/ Séminaire Interdisciplinaire d’Histoire Economique (SIHE)
Clara Millot-Richard : « Production et distribution des matières premières en Protohistoire européenne : un cas d’étude pour repenser l’économie en sciences de l’Antiquité. »
12 octobre 2017, 17-19h, à la MOM, entrée par le 86 rue Pasteur, Lyon 7ème (salle Reinach - 4ème étage)Intervenante
Clara Millot-Richard est doctorante en Protohistoire à l’Univeristé Paris 1-Panthéon Sorbonne (Jean-Paul Demoule, directeur - Olivier Weiller, tuteur)
Présentation de l’intervention
La Protohistoire est définie par une absence de traces écrites propres à la culture étudiée, celles-là même qui constituent habituellement la source principale de l’historien des économies anciennes. Il n’y a donc pas d’autre solution que de se tourner vers les vestiges archéologiques. Or il se trouve que les systèmes économiques des populations celtiques et gauloises (6ème-1er siècle avt J.C.) sont encore mal connus.
Et pourtant l’archéologie des populations nord-alpines s’est considérablement enrichie durant les dernières décennies, notamment du fait de l’archéologie préventive. Il y a plusieurs causes à cela. D’une part les systèmes économiques rotohistoriques ont essentiellement été abordés par le biais des importations luxueuses en rapport avec le monde méditerranéen (cf. vase de Vix, kliné de Hochdorf, commerce du vin) et très peu pour leur fonctionnement interne. D’autre part, les sciences historiques et les sciences économiques fonctionnant très peu ensemble, les archéologues manquent d’un cadre théorique adapté à la documentation. De plus, les réflexions d’un théoricien comme Karl Polanyi ne semblent pas adaptées là non plus aux tonnes de déchets générés par la production de sel ou de fer à ces époques.
En effet, l’intensité des exploitations de ces deux matières premières, le niveau de spécialisation requis, et les probables marchés qui en découlent nous poussent à remettre à plat nos catégories préconçues.
Il se pourrait que l’analyse de ces systèmes de production, de consommation et d’échange des matières premières en Protohistoire soit un cas d’étude pertinent pour l’économie en sciences de l’antiquité.