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Progamme Structurant UDL Shanghai : Circulations migratoires, économies multipolaires, et mondialisations stratifiées depuis Yiwu [2020-2022]

Piloté par le laboratoire

Présentation

  • Dirigé par L. Roulleau-Berger, Directrice de recherche au CNRS, (Triangle) /Li Peilin, Professeur de sociologie, CASS, Directeur chinois du LIA et Wang Chunguang, Professeur et directeur-adjoint de l’Institut de Sociologie de l’Académie des Sciences Sociales de Chine
  • Équipe de recherche : He Rong, Professeur, Institut de Sociologie de l’Académie des Sciences Sociales de Chine- Lin Xiaoshan, Université Normale supérieure du Zhejiang-Bai Li, Professeur, Institut de sociologie,Université Normale de Nankin- Samadia Sadouni, MC IEP Lyon, Triangle - Marie Bellot, Post-Doctorante, Triangle/Université de Shanghai, ENS Lyon - Li Yong, Post-Doctorant, Triangle, ENS -Lyon - Béatrice Zani, Post-Doctorante, Triangle - Lucie Laplace, Doctorante, Triangle - Yan Jun, Maître de conférences Université de Shanghai - Ouyang Xuanyu, doctorant, CASS, Pékin.

Yiwu, ville globale de la province du Zhejiang, constitue un des plus importants marchés de gros du monde, d’où partent « les nouvelles routes de la soie » qui fournissent en small commodities une grande part du marché mondial. Yiwu, ville multimillionnaire, accueille 4 300 000 m2 de marchés, et plus de 400 000 types de produits proposés par plus de 100 000 fournisseurs. Si Yiwu était une petite ville en 1970, progressivement des commerçants et entrepreneurs chinois ont développé des réseaux économiques internes en Chine avec d’autres marchés locaux. Puis la ville a attiré de plus en plus d’entrepreneurs et de commerçants de différents pays arabes, d’Inde, du Pakistan, de Syrie, de Turquie, d’Égypte, du Yémen, de différents pays d’Afrique et du Maghreb, d’Europe centrale et orientale ... Ainsi est produite une coprésence urbaine multiethnique, organisée autour de la fabrique d’un cosmopolitisme économique pour partie musulman à la fois global et local. Yiwu apparaît alors comme ville globale non-occidentale.

À Yiwu les mobilités, circulations et migrations, dans leur complexité et leur diversité donnent à voir des processus hiérarchisés de mondialisation « par le haut », « par le milieu » et « par le bas », des agencements et disjonctions entre des espaces économiques, moraux, culturels et sociaux, entre des villes internationales et des ville mineures de Chine, du Moyen-Orient, d’Inde, d’Europe centrale et orientale, d’Afrique…. Yiwu attire des migrants chinois qui quittent leur régions pour devenir commerçant, petit ou moyen entrepreneur, ouvrier, employé à Yiwu… Les circulations migratoires internationales rendent compte d’un processus de construction d’une stratification sociale globalisée où apparaissent une nouvelle upper-class et une middle-class internationale dans la production d’un cosmopolitisme économique non-hégémonique. Enfin les économies digitales ont pris un statut majeur dans la production de ces marchés globaux « non-occidentaux ». À Yiwu territoires circulatoires, espaces transnationaux et économies digitales produisent des mondialisations « non-occidentales » qui interragissent avec des mondialisations « occidentales ».