Delio Cantimori - le passé fasciste de plusieurs grands intellectuels de l’Italie républicaine.
Notre projet entend se concentrer essentiellement sur la reconstruction de la période de la transition. Si notre enquête débutera en 1940, c’est néanmoins 1943 qui en représentera le moment-pivot à partir duquel inventorier mutations et continuités de cette période tourmentée ; quant à 1948, avec l’entrée en vigueur de la Constitution républicaine et la consolidation de l’hégémonie catholique dans la société et la politique italienne, elle peut être prise comme date terminale pertinente d’une décennie riche en rebondissements. Nos travaux porteront en particulier sur les milieux culturels et intellectuels, dont le contrôle avait constitué une des ambitions de la politique du Régime. Sans nous restreindre au seul domaine des études littéraires et historiques, nous envisagerons plusieurs champs et parcours biographiques (juristes, politologues, philosophes, essayistes, journalistes, hommes de spectacle et notamment de cinéma, etc.).
Le colloque sera articulé en trois moments principaux. Tout d’abord, l’évocation générale de la transformation du cadre institutionnel de l’Italie avec ses caractères propres et sa chronologie saccadée, afin de situer la question des intellectuels dans une conjoncture très particulière. Ensuite, sera abordée la question plus spécifique des institutions culturelles, intellectuelles et médiatiques durant cette période (musées, académies scientifiques, universités, école, fondations et associations scientifiques, cinéma, presse écrite, radio, etc). Nous nous arrêterons, enfin, sur quelques parcours significatifs d’intellectuels italiens entre Fascisme et République, entre ruptures, fidélités, et nouveaux « transformismes ».
Par-delà la dimension historique, et même biographique, de cette enquête sur une « génération », les questions de fond auxquelles nous aimerions apporter des éléments de réponse sont les suivantes : dans quelle mesure les paradigmes historiographiques et littéraires de l’Italie républicaine et de l’antifascisme représentent-ils une rupture par rapport aux « constructions » élaborées durant le Ventennio ? Par-delà le rejet de ces constructions et mythologies, dans quelle mesure peut-on parler - en particulier au sein de la critique littéraire et de l’historiographie marxistes de l’après-guerre - d’un processus d’assimilation et d’intégration de certains lieux communs et schémas interprétatifs élaborés ou consolidés par le Régime fasciste lui-même ? Après l’époque des polémiques liées à ce que l’on a appelé l’historiographie « révisionniste », le moment est peut-être venu de se demander, en « historiens », quelles furent les raisons intellectuelles profondes à l’origine de l’adhésion aux valeurs de l’antifascisme de l’après-guerre, tout en s’interrogeant en même temps sur les tenants et les aboutissants de cette adhésion, par-delà l’opportunisme ou le « gattopardismo » indéniable de certains parcours individuels.
Mercredi 30 mars 2011
Lyon, ENS de Lyon
Après-midi
Jeudi 31 mars 2011
Grenoble, Université Stendhal, Grande Salle des Colloques
Matin
Après-midi
Vendredi 1er avril 2011
Grenoble, Université Stendhal, Grande Salle des Colloques
Matin
Après-midi
Table ronde conclusive :
Mario Isnenghi (Université de Venise), Claudio Pavone (Université de Pise), Giovanni De Luna (Université de Turin), Pier Giorgio Zunino (Université de Turin)
• , (PDF - 676.8 kio) |