Frédéric Caille coordonne le cycle de Conférences de vie politique comparée sur l’ère « postpétrole »
30 mars 2017 : 00h00 - 28 mars 2017 : 16h27
de 13h30 à 15h30, dans l’amphi A3, Campus de Jacob Bellecombette, université Savoie Mont Blanc
Invité.e.s
Christina Hemauer et Roman Keller, artistes-performeurs suisses établis à Zurich, travaillent depuis plus d’une dizaine d’années sur les représentations et les perceptions collectives des questions énergétiques, et notamment des énergies renouvelables. Leurs réalisations partent du principe que nous sommes déjà entrés dans une ère « postpétrole » (voir par exemple le texte de The Postpetrolistic Internationale sur leur site globalising-theinternationale) et elles ont pour objectif de sensibiliser aux interrelations entre énergie(s), pouvoir(s), mémoire collective et actions humaines. Au sein de leur oeuvres remarquables se trouve notamment l’installation réalisée à la Biennale du Caire en 2008 à propos de la toute première grande centrale solaire construite en 1913 par l’Américain Frank Shuman en Egypte, à Maadi (, leur « solar rocket », ou End of Life, sur la fin des ampoules à filament. Ils nous font le grand plaisir et l’honneur de venir présenter à Chambéry leur saisissant documentaire A Road Not Taken, qui revisite la mémoire et les implications d’un projet précurseur : l’installation de panneaux solaires décidée par le président américain Jimmy Carter en 1979 sur le toit de la Maison Blanche.
En 1978, en plein de la seconde crise du pétrole, le président américain Jimmy Carter annonce une initiative fédérale pour développer les énergies renouvelables. En guise de symbole, des panneaux solaires sont installés sur le toit de la Maison Blanche. Le climat politique change, et quelques années plus tard les panneaux sont enlevés durant la présidence de Ronald Reagan. Un collège du Maine les rachète et en installe certains sur sa cafétéria. Christina Hemauer et Roman Keller voyagent en arrière dans le temps, reprenant la route que les panneaux solaires ont suivi. Ils traquent les résonnances contemporaines de cet épisode oublié de la politique américaine à travers la rencontre des acteurs de l’époque, y compris Jimmy Carter lui-même. Le voyage se termine au Musée de l’Histoire Américaine, où les panneaux deviennent une pièce de musée : une curiosité qui inévitablement nous rappelle où nous en sommes aujourd’hui.