Intervenant

• Alexandre Monnin est philosophe, professeur à l’ESC Clermont Business School en redirection écologique et design, directeur du MSc "Strategy & Design for the Anthropocene" (ESC Clermont BS x Strate Ecole de Design Lyon) et directeur scientifique d’Origens Media Lab. Il est aussi membre du réseau d’experts de la mission Etalab depuis 2013, du GDS Ecoinfo (CNRS) depuis 2018, et plus récemment du conseil d’administration de la 27e Région.
  L’ouvrage Écologies du smartphone, qu’il co-dirige avec Laurence Allard et Nicolas Nova, sort à l’occasion de sa conférence (éditions Le bord de l’eau).

Résumé de la séance

Dans cette présentation, nous tâcherons d’analyser le numérique en son caractère le plus abstrait, non pour en nier la matérialité, de mieux en mieux appréhendée, mais au contraire pour la saisir sous le double aspect de l’abstraction et de ses conditions matérielles. L’abstraction matérielle, c’est aussi une manière de qualifier la monnaie, ouvrant sur une comparaison possible entre le numérique et cet artefact sémiotique.

Nous tâcherons également de restituer au numérique sa densité propre, au-delà d’un simple miroir syntaxique du monde, et proposons à cette fin de le penser, par analogie, le processus de numérisation du monde à la manière d’un nouveau processus de biosphérisation.

Nous terminerons notre réflexion en lien avec nos travaux en matière de redirection écologique (cf. Héritage et Fermeture. Une écologie du démantèlement, Éditions Divergences, 2021) en interrogeant le sort des générations ayant toujours connu un monde "déjà numérisé", et qui n’en contemplent pas moins, en même temps, sa dénumérisation à venir (ou souhaitable) du fait des bifurcations environnementales attendues.