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Colloque organisé avec le soutien de l’ENS-LSH et le laboratoire Triangle (Umr 5206) : La politique de la ville 20 ans après

lundi, 21 septembre 2009

Intervenants

Sophie Body-Gendrot, Michel Bonnetti, Joëlle Bordet, Franck Chignier-Riboulon, Yves Dauge, Abel François, Marc Hatzfeld, Claude Jacquier, Adil Jazouli, Thomas Kirszbaum, William Le Goff, Christine Lelevrier, Françoise Moncomble, Stéphanie Morel, Laurent Mucchielli, Agnès Villechaise, Patricia Vornetti.

Amphithéâtre
ENS-LSH, 15, parvis Descartes 69007 Lyon
(métro Debourg, direction Gerland)
http://www.ens-lsh.fr

Présentation

La politique de la ville a trente ans et même un peu plus, raison suffisante pour faire le point, regarder de façon critique le chemin parcouru, explorer les nouveaux contextes et les possibles qui se présentent et éclairer un futur dont les contours sont là, comme ailleurs, plus qu’incertains. C’est le sens de ce colloque organisé de manière indépendante par des chercheurs, des universitaires et des professionnels ayant accompagné cette politique dans différents domaines.

Rarement politique publique aura provoqué, sur une aussi courte durée, autant d’espoirs, d’attentes diverses, de polémiques, de controverses, de critiques et de malentendus de toutes natures. En son domaine, la politique de la ville concentre toutes les passions françaises, les modernes et celles qui le sont moins : mise en avant du principe d’équité et dans une certaine mesure d’égalité souhaitée entre les territoires, les personnes et les groupes sociaux, croyance indéfectible dans le rôle de l’Etat en tant que garant et régulateur des cohésions sociales et territoriales, confiance dans la capacité des acteurs locaux, qu’ils soient politiques, professionnels ou de la société civile à trouver les meilleures solutions pour réduire les écarts de développement au sein des agglomérations, prétention à réinventer le rôle de chacun des acteurs en les faisant travailler ensemble pour dessiner ainsi de nouvelles géographies urbaines, sociales et politiques.

La politique de la ville a été et reste tout cela à la fois. Elle a représenté la volonté de rassembler, dans une même passion pour une juste politique urbaine et sociale, des élus de tous bords, des fonctionnaires de l’Etat et des collectivités locales, des entreprises, des travailleurs sociaux et des militants associatifs aux convictions et aux intérêts divers mais qui se sont retrouvés pour servir la même cause, celle d’une politique publique nouvelle qui ambitionnaient implicitement rien de moins que de réinventer l’action publique. Parce qu’elle se voulait partenariale, transversale, coopérative et participative la politique de la ville a placé la barre de ses ambitions très haut, au risque de ne jamais la franchir et donc, forcément, de décevoir.

La politique de la ville s’est présentée d’emblée, et presque naïvement, comme une politique publique « additive » aux politiques de droit commun dans divers domaines : urbanisme, éducation, santé, action sociale, prévention, loisirs et animation sociale, culturelle et sportive, etc. Il s’agissait, dans l’esprit de ses promoteurs d’apporter plus à ceux qui ont le moins pour qu’ils puissent, un jour, éventuellement, prétendre au même niveau et qualité de services que les autres habitants des parties privilégiées des villes. Au fil du temps, de politique additive, la politique de la ville est
devenue substitutive, par glissements de responsabilités et sans doute en raison de la nécessité où elle s’était placée de faire face aux défaillances des autres politiques publiques. La politique de la ville qui se proposait au départ de dessiner d’autres géographies administratives, d’introduire et de généraliser d’autres manières de faire autour d’un Etat plus animateur fut prise au piège de ses propres utopies et de ses faiblesses politiques et institutionnelles.

La politique de la ville soulève, par sa nature même, des questions qui donnent lieu à controverses et polémiques régulières et récurrentes, même si un certain consensus politique, assez exceptionnel dans le système politique français a souvent été de mise, compte tenu de la prégnance des enjeux et des intérêts locaux. Les débats au niveau national portent essentiellement sur l’adéquation des moyens financiers alloués, les dispositifs mis en place et leur relation avec les géographies locales et les politiques de droit commun. Mais, alors que tout le monde s’accorde à reconnaître la nécessité de la politique de la ville, c’est peut être sur sa problématisation, ses modalités d’action et ses formes de régulation que pourrait s’orienter les interrogations actuelles et à venir. Longtemps pensée comme une approche conjoncturelle pour faire face aux irruptions périodiques de violences, cette politique s’est inscrite dans la durée, celle du temps long des mutations des société urbaines qui appellent des interventions structurelles, relevant comme nous le disons aujourd’hui du développement durable, et nécessitant la mobilisation et l’intégration de
tout l’éventail des politiques publiques, sans pour autant disposer de la légitimité politique et technique pour le faire. Revisitée par la problématique du développement soutenable, cette politique a-t-elle la possibilité de se ressourcer et d’accéder à la légitimité et à l’autorité que supposaient ses objectifs initiaux ?

Ce colloque qui réunit des chercheurs, des universitaires, des élus, des professionnels et des acteurs associatifs a pour objet de faire le point sur ces questions. Les intervenants tenteront d’apporter, chacun selon son point de vue et son champ de compétences, des réponses circonstanciées.

Programme

Vendredi 25 septembre 2009, 9 h 30 – 17 h 45
Amphithéâtre de l’ENS

Informations Pratiques

Adresse et accès
Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences humaines
15, Parvis René Descartes
BP 7000
69342 Lyon cedex 07
TEL : 04.37.37.60.00
http://www.ens-lsh.fr

L’Ecole normale supérieure Lettres et Sciences humaines se trouve dans le quartier de Gerland, 7ème arrondissement de Lyon, près du pont Pasteur, sur la rive gauche du Rhône. Elle se situe à l’angle de l’avenue Jean Jaurès et de l’avenue Debourg (station de Métro Debourg).