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Journées d’études « Les pollutions en héritage : quelle résilience dans les territoires (post)-industriels ? »

30 mars 2017 - 31 mars 2017, Université Jean Monnet Saint-Etienne

Dépliant et inscription

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Programme

Jeudi 30 mars 2017

  • 13h30 – 14h – Accueil
  • 14h – 14h15 – Mot d’accueil de Stéphane Riou, Vice-Président Recherche, Université Jean Monnet Saint-Etienne et Présentation des journées d’étude
  • 14h15 - 16h Session 1 : Voir ou ne pas voir les pollutions : des sociétés locales face aux pollutions des sols
    Animateur.rice.s – discutant.e.s : Gwenola Le Naour (Triangle, Sciences Po Lyon) et Angélique Grasso (Pôle Développement urbain, Saint-Etienne Métropole)
    • Maurice Olive (Université Aix-Marseille, CHERPA-Sciences Po Aix) : « Du trouble privé au problème public ou… l’inverse ? Mobilisation locale autour d’une friche industrielle polluée »
    • Carole Barthelemy (Aix Marseille Univ, UMR 151, IRD), Xavier Daumalin (TELEMME, Université Aix-Marseille), Pascale PRUDENT (LCE, CNRS, Université Aix-Marseille), Olivier Raveux (TELEMME, Université Aix-Marseille), Isabelle Laffont-Schwob (IMBE, Université Aix Marseille, Université d’Avignon, CNRS, IRD) :
      « Les activités industrielles dans les Calanques ou la mémoire oubliée du littoral marseillais »(sous réserve)
    • Cécile Ferrieux (Université Jean Monnet Saint-Etienne) :
      « Faire avec » : la gestion d’accommodation de la pollution des sols »
  • 16h15 - 18h Session 2 : Habiter les territoires pollués et ne pas s’y résoudre : vers une résilience territoriale ?
    Animateur.rice.s – discutant.e.s : François Duchêne (EVS-Rives, Ecole nationale des travaux publics de l’Etat) et Julien Lahaie (Direction Développement urbain et Cadre de vie, Métropole de Lyon)
    • Christelle Gramaglia (G-EAU, IRSTEA Montpellier), Xavier Daumalin (TELEMME, Université Aix-Marseille), Philippe Chamaret (Institut éco-citoyen pour la connaissance des pollutions) :
      « Vivre et travailler dans le Golfe de Fos, faire face aux pollutions industrielles : éclairages socio-historiques sur les capacités de résilience d’un territoire soumis à de fortes pressions anthropiques »
    • Béatrice Mesini (CNRS-Telemme-AMU) :
      « Habiter un ancien site minier pollué : un révélateur des inégalités environnementales et un redoublement des vulnérabilités sociales, sanitaires et économiques »
    • Antoine Masson (Université Toulouse 2) :
      « L’après-mine de Salsigne : Réception locale d’un héritage délicat à gérer et controverses environnementales autour de la mise en visibilité d’une pollution toujours présente »
    • François Espuche (Association Gratte-Papiers) :
      « "Mine responsable" : un concept dans l’impasse de l’après-mine - La stratégie de l’Etat en butte à l’action associative »

Vendredi 31 mars 2017

  • 8h30 – 9h – Accueil
  • 9h-10h45 Session 3 : La mise à l’agenda de pollutions invisibles : quels enjeux, opportunités et/ou difficultés ?
    Animateur.rice.s – discutant.e.s : Laurence Rocher (EVS, Institut d’urbanisme de Lyon) et un.e praticien.ne (sollicitations en cours)
    • Marine Canavese (Centre Max Weber, Université Lyon 2) :
      « Les sols pollués et potentiellement pollués : mise en visibilité d’une pollution discrète »
    • Elodie Charriere (Institut des Sciences de l’environnement, Université de Genève), Rémi Baudoui (Faculté des sciences et de la société, Université de Genève) :
      « Les déchets militaires dans les lacs suisses : des pollutions en héritage aux enjeux d’une gestion résiliente des territoires »
    • Saliha Hadna (Laboratoire Histoire des Technosciences en Société (HT2S),
      CNAM) :
      « La prise en charge « politique » de la problématique des stériles uranifères. De la mobilisation à l’expertise associative : les anciennes mines de La Commanderie (Vendée) et de Pen ar Ran (Loire-Atlantique) »
    • Stéphane Frioux (Larhra, Unievrsité Lyon 2) :
      « Du visible au moins visible : les transformations du problème de la pollution atmosphérique en milieu urbain, France, années 1900-années 1970 »
  • 11h00-12h15 Session 4. 1 : From the Dereliction to the Regeneration of a Former Industrial and Polluted Land : the study case of the Lower Swansea Valley, Wales / De la fin de l’industrie à la réhabilitation d’un territoire pollué : le cas de la vallée de Swansea, Pays de Galles
    Animateur.rice.s : Cécile Ferrieux (AgroParisTech, Territoires) et Robin Le Noan (Cerema)
    • Huw Morgan (City and County Council of Swansea) :
      « Land and Regeneration Policies in Swansea Since the Second World War » (working title)
    • Cécile FERRIEUX (AgroParisTec, Triangle) et Robin Le Noan (CEREMA) :
      « The Local and Pragmatic Management of Polluted Land in the Tawe Valley » / « La gestion localisée et pragmatique des territoires pollués de la vallée de la Tawe »
  • 12h30-13h30 : déjeuner
  • 14h-16h30
    • Session 4.2 : Novaciéries : de la friche industrielle à l’éco-quartier Visite et rencontres d’acteurs sur le site de l’opération Novaciéries, avec Angélique Grasso (Pôle Développement urbain, Saint-Etienne Métropole) et Joseph Perreton, chef de projet Novacéries à la SPL Cap Métropole.

Attention : prévoir de bonnes chaussures (bottes de chantier, chaussures de
de randonnée ou a minima baskets) + gilets jaune dans la mesure du possible

Argumentaire

Les journées d’étude « Les pollutions en héritage : quelle résilience dans les territoires (pos)-industriels ? » s’inscrivent dans le cadre du projet EMIR (Elision mais inexorabilité des risques), retenu par le programme « Risques, Décisions, Territoires » (RDT) du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, portant sur la question de la résilience urbaine. Dans cette perspective, le projet EMIR porté par l’UMR 5600 Environnement Ville et Sociétés (composante Université Jean Monnet Saint-Etienne) s’est intéressé aux territoires industriels confrontés à des situations environnementales extrêmement dégradées, dues en particulier à une importante pollution des sols. Grâce à plusieurs cas d’études, l’objectif était de saisir la notion de résilience « en creux », c’est-à-dire lorsque, face à des situations complexes et plurifactorielles, les acteurs locaux s’accommodent, ou peut-être se résignent. Souvent analysée comme vertueuse et volontariste, la résilience de territoires fragiles peut également renvoyer à des stratégies de gestion ordinaire.

A cet égard, les journées d’étude ont pour objectif de saisir les dynamiques de recomposition des territoires (post)-industriels marqués par des pollutions importantes, faisant peser des contraintes diverses sur les sociétés locales. Dans des contextes fragiles, l’existence de pollutions liées au passé industriel affecte en effet très directement les territoires sur le plan environnemental avec la dégradation de la qualité des sols et, encore parfois, des eaux. Cette affectation des sols n’est jamais déconnectée d’enjeux sociaux (notamment au travers des inégalités sociales d’exposition aux nuisances et pollutions), d’enjeux politiques (les éventuels « niveaux » de gestion des pollutions) ou encore d’enjeux symboliques (image – persistante et stigmatisante – de territoires déshérités). Ces pollutions sont variées dans leur nature et leur ampleur. Elles le sont aussi par leur degré de connaissance scientifique, leur reconnaissance institutionnelle et leur prise en charge politique. La pollution de l’eau ou encore la pollution atmosphérique sont des pollutions relativement connues et reconnues alors que d’autres types de pollution, comme la pollution des sols, font encore l’objet d’un processus lent de problématisation et de mise en visibilité. Toutes en revanche interrogent la capacité des sociétés locales, entendues ici au sens large (habitants, élus locaux, praticiens…) à prendre en compte et remédier (voire oublier) ces pollutions.

Les journées d’études, qui s’adressent aussi bien aux universitaires qu’aux praticiens, ont pour ambition d’explorer cette idée de résilience « par défaut » à travers plusieurs axes de réflexion, et ce dans une logique qui se veut à la fois globale et historicisée :

1/ Pollutions et reconversion industrielle : retour sur la dimension environnementale de la désindustrialisation

Alors que les processus de désindustrialisation puis de reconversion industrielle sont bien documentés, la dimension environnementale apparaît peu présente ou de manière inégale selon les supports de pollution. Comment expliquer ce phénomène d’escamotage – voire d’occultation – des problèmes environnementaux et de leurs enjeux en termes de santé publique ? Il s’agit ici de revenir sur le temps long pour comprendre comment s’est construit le problème environnemental de l’héritage industriel, entre prise en charge précoce, oubli ou apparition tardive. En somme, cet axe cherchera à répondre aux questions suivantes :

  • Comment appréhender dans le même temps les enjeux de la désindustrialisation et l’héritage environnemental ?
  • Retrouve-t-on invariablement une surdétermination des enjeux économiques (préservation de l’activité et des emplois) par rapport aux enjeux environnementaux ?
  • Peut-on repérer et qualifier des grandes étapes historiques dans la prise en charge ou la non prise en
    charge des pollutions issues d’un passé industriel avec, éventuellement, des « effets de territoire » ?

2/ Pollutions visibles et pollutions invisibles
Cet axe vise à interroger le traitement différencié des pollutions issues du passé industriel des territoires. La définition de ces pollutions comme problème public et leur prise en charge s’effectuent selon une logique cloisonnée qui apparaît problématique. L’objectif est de considérer ici les processus (politiques, réglementaires, sociaux) qui conduisent à une telle sectorisation pour en interroger les limites face à une approche plus globale des territoires et de leurs enjeux. Se posent donc les questions suivantes :

  • Quelles sont les différentes pollutions dans les territoires anciennement industriels ? Quelles sont les dynamiques qui conduisent à l’activation politique de certains types de pollution ou au contraire à leur mise en silence ?
  • Comment étudier les pollutions « silencieuses », qui ne font pas ou peu l’objet d’un investissement social (mobilisations) ou politique (action publique), à l’inverse par exemple des pollutions rendues visibles par un événement catastrophique ?
  • Comment les acteurs politiques font-ils face à des pollutions mal connues et incertaines ? Comment
    cela se traduit-il en termes d’action publique ?

3/ Les sociétés locales face aux pollutions « silencieuses »
Les deux axes précédents posent la question des acteurs qui vont prendre en charge les pollutions d’origine industrielle, les définir, ou encore tout simplement s’y intéresser. Comment les acteurs publics – élus locaux, habitants, professionnels – font-ils face à des pollutions qui sont souvent synonymes de contraintes ou de nuisances ? Les acteurs du monde de l’entreprise – patronat, salariés, syndicats, CHSCT, etc. – s’y intéressent-ils également ? Les stratégies d’adaptation envers des pollutions que l’on a qualifiées de « silencieuses » laissent apparaître des comportements variables entre délaissement assumé, désintéressement ou prise en charge volontariste, conduisant ainsi à des configurations locales contrastées parfois frictionnelles ou bien au contraire apaisées. Dans cette perspective, cet axe vise à répondre aux questions suivantes :

  • Qui prend en charge et définit les pollutions d’origine industrielle ? Quel(s) type(s) de mobilisations locales peut-on observer ?
  • Comment penser la participation des professionnels à l’action publique et à sa formalisation dans des domaines délaissés ?
  • Comment appréhender la place des habitants entre indifférence générale et îlots de savoirs experts ? Quelles sont les perceptions de populations qui peuvent paraître démobilisées mais qui ne sont pas pour autant atones ?

Modalités de réponse à l’appel à communication

Les propositions de communication peuvent répondre à un ou plusieurs des questionnements présentés.

Les propositions ne dépasseront pas 4000 signes (2 pages environ) et indiqueront les noms des communicants, leur institution de rattachement ainsi que leurs adresses mails.

Les propositions doivent être envoyées avant le 30 novembre 2016 à l’adresse suivante : je.ujm.pollutions[ at ]gmail.com

En vue des journées d’étude, les auteurs retenus devront soumettre un texte court (entre 5 et 10 pages).

Calendrier

  • Date limite des propositions : 30 novembre 2016
  • Date de réponse : mi-décembre 2016
  • Date d’envoi des textes : mi-janvier 2017
  • Dates des journées d’études : 16 et 17 février 2017

Comité d’organisation

  • Cécile FERRIEUX (Chargée de recherches, Université Jean Monnet Saint-Etienne)
  • Georges GAY (PR Géographie, aménagement, Université Jean Monnet Saint-Etienne)
  • Aisling HEALY (MCF Science politique, Université Jean Monnet Saint-Etienne)
  • Robin LE NOAN (Chargé d’études aménagement des territoires à risques, CEREMA)
  • Christelle MOREL JOURNEL (MCF Géographie, aménagement, Université Jean Monnet Saint-Etienne)
  • Thomas ZANETTI (MCF Géographie, aménagement, Université Lyon III)

Documents joints


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