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Oumar Barry soutient sa thèse de science politique intitulée « De bonnes mines pour tous ? Les politiques minières entre extractivisme et enjeu du développementisme : l’exemple de la République de Guinée »

Date et horaire 29 novembre 2024 : 09h00 - 12h00

Lieu à l’Université Lumière Lyon 2, campus Berges du Rhône, 16-18 quai Claude Bernard, salle Léonie Villard

Présentation

Oumar Barry est doctorant en science politique à l’Université Lumière Lyon 2, membre de Triangle.

Résumé de la thèse :
Cette thèse ambitionne de comprendre les mécanismes qui travaillent les logiques de l’extraversion et de captation de la rente en œuvre dans la trajectoire historique et socio-économique de la Guinée. Elle met en lumière, à partir d’analyses empiriques, les différentes formes de redistribution de la rente minière, en portant un regard attentif sur les rapports de pouvoir et les transformations sociales induites par l’extractivisme. En s’appuyant sur l’historicité de la région de Boké, notre « terrain minier » éclaire les formés variées de captation de la rente qui ont contribué à inscrire durablement la structure sociale et économique de la région et de la Guinée dans une dépendance pernicieuse aux revenus générés par l’extractivisme. La thèse étudie la succession, dans la région de Boké, de continuités et de ruptures dans les formes d’intervention de l’État, allant d’un système d’État providentiel, centralisé et intégré dans la gestion des revenus miniers à une délégation de la question du développement des territoires miniers sous le prisme de la RSE. Cette dernière se présente
ainsi comme une réponse sociale, infrastructurelle et politique des entreprises minières, aux demandes des communautés, tout en restant indissociable à des enjeux stratégiques et géopolitiques plus contemporains. L’analyse part du concept « d’extractivisme » comme paradigme politique et économique fondé sur le prélèvement de plusieurs formes de rente, à partir de l’exploitation et de l’exportation intensives des ressources naturelles et minières peu ou pas transformées d’un État (Gudynas, 2016). Cette notion est confrontée à celle du « développementisme », vu à la fois sous ses traits idéologiques, politiques et économiques. Elle désigne, en effet, un mode particulier d’intervention de l’État en matière de conduite du développement des territoires en lien avec l’exploitation des ressources minières et naturelles. Par ailleurs, elle peut être lue comme le produit de la convergence entre, d’une part, le paradigme extractiviste, une primarisation de l’économie, la
constitution d’enclaves exportatrices et, de l’autre, le retour de l’État interventionniste (redistribution), rajeuni par des notions mondialisées comme la RSE et le développement durable (Svampa, 2011).

Mots clés :
extractivisme, extraversion, rente, RSE, pouvoir, infrastructures, développement, redistribution, revenus miniers, environnement, compensation, dépossession des terres, stratégie, Guinée, Afrique.

Composition du jury :

  • M. Frédéric CAILLE, Université Savoie Mont Blanc - Faculté de Droit - Directeur de thèse
  • M. Géraud MAGRIN, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UFR 08 - Géographie) - Rapporteur
  • M. Moustapha DIOP, Université Général Lansana Conté de Conakry - Rapporteur
  • M. Frédéric LE MARCIS, ENS de Lyon et IRD - Examinateur
  • Mme Michèle LECLERC-OUVE, EHESS - Examinatrice
  • Mme Anna DESSERTINE, UMI SOURCE - Examinatrice