/ Séminaire FELiCiTE : Circulations, Traductions et Editions

Séminaire de traductologie féministe | Agathe Senna : « Enjeux de traduction des concepts féministes chinois » + Atelier de traduction à 14h

15 février 2019, de 9h30 à 12h / 14h-16h à l’ENS de Lyon, en salle D4.260 (site Descartes, bâtiment 4, 2ème étage)

Discutantes : Julie Abbou et Noémie Marignier

Présentation

Résumé. Au tout début du XXème siècle, la "question des femmes" s’impose, en Chine comme ailleurs, dans le champ intellectuel et politique. Au croisement des courants nationaliste, réformiste, socialiste ou encore anarchiste, le féminisme chinois naît comme pensée politique et critique à travers un langage particulier, notamment des termes nouveaux - des néologismes à partir du japonais par exemple - ou des termes dont la signification ancienne est modifiée et se trouvent "redéfinis". De là, la traduction de ces mots en français pose problème, de même que leur traduction sous forme de "concepts" contribue à figer un sens qui reste, au moins jusqu’en 1911, propre aux compréhensions de chaque auteur.rice - qui justement font un choix d’emploi et de définition qui les distinguent et les opposent. Ainsi la réception, l’interaction et la formulation même de ces termes, sont au coeur d’une approche du féminisme chinois comme langage politique singulier, subversif, et radical.

A partir des textes de He-Yin Zhen (1907-1908), un lexique "féministe" chinois sera proposé et commenté, en discutant des nuances, emplois ou couleur politique des différents termes. Cela permettra d’esquisser les enjeux de la traduction des textes, de comprendre la spécificité du féminisme dans le monde intellectuel de cette époque, de voir aussi comment des idées ont été combattues, ou mises en avant, par le truchement des mots. Sur le sujet lire la recension d’Agathe Senna, parue sur la revue Glad !.

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Agathe Senna, étudiante de l’ENS de Lyon. Ses recherches portent sur l’histoire de l’anarchisme chinois comme courant intellectuel au début du vingtième siècle et sur l’historiographie de ce mouvement en Chine, ainsi que sur l’émergence du féminisme chinois comme langage politique et ses rapports avec les rhétoriques nationalistes au début du vingtième siècle.

Julie Abbou. Docteure de Sciences du Langage et enseignante de linguistique à Paris 13 Julie Abbou travaille sur les apports théoriques réciproques des études de genre et sciences du langage, les dimensions sémiotiques du genre grammatical, et la rhétorique sur le traitement du genre dans différents types de discours. Membre du comité de rédaction de GLAD !, elle a co-dirigé Gender, Language and the Periphery. Grammatical and social gender from the margins (John Benjamins).

Noémie Marignier. Docteure en Sciences du Langage et Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Ses travaux de recherche portent sur l’articulation entre corps/sexe/sexualité et discours. Elle a soutenu en 2016 une thèse en analyse du discours intitulée Les matérialités discursives du sexe. La construction et la déstabilisation des évidences du genre dans les discours sur les sexes atypiques. Elle est membre associée des laboratoires Clesthia et Pléiade, et membre du comité de rédaction de GLAD !

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14h Atelier de Traduction féministe chinois-français animé par Agathe Senna à partir d’extraits de textes féministes 1900-1912.

Documents joints


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