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Lucie Lerbet soutient sa thèse en science politique intitulée « Autonomie, conflit, complexité : les imaginaires de et par l’habiter : mise en politique de l’écologie, mise en écologie du politique »

lundi, 27 mars 2023 [ / UMR 5206]

Présentation

Lucie Lerbet est doctorante en science politique à l’Université Lumière Lyon 2 sous la direction de Guillaume Faburel et la co-direction de Gilles Pollet.

Cette thèse étudie les imaginaires qui (s’)instituent (par) les expériences d’habiter vécues au sein de la dite alternative écologique en milieux ruraux. Cette nébuleuse est éprouvée à travers deux cas, complémentaires parce que contrastés. Le premier cas, la Vallée Longue, située dans les Cévennes, lieu rural emblématique du retour à la terre, a vu naitre ces dernières années un collectif informel de réflexion autour des enjeux localisés de l’écologie et de la transmission de savoirs situés. Le deuxième cas, la communauté de l’Arche de Saint-Antoine, située en Isère, dans un village calme mais non loin de petits centres urbains, est depuis une trentaine d’années un lieu de vie et de formation orienté vers la spiritualité et la non-violence.
Une catégorisation des significations imaginaires de cet habiter émerge de l’analyse d’entretiens menés auprès d’habitant·e·s de la Vallée Longue, autour d’un triptyque : résister, prendre soin et instituer. L’intention de cohérence, la volonté d’harmonie et l’exemplarité envisagée sont traversées par des tensions, individuelles et collectives. Par une démarche de recherche subjective et incarnée d’élucidation des imaginaires enchevêtrés dans les expériences ordinaires, cette catégorisation est remaniée et épaissie sur la base d’une immersion au sein de l’Arche relatée dans un carnet de terrain.
Faisant dialoguer les entretiens des habitant·e·s des deux terrains, une mise en miroir finale met en évidence leurs résonances et leurs tensions qui laissent entrevoir la généricité d’un rapport au monde en émergence dans ces expériences géographiques et politiques d’habiter –autour du temps, des autres et du sol. Ce travail dessine ainsi les lignes imaginaires d’une autonomie en projet dans et par l’habiter, avec pour horizon des écologies dès lors revisitées, en réaction au tumulte des grandes densités.

Jury :