Colloque international « Les Italiens en Europe : perceptions, représentations, échanges littéraires et culturels (XIVe-XVIe siècles) »
9 novembre 2017 : 00h00 - 30 mars 2017 : 12h16
Université Grenoble-Alpes, Grenoble
Comité scientifique
- Florence Bistagne, Université d’Avignon, IUF
- Romain Descendre, ENS Lyon, UMR Triangle
- Marco Federici, docteur de l’Université La Sapienza, Rome
- Jean-Louis Fournel, Université Paris 8, UMR Triangle
- Claudio Gigante, Université Libre de Bruxelles
- Juan Montero Delgado, Université de Séville
- Pedro Rueda Ramírez, Université de Barcelone
- Daniele Santarelli, Université de Campanie Luigi Vanvitelli, membre associé de l’UMR Triangle
- Jean-Claude Zancarini, ENS Lyon, UMR Triangle
Comité d’organisation
- Patrizia Bertrand, LUHCIE (Université de Grenoble).
- Elise Leclerc Triangle (Université de Grenoble).
- Serge Stolf, GERCI (Université de Grenoble)
- Cécile Terreaux-Scotto, LUHCIE (Université de Grenoble)
Programme
Mercredi 8 novembre
13h30 : Accueil des participants
14h : Ouverture du colloque
Des échanges diplomatiques et économiques aux échanges culturels
Présidence de séance : Florence Bistagne
- 14h30 : Serge Stolf (Université Grenoble Alpes, LUHCIE) : « L’Europe et ses “Européens” vus par Enea Silvio Piccolomini (1458) »
- 14h55 : Giovanni Stranieri (CIHAM Lyon, UMR 5648) : « Idée de Rome et idée européenne dans le laboratoire littéraire italien (XIVe-XVIe siècles) »
15h15-16h : Discussion et pause
Présidence de séance : Cécile Terreaux-Scotto
- 16h : Raffaele Ruggiero (Aix Marseille Université, CAER) : « Castiglione à la cour de Charles Quint. La langue et les pratiques de la diplomatie italienne à la Renaissance »
- 16h20 : Jean-Marc Rivière (Aix Marseille Université, CAER) : « Du portrait diplomatique comme extension des arts figuratifs : la France et l’Allemagne dans les écrits de légation machiavéliens »
- 16h40 : Adalid Nievas Rojas (Université de Gérone) : « “Tras tanto acá y allá, yendo y viniendo” : nuovi dati biografici su Francisco de Aldana »
17h-17h30 : Discussion
Jeudi 9 novembre
Représentations et perceptions des italiens en Europe
Présidence de séance : Gilles Bertrand
- 9h30 : Florence Bistagne (Université d’Avignon, IUF) : « Français et Italiens au Royaume de Naples (1442-1503) : nature et fonction des stéréotypes »
- 9h50 : Stefania Gargioni (Université du Kent) : « La rappresentazione dell’Italia e degli Italiani nei testi francesi tradotti in inglese (1567-1610) »
10h10-10h55 : Discussion et pause
Présidence de séance : Patrizia De Capitani
- 11h : Concetta Cavallini (Université de Bari) : « “Il più perfetto favellare della Toscana” : les Italiens et leur langue selon Montaigne »
- 11h20 : Ilaria Andreoli (CNRS, ITEM Paris et Fondazione Giorgio Cini, Venise) : « Lyon et Venise. Perceptions, représentations, échanges entre deux capitales de l’imprimerie renaissante »
- 11h40 : Joël Schnapp (docteur des universités de Florence et Paris X, LUHCIE) : « Les sultans ottomans au XVIe siècle, seigneurs de l’Apocalypse. Analyse de quelques dessins de Jacopo Liguzzi »
12h00-12h30 : Discussion
Circulations européennes de livres, de savoirs littéraires et artistiques
Présidence de séance : Raphaële Mouren
- 14h : Amélie Ferrigno (ANR EDITEF, CESR Tours UMR 7323) :« Le livre italien dans les bibliothèques françaises : circulation et réception dans la première modernité »
- 14h20 : Jean Senié (Univ. Paris IV, Centre R. Mousnier) : « Hyppolite d’Este, les artistes et la France »
- 14h40 : Francesco Montorsi (Université de Zurich) : « Les lectures françaises d’un écrivain italien : la bibliothèque sans murs de Luca Antonio Ridolfi (1510-1570) »
15h-15h45 : Discussion et pause
- 15h45 : Jonathan Fruoco (Univ. Grenoble Alpes, ILCEA4 : « Geoffrey Chaucer en Italie : migration artistique et révolution culturelle en Angleterre médiévale »
- 16h05 : Daniel Fernández Rodríguez (Univ. de Neuchâtel) : « “No hay libro, por malo que sea, que no tenga alguna cosa buena” : la diffusione delle novelle di Sebastiano Erizzo e Niccolò Granucci nella Spagna del Siglo de Oro »
- 16h25 : Antonello Fabio Caterino (Univ. de la Campanie) : « Tradizione e diffusione europea di un componimento cinquecentesco : Dormendo un giorno a Baie all’ombra Amore (Jacob Arcadelt) »
16h45-17h15 : Discussion
Vendredi 10 novembre
Présidence de séance : Marco Federici
- 9h30 : Eugenia Fosalba (Université de Gérone) : « L’Égloga II di Garcilaso come risultato dell’applicazione della teoria epica degli anni ’30 in Italia »
- 9h50 : Galdrick De La Torre Ávalos (Université de Gérone) : « “…hizo igual al pensamiento el arte”. Alfonso d’Ávalos e la sua possibile rappresentazione nel sonetto XXI di Garcilaso »
10h10-10h55 : Discussion et pause
Présidence de séance : Élise Leclerc
- 11h00 : Ana Teresa de Sousa (Université d’Évora, HERITASCIDEHUS) : « The Italian model of construction in the South of Portugal (16th Century) : The case of the Castle of Vila Viçosa »
- 11h20 : Raphaël Tassin (Université de Poitiers) : « Les artistes et architectes italiens dans la France de l’Est aux XVe et XVIe siècles : circulation, production, influence »
- 11h40 : Bérangère Nayrand (Université Lyon III) : « Du Decameron au Décaméron : un exemple d’œuvre remise in locis competentibus ou l’adaptation de l’œuvre de Boccace en France grâce aux miniaturistes français et flamands »
12h-12h30 : Discussion
La traduction, source et filtre des échanges
Présidence de séance : Serge Stolf
- 14h : Catherine Gaullier-Bougassas (Université Lille I, IUF) : « Les traductions en français d’ouvrages italiens sur l’Antiquité à la cour de Bourgogne au XVe siècle »
- 14h20 : Marco Federici (docteur de l’Univ. La Sapienza) : « Le antiche versioni spagnole di S’amor non è, che dunque è quel ch’io sento ? del Petrarca (RVF, 132) »
- 14h40 : Pascaline Nicou (Université de Saint-Étienne) : « L’érotisme de Boiardo vu de l’étranger : quelques exemples dans les traductions françaises, espagnoles et anglaise »
15h-15h45 : Discussion et pause
Présidence de séance : Catherine Gaullier-Bougassas
- 15h45 : Alessandro Bertolino (Université de Turin) : « Traduire de l’italien pour “illustrer” la langue française : une situation paradoxale ? Réflexions autour de quelques préfaces (1540-1560) »
- 16h05 : Moreno Campetella (Univ. Catholique de Lyon, CEL) : « La circulation des savoirs en matière d’horticulture et jardinage entre la France et l’Italie au XVIe siècle : le cas des manuels de techniques horticoles de Charles Estienne (1536) et des traductions italiennes de Pietro Lauro (1545) »
- 16h25 : Oury Goldman (EHESS, CRBC – Centre A. Koyré) : « Traductions françaises d’ouvrages italiens sur le “monde” au milieu du XVIe siècle : jalons d’une construction de l’espace européen ? »
16h45-17h30 : Discussion et conclusion du colloque
Argumentaire
Rejetée ou recherchée, l’Europe est un sujet de débat dans plusieurs domaines de la pensée. Dans son ouvrage La civilisation de l’Europe à la Renaissance, John Hale racontait l’Europe de la Renaissance (1450-début du XVIIe siècle) en réservant plusieurs chapitres aux représentations et aux échanges entre les hommes, en y incluant les antipathies et les attractions des peuples qui la composaient.
L’objet du colloque est de réfléchir, dans une perspective interdisciplinaire, aux perceptions que les Italiens ont eues des autres peuples d’Europe et réciproquement à la façon dont ces derniers percevaient les Italiens. Par quels canaux culturels passent ces perceptions ? De quoi sont-elles faites ? Comment les différentes formes d’échanges, parmi lesquelles les migrations des artistes, des écrivains et des voyageurs, ont-elles constitué les représentations des uns et des autres ? Ces représentations ont-elles influé sur l’évolution de l’idée d’Europe ? En quoi ces perceptions sont-elles dépendantes des héritages qui ont construit une idée, avec ses transformations et ses permanences, que l’on s’est faite de l’Europe ?
Les échanges envisagés ici, en-dehors des champs spécifiques de l’économie et de la diplomatie, le seront au sens de vecteurs culturels, et pourront ainsi inclure les migrations culturelles et artistiques tels que les voyages (Hale parle de « styles migratoires » dont on trouve une illustration dans le Journal du Voyage de Montaigne), les traductions d’ouvrages et les réceptions, dans ces ouvrages, d’une autre culture (par exemple, le fait de gommer, dans certaines traductions, des références à des lieux étrangers que le public ne connaîtrait pas), mais aussi les poncifs sur les « étrangers » et les antipathies (préjugés, stéréotypes, etc.) que révèlent les correspondances épistolaires, les proverbes populaires, etc., comme les regards de sympathie, d’ouverture, révélateurs de curiosités, du sens d’une culture commune, de solidarités.
Si les sources considérées seront « culturelles », au sens littéraire et artistique, la réflexion ne peut pas faire l’économie d’une analyse plus historique et politique sur la définition même de l’Europe et d’une conscience européenne telles qu’elles se dessinent en Italie. Initialement définie par les Grecs comme une réalité géographique qui la différencie de l’Asie et de l’Afrique, l’Europe devient au Moyen Âge une « unité historique » (Lucien Febvre) qui est faite d’une civilisation marquée par le christianisme, avant de devenir politique à la fin du XVIe siècle.
Les travaux pourront donc constituer, par leur nature même, une réflexion sur l’Europe et les nations, sur l’idée d’Europe se faisant jour à travers aussi bien les attirances que les rejets, les traversées que les frontières, les correspondances épistolaires que les styles artistiques, les textes de fiction que les textes historiques.
Sans que soit nécessairement formalisée une réflexion abstraite sur l’idée d’Europe, on peut se demander si et comment naît une conscience européenne en Italie, et quel rôle a joué pour cette question la façon dont les Italiens sont perçus en Europe.
Axes de réflexion
- la conscience de soi, la conscience nationale, la conscience européenne chez les Italiens (ressemblances et dissemblances des peuples, poursuite d’un idéal commun, idée et représentation de l’Autre)
- les stéréotypes (parmi lesquels l’italophobie) : à quoi correspondent-ils ? pourquoi existent- ils ? quelles sont leurs fonctions ?
- la réflexion sur la délimitation des « nations » dans une Europe qui est un ensemble à la fois cohérent et pluriculturel
- Les Italiens dans l’union chrétienne contre les Ottomans
- influence des « guerres d’Italie » dans la conscience de soi et de l’autre européen ; réflexion sur la faiblesse de la péninsule italienne
- les conséquences de la Réforme protestante à partir de 1520 sur la conscience de soi des Italiens par rapport aux autres nations européennes et vice-versa
- les déplacements des artistes italiens en Europe et des artistes européens en Italie
- la circulation des livres italiens en Europe / la réception des livres européens en Italie
- les pièces de théâtre et les romans qui mettent en scène des Italiens comme sources pour les « représentations » des étrangers (le théâtre élisabéthain et les Italiens tels qu’ils sont représentés à travers les personnages par exemple)
- la question de la langue : le latin comme langue commune culturelle/ les langues nationales ; importance d’un parler identique pour marquer la cohérence d’un pays
- le rapport à la langue étrangère : ignorance, refus, apprentissage, modalités de communication ; publications de vocabulaires polyglottes ; rédaction de manuels de conversation plurilingues à destination des marchands ; apparition du métier d’interprète dans la seconde moitié du XVIe siècle…
- la traduction, à l’origine même de l’Europe pluriculturelle (Europe née de et dans la traduction, Meschonnic). Traduction des œuvres italiennes / traduction des œuvres européennes en Italie ; rapport avec la langue nationale comme outil légitime de l’expression littéraire etc.
Les propositions de communication, qui donneront une idée précise du thème envisagé et seront développées en quelques paragraphes, sont à envoyer le 26 avril 2017 au plus tard à : Adresses pour l’envoi des propositions