Interview de Paul Bacot sur les législatives : « Les alliances risquent d’éclater localement »
Mesinfos - 12 juin 2024
Présentation
Dans cette interview, Paul Bacot, professeur émérite de science politique à Lyon et chercheur à l’UMR Triangle, décrypte la séquence de la dissolution et apporte son éclairage sur ce que pourraient produire les prochaines législatives.
Paul Bacot, cette dissolution constitue-t-elle réellement comme on l’entend beaucoup depuis dimanche un moment historique dans la Ve république ?
Oui clairement. Des dissolutions, il y en avait eu cinq en soixante ans, donc il s’agit déjà en soi d’un événement. Et d’autant plus qu’il s’agit d’un cas particulier. En 1962 et 1968, elles étaient intervenues dans un contexte de crise absolue, c’était une manière de sortir d’une situation inextricable. En 1981 et 1988, il s’agissait de dissolutions de "confirmation" après avoir remporté l’élection présidentielle et afin de s’appuyer sur une majorité à l’Assemblée. Le cas de 1997 est un peu similaire à l’exception du timing, un an avant les législatives. La différence, c’est que Jacques Chirac s’est planté...
En 2024, puisqu’il n’y a pas eu de motion de censure, que la société n’est pas bloquée, j’aurais tendance à la classer dans la catégorie des dissolutions de "confirmation". Fait curieux, c’est le perdant qui dissout et qui demande confirmation ou non.
...
Interview de :
-
Paul Bacot
:
Politologue, associé au laboratoire Triangle (UMR 5206)
Accès en ligne