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Journées scientifiques internationales organisées par Makram Abbès : Journées de la culture arabe
14 mai 2007, , 15 et 16 mai 2007 à l’ENS LSH,Responsabilité scientifique : Makram Abbès, maître de conférence à l’ENS LSH.
- le 14 mai : L’Andalousie et l’Orient
- le 15 mai : La philosophie politique dans l’Islam médiéval
- le 16 mai : Les miroirs des princes dans les traditions médiévales arabe et occidentale
1) Journée du 14 mai 2007 : "L’Andalousie et l’Orient".
Présentation
La comparaison entre les auteurs andalous et leurs homologues orientaux est l’une des démarches les plus systématiquement adoptées dans les études sur la littérature et la civilisation andalouses. Ibn Hânî (poète sévillan du Xe siècle) est surnommé le Mutanabbî d’al-Andalus ; Ibn Hazm de Cordoue (XIe siècle), le grand théoricien de l’amour, auteur du célèbre Collier de la colombe, ne fait, dit-on, qu’imiter Ibn Dâwid, et son Livre de la fleur ; la philosophie et la mystique ne naissent et ne s’épanouissent en Andalousie qu’un siècle après leur formation en Orient. La culture andalouse ne serait-elle donc qu’une simple imitation, voire une pâle copie de celle de l’Orient ?
A travers l’étude de la littérature, des sciences et de l’histoire de la pensée, cette journée d’étude cherche à explorer la richesse et la complexité des rapports entre les deux grands foyers de la culture arabe médiévale. En adoptant des approches qui dépassent la simple problématique de l’imitation et de la création, les différentes communications insisteront sur les contacts, les infl uences réciproques et les circulations des savoirs entre l’Andalousie et l’Orient. Elles chercheront à savoir s’il y avait réellement ou pas une « identité andalouse », dotée de traits culturels distinctifs. Elles s’interrogeront, enfi n, sur le bien-fondé des discours de la distinction et de la supériorité, fortement mobilisés par certains lettrés andalous de l’époque, en réponse au reproche d’être de simples imitateurs des Orientaux.
Programme Salle F08
9h00 | Accueil des participant.e.s et présentation de la journée |
9h00 • 10h15 | MAKRAM ABBÈS, ENS LSH |
La rose et le narcisse : la relation entre l’Andalousie et l’Orient vue à travers la poésie florale | |
9h45 • 11h00 | BRIGITTE FOULON, INALCO |
Le paysage idéal dans la poésie andalouse | |
11h00 • 11h30 | DÉBAT ET PAUSE |
11h30 • 12h15 | EMMANUELLE TIXIER-CACERES, UNIVERSITÉ PARIS X-NANTERRE |
12h15 • 12h30 |
DÉBAT |
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14h00 • 14h45 | CYRILLE AILLET, UNIVERSITÉ LYON 2 |
Les Mozarabes et l’islam | |
14h45 • 15h30 | MOHAMMED CHAWQI ZINE, IREMAM, AIX-EN-PROVENCE |
Le dialogue Orient-Occident à travers les Réponses aux questions siciliennes de ‘Abd al-Haqq Ibn Sab’în de Murcie | |
15h30 • 16h00 | DÉBAT ET PAUSE |
16h00 • 16h45 | GENEVIÈVE GOBILLOT, UNIVERSITÉ LYON 3 |
Tirmidhî et Ibn Arabî, entre la mystique, orientale et la mystique andalouse | |
16h45 • 17h30 | HOURIYA ABDELOUAHED, UNIVERSITÉ PARIS VII-DENIS DIDEROT |
Le souffle et l’image chez Ibn Arabî | |
17h30 • 18h00 | DÉBAT ET CLÔTURE |
18h30 | INAUGURATION DES JOURNÉES PAR M. OLIVIER FARON, DIRECTEUR DE L’ ENS LSH |
20h00 • 21h00 | CONCERT DE MUSIQUE INSTRUMENTALE ORIENTALE, AVEC THOMAS LOOPUYT SON ORCHESTRE au Théâtre Kantor |
2) Journée du 15 mai 2007 : "La philosophie politique dans l’islam médiéval".
Présentation
À l’occasion de la célébration du 6ème anniversaire de la mort d’Ibn Khaldoun en 2006, les différentes institutions universitaires, académiques et culturelles dans le monde arabe, en France et dans d’autres pays occidentaux ont organisé de nombreuses manifestations pour rendre hommage au penseur politique, au théoricien de la civilisation, et à celui que certains considèrent comme le père de la sociologie moderne. Notre journée prolonge ces manifestations scientifiques et tente d’aborder le versant politique de la pensée d’Ibn Khaldoun, en l’inscrivant, en amont, dans la tradition philosophique dont il s’est nourri et avec laquelle il a également rompu. Quels sont les enjeux actuels de la pensée politique d’Ibn Khaldoun ? Et comment peut-on lire dans son système à la fois l’écho de certaines idées chères à ses prédécesseurs comme Avempace et à Averroès, et certains points résolument modernes qu’il faut aller chercher du côté de Machiavel et d’autres fondateurs de la philosophie politique moderne. L’objectif de cette journée est donc de rouvrir le débat sur un aspect crucial de la pensée politique de l’islam classique, celui des paradigmes élaborés par certains philosophes : Fârâbî, (Xe siècle), Avempace (XI-XIIe siècles), Averroès (XIIe siècle) et Ibn Khaldoun (XIVe siècle). Comment s’est élaborée la philosophie politique de l’islam classique et dans quelle mesure est-elle restée tributaire de l’héritage grec ? Consacrée à l’étude du meilleur gouvernement et de la cité vertueuse, décrite souvent comme une philosophie idéaliste, déconnectée du réel historique, voire utopique, la philosophie politique de l’islam classique suscite de nombreux débats à l’heure actuelle. Elle engage les intellectuels arabes contemporains à se déterminer par rapport à son héritage, que ce soit en l’assimilant et en acceptant de le prolonger ou bien en appelant à rompre définitivement avec lui.
9h00 | Accueil des participants et présentation de la journée |
9h30 • 10h30 | HATEM ZGHAL, UNIVERSITÉ DE TUNIS |
Métaphysique et politique chez Fârâbî. | |
10h30 • 11h30 | ALI BENMAKHLOUF, UNIVERSITÉ DE NICE |
Le statut du premier gouvernant chez Fârâbî | |
10h30 • 11h30 | 11h30• 12h30 SYRINE SNOUSSI, UNIVERSITÉ DE NICE |
Le bonheur, un thème politique | |
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14h30 • 15h30 | MAKRAM ABBÈS, ENS LSH |
Avempace et Averroès : sur deux manières de remettre en cause le modèle platonicien de la cité vertueuse | |
15h30 • 16h30 | ABDESSALEM CHEDDADI, UNIVERSITÉ DE RABAT |
Esquisse d’une philosophie politique chez d’Ibn Khaldûn | |
16h30 • 17h30 | DÉBAT ET CLÔTURE |
3) Journée du 16 mai 2007 : "Les miroirs des princes dans les traditions médiévales arabes et occidentales", organisée en collaboration avec Michel Senellart, dans le cadre du séminaire Penser la guerre
Dès qu’elle fut découverte par les orientalistes, la tradition arabe des dites âdâb sultâniyya ou âdâb al-mulûk, (les règles de conduite propres aux rois) a été assimilée à celle désignée en Occident sous le nom de « miroirs des princes ». En plus du thème du conseil, présent dans les deux traditions, ce rapprochement a été rendu possible par la fi nalité commune assignée à ces traités : instruire le prince, lui montrer les modèles du bon gouvernement et l’amener à perpétuer en les imitant les traditions politiques les plus prestigieuses.
Néanmoins, il existe des divergences dues à l’insertion de chaque tradition dans des contextes culturels et politiques bien différents les uns des autres.
Pragmatique et réaliste, la tradition arabe des miroirs des princes s’intéresse aux lois propres au politique et ne cherche pas à le soumettre systématiquement aux commandements de la morale ou de la religion. Si la dimension morale et religieuse est présente, c’est plutôt dans une perspective instrumentale, c’est-à-dire en tant qu’elle offre au maître du pouvoir les moyens de conserver sa domination. C’est à partir de ce thème central (la conservation du pouvoir et la perpétuation de la domination) que s’organisent d’autres thèmes non moins importants, comme la relation entre gouvernants et gouvernés, les instruments du gouvernement et l’art du conseil.
A la différence de ces écrits, la tradition médiévale des « miroirs des princes », en Occident, est longtemps apparue comme relevant d’une préoccupation purement édifi ante, étrangère aux exigences concrètes de l’action politique. Littérature d’inspiration religieuse, centrée sur la fi gure du prince idéal et prenant la forme, souvent, d’un monotone catalogue de vices et de vertus. Ces miroirs, toutefois, n’ont pas constitué un genre fi gé dans la répétition de thèmes conventionnels. Leur évolution, bien au contraire, à partir des XII e-XIII e siècle, témoigne de l’attention de leurs auteurs aux transformations de l’institution monarchique et à la redéfi nition qui en résulte des rapports entre les pouvoirs spirituel et temporel. Comment, selon d’autres lignes de partage et dans un tout autre contexte que la tradition arabe, s’y traduit la tension entre une conception éthico-religieuse et une conception technicopratique du gouvernement ? On s’attachera, en particulier, à confronter les deux grands modèles, « pastoral » et « souverain », entre lesquels se déploie l’ars regiminis médiéval.
Programme, salle F08
9h00 | Accueil des participants et présentation de la journée |
9h30 • 10h30 | MAKRAM ABBÈS, ENS LSH |
L’art de gouverner dans les miroirs des princes arabes | |
10h30 • 11h30 | ABDALLAH CHEIKH-MOUSSA, PARIS IV- LA SORBONNE |
La représentation des gouvernés dans quelques miroirs des princes d’époques différentes (VIIIe -XIIIe siècles) | |
11h30 • 12h30 | ABDESSELAM CHEDDADI, UNIVERSITÉ DE RABAT |
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La lettre de ‘Abd Allâh Ibn Tâhir à son fi ls, modèle de la « bonne politique » selon Ibn Khaldûn |
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14h30 • 15h30 | MICHEL SÉNELLART, ENS LSH |
Gouvernement pastoral et pouvoir temporel dans les Miroirs des princes d’inspiration augustinienne | |
15h30 • 16h30 | DIDIER OTTAVIANI, ENS LSH |
Loi et gouvernement : le peuple législateur chez Marsile de Padoue | |
16h30 • 17h30 | REGARDS CROISÉS, SUR LES DEUX TRADITIONS. |