/ Axe 3 : Action publique et institutions éducatives

3 grandes thématiques

Professionnel.le.s dans les recompositions de l’action publique en éducation

La première thématique regroupe un ensemble de recherches visant à analyser l’action publique éducative et ses recompositions, en privilégiant une entrée par les professionnel.le.s qui participent à sa définition et sa mise en œuvre : enseignantes et enseignants du premier et second degrés, universitaires, mais également agents spécialisés, cadres administratifs ou intervenantes et intervenants du secteur privé et du monde associatif, expertes et experts nationaux et internationaux… Une attention particulière sera portée à la construction des pratiques à la jonction entre différents espaces sociaux. Des travaux porteront notamment sur les articulations entre « scolaire » et « périscolaire » dans les politiques éducatives locales, ainsi que sur les nouvelles formes de division du travail éducatif avec des acteurs spécialisés dans des logiques partenariales (D. Frandji, S. Rancon, M. Bakha) ou dans la scolarisation de jeunes en situation de handicap (H. Buisson-Fenet), les liens entre monde économique et institutions d’enseignement supérieur (J. Barrier), les modes de régulation de la profession universitaire (J. Barrier, E. Picard), ou encore à la définition de réformes dans des espaces transnationaux (D. Dakowska).

Hiérarchies sociales et formation des élites

La deuxième thématique de recherche de l’axe concerne le rôle des institutions éducatives dans la (re)production de hiérarchies sociales, en les saisissant au travers du prisme des processus de sélection scolaire et de la formation des élites. Les terrains d’études de ces travaux portent notamment sur les classes préparatoires aux grandes écoles et de grandes écoles telles que Polytechnique et l’École Nationale d’Administration. Dans cette optique, les recherches de l’axe porteront sur la question des inégalités sociales d’accès aux grandes écoles, en s’intéressant, entre autres, aux dispositifs « d’ouverture sociale » (H. Buisson-Fenet) et aux inégalités de genre dans les épreuves de mathématiques des concours des grandes écoles (E. Picard). Il s’agira aussi d’étudier leur rôle dans la fabrique de dispositions sociales spécifiques et dans l’accès à des positions sociales dominantes, avec un travail en cours sur le destin social de l’ensemble des élèves d’une promotion de Polytechnique (H. Joly), ainsi que des recherches sur le rôle de l’ENA dans la légitimation des savoirs de la haute fonction publique (R. Vanneuville). Enfin, ces travaux iront de pair avec une réflexion sur la syntaxe éducation/démocratie en questionnant la pluralité des figures de justice qui s’incarnent et se mobilisent dans les pratiques, dispositifs et débats éducatifs (D. Frandji, S. Rancon).

Curriculum, construction des savoirs et pédagogie

Une troisième thématique, pensée en lien avec le chantier transversal « Politique des savoirs », s’intéresse à la construction et à la transmission des savoirs par, et dans, les institutions éducatives. Dans une optique de sociologie du curriculum et de la pédagogie, les enjeux politiques, sociaux et institutionnels qui président à la définition des programmes d’enseignement seront ici des objets d’études privilégiés. Sans négliger les dynamiques sociales, l’une des originalités des travaux entrepris dans cette thématique est de mener des études fines du contenu des savoirs enseignés, comme des pratiques visant à les transmettre, qui ont souvent été le parent pauvre des travaux sur les institutions et les politiques éducatives. Les recherches en cours sur ce thème portent, entre autres, sur l’éducation à la santé (M. Bakha), les projets éducatifs locaux (D. Frandji, S. Rancon), le poids des intérêts économiques dans la formation des ingénieures et ingénieurs (J. Barrier), ainsi que l’enseignement du droit dans la formation des fonctionnaires (R. Vanneuville).