Journée d’étude sur « Les élections municipales de mars 2014 : retour sur enquête »
10 avril 2015 à l’EHESS,105 boulevard Raspaill, Paris 6e (Amphithéâtre Furet)
Présentation
Journée d’étude organisée le vendredi 10 Avril 2015
avec le soutien du Labex TEPSIS, en association avec le CESSP Paris 1, ERMES-U-Nice, CEPEL-U-Montpellier, IRISSO-Dauphine, Triangle-Lyon
La journée aura lieu à l’EHESS 105 boulevard Raspail 75006 PARIS Amphithéâtre FURET.
Dans le champ des études électorales françaises, les élections municipales sont rangées dans l’ombre des élections nationales, notamment de l’élection présidentielle celle-là même qui attire le plus grand nombre de votants et fait également l’objet du plus intense traitement médiatique. Pourtant, en plus d’être les plus anciennes, les élections municipales constituent la principale consultation électorale à l’échelle locale, celle où s’établit une configuration singulière des rapports entre candidats et électeurs marquée par un processus sociohistorique de professionnalisation ainsi que la prévalence des enjeux internes (Gaxie et Lehingue, 1984).
Sur la période contemporaine, les enjeux municipaux sont travaillés par différentes réformes législatives (parité des listes de candidats, fin du panachage pour de nombreuses petites communes, élections des conseillers communautaires par fléchage, etc.). Selon la taille des quelques 36 000 communes et les rapports de force politiques locaux aussi bien sur le plan inter-partisan que sur le plan interpersonnel, on observe une grande variabilité des situations.
C’est à cette échelle locale, où la proximité politique trouve bien souvent ses moyens les plus évidents de valorisation tant par ses pratiques que par ses mises en scène (Le Bart et Lefebvre, 2005), que se structurent différentes formes d’intrication entre le monde social et le monde politique. Offrant l’opportunité de mettre à profit une analyse localisée du politique (Briquet et Sawicki, 1989), les campagnes municipales sont généralement le moment où se donnent à voir la multiplicité et la complexité des affiliations sociales et des motivations qui agitent les comportements politiques et électoraux.
Aussi, ces élections donnent régulièrement lieu à des enquêtes de terrain menées par les enseignants-chercheurs. Certains peuvent à cette occasion réinvestir pour quelques semaines ou quelques mois un terrain de recherche qui leur est familier. D’autres abordent cette recherche plus collectivement, soit en y associant d’autres chercheurs évoluant quelquefois sur des sites différents, soit dans le cadre de la formation au travail d’enquête dispensée aux étudiants. Autour de ce scrutin, pareilles initiatives ont dans le passé donné lieu à des ouvrages collectifs constituant une contribution remarquable à la sociologie politique (Lagroye, Lehingue, Sawicki, 2005) et concernant aussi bien le milieu urbain (Agrikoliansky, Heurtaux, Le Grignou, 2011) que le milieu rural (Barone et Troupel, 2006).
Au-delà des principaux constats qui ont marqué ces dernières élections municipales en France, comme la progression de l’abstention, le « vote sanction » dont a été l’objet le pouvoir exécutif et la gauche, ou encore la conquête de plusieurs villes de taille importante par le Front National, on peut aussi se demander dans quelle mesure cette période électorale aide à renseigner certains phénomènes sociopolitiques. Dans cette logique, la séquence électorale du printemps dernier peut à la fois témoigner d’une forme de nouveauté par rapport à ce que l’on pouvait précédemment observer ou bien s’inscrire au contraire dans une certaine continuité.
Organisées un an après les élections municipales du printemps 2014, ces journées d’étude proposent que soient discutés différents travaux de recherche menés à cette occasion. Les communications peuvent porter sur différents objets, tout aussi bien du côté des candidat.es avec des travaux sur le militantisme, la constitution des listes, les équipes de campagne, la place de la communication politique, les récits médiatiques de la campagne, que du côté des électrices et des électeurs, avec l’analyse des comportements politiques. Et des interactions entre ces deux univers. La journée d’études favorisera la sélection des travaux fondés sur des analyses de terrain et ce quelles que soient les méthodes d’investigation mobilisées (monographie de site, approche ethnographique, observation, enquête quantitative, SSU etc …). Ces journées seront aussi l’occasion d’engager une réflexion méthodologique sur les manières d’étudier cet objet de recherche.
Les propositions d’environ deux pages doivent comporter un titre et une courte bibliographie.
Elles sont à envoyer avant le 15 décembre 2014 à jemunicipales [at ] outlook.fr
Comité d’organisation
Laura Giraud (Université de Nice, ERMES), David Gouard, (Université de Montpellier-CEPEL), Laure Traoré, (Université Paris 1 CESSP), Sandrine Lévêque (Université Paris 1-CESSP), Anne-France Taiclet (Université Lyon Triangle).
Comité scientifique
Catherine Achin (Dauphine IRISSO), Lucie Bargel (Université de Nice- ERMES), Jean-Louis Briquet (Université Paris 1- CESSP), Pascale Laborier (Université Nanterre, ISP), Rémi Lefebvre (Université Lille-CERAPS)
Bibliographie
- Agrikoliansky Eric, Heurtaux Jérôme, Le Grignou Brigitte (dir.), 2011, Paris en campagne. Les élections municipales de mars 2008 dans deux arrondissements parisiens, Paris, Le Croquant.
- Barone Sylvain, Troupel Aurélia, 2010, Battre la campagne. Elections et pouvoir municipal en milieu rural, Paris, l’Harmattan.
- Briquet Jean-Louis, Sawicki Frédéric, 1989, « L’analyse localisée du politique », Politix, n°7-8, pp.6-16.
- Gaxie Daniel, Lehingue Patrick, 1984, Enjeux municipaux. La constitution des enjeux politiques dans une élection municipale, Paris, PUF.
- Lagroye Jacques, Lehingue Patrick, Sawicki Frédéric, 2005, Mobilisations électorales. Le cas des élections municipales de 2001, Paris, PUF.
- Le Bart Christian, Lefebvre Rémi, 2005, La proximité en politique. Usages, rhétoriques, pratiques, Rennes, PUR.