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/ Ateliers du pôle Économies politiquesInterventions de Laura Bonino et Matari Pierrelundi, 9 décembre 2024 |
L’article étudie la généalogie et la portée du concept de capital fictif dans le marxisme. Tout instrument de crédit revêt un double caractère : instrument d’échange et reconnaissance de dette. Cette dualité ouvre la possibilité, pour le créancier, de convertir la reconnaissance de dette (sa créance) en argent avant son échéance. Le capital-argent ainsi récupéré représente une partie de la valeur de la production future du débiteur. Cette pratique a intrigué plusieurs économistes qui, dès le XVIIIe siècle, ont souligné le caractère « imaginaire » ou « fictif » du capital ainsi créé. Si l’escompte des billets à ordre et des lettres de change sont des procédés originaux de constitution de capital fictif, le phénomène prend des formes plus complexes en Bourse avec les actions et les obligations émises par les sociétés anonymes. Dans la critique de l’économie politique, entre Marx et Hilferding, la définition du concept de capital fictif s’appuie sur l’étude des analyses des classiques sur le système de crédit et de ses rapports avec le procès d’accumulation. Cependant, le concept de capital fictif englobe des titres de crédit de natures différentes. D’où la nécessité de distinguer différentes formes du capital fictif sur la base d’un critère précis : la relation plus ou moins étroite de chaque catégorie de titres avec le cycle du capital-productif. Après avoir reconstruit le concept de capital fictif depuis ses origines -dans les controverses monétaires des économistes classiques - jusqu’à Hilferding, nous proposons un critère de classification de ses représentants.
Mots clés : Système de crédit, capital fictif, Sismondi, Marx, Hilferding