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François Buton : « Les élites françaises n’ont pas de culture de santé publique »

14 mai 2020, Decision-sante.com

Présentation

« Première leçon, la sécurité sanitaire a été négligée. La doctrine de la preparedness (anticipation) repose sur trois piliers : surveillance, stocks, recherche. La surveillance a plutôt bien fonctionné, même si Santé publique France est quasiment invisible dans la gestion de la crise au profit de la DGS et des ARS. Dans la crise s’est ainsi opérée une recentralisation de la décision avec comme dommage collatéral la survenue de tensions entre les ARS et les acteurs locaux. Sur la question des stocks, manifestement l’idée de procéder à un renouvellement programmé s’est lentement délitée. On l’explique par l’arbitrage budgétaire. L’intégration de l’Eprus au sein de Santé publique France qui avait été pensée comme la tête de pont en cas de crise sanitaire s’est malheureusement accompagnée d’importantes coupes budgétaires. Enfin la recherche fondamentale a subi de plein fouet les restrictions de crédit orientées en priorité, « pilotées » dit-on, vers l’innovation. On est toujours à la traîne, jamais dans l’anticipation des crises sanitaires, et ce depuis celle du Sras en 2003 (au moins). Or la recherche fondamentale exige du temps. La méthode de fixation des priorités de recherche demeure un sujet d’étonnement. En témoigne la non-reconduction des crédits de recherche de l’équipe de Bruno Canard (Marseille) spécialisée dans les coronavirus quelques semaines avant l’arrivée du Covid-19.
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  • François Buton :

    Directeur de recherche au CNRS, section 40 (Politique, pouvoir, organisation)

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