Présentation

Enquêter en terrain étranger, c’est assurer le regard éloigné prôné par Claude Lévi-Strauss, adopter une perspective décalée sur une société afin d’y déceler ses pratiques, croyances, comportements et, finalement, de mieux appréhender la connaissance de la nôtre. Mais qu’en est-il lorsque l’enquêtrice est perçue comme étrangère dans son propre pays ?

Cette intervention interrogera la manière de cultiver ce regard éloigné tout en « domestiquant » l’altérité, en s’appuyant sur différentes expériences ethnographiques en zone rurale bolivienne. À travers les perspectives croisées d’une chercheuse étrangère installée en Bolivie depuis plus de vingt ans et d’une chercheuse bolivienne ayant vécu à l’étranger pendant une grande partie de sa vie, nous explorerons comment la distance – qu’elle soit géographique, culturelle ou sociale – façonne le travail ethnographique et la posture du chercheur sur son terrain.

• Céline Geffroy, a vécu pendant 22 ans dans les Andes boliviennes, où elle a mené divers projets de recherche portant sur la migration, l’économie de réciprocité, le système politique bolivien, l’ivresse rituelle et festive, le plaisir et le colostrum. De retour en France, elle a poursuivi un post-doctorat sur le colostrum avant d’être recrutée comme chargée de cours et ATER. Actuellement, elle est anthropologue au sein du Groupe SEB..

• Zara Abud Ferrufino, doctorante en science politique à l’Université Lyon 2 et au laboratoire Triangle, elle travaille sur la féminisation du parlement bolivien au cours des vingt dernières années. En tant que Bolivienne enquêtant auprès des femmes du MAS dans les zones rurales, la question de l’altérité devient un enjeu méthodologique central.

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