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Irem Nihan Balci soutient sa thèse de sociologie intitulée : « La dignité du sale boulot. Ethnicisation, relations de travail et quotidien des récupérateurs informels de déchets à Istanbul »

à l’ENS de Lyon, site Descartes, Bâtiment Buisson, en salle D8-006 - 13 décembre 2022

Présentation

Irem Nihan Balci est doctorante en sociologie à l’ENS de Lyon, sous la direction d’Hélène Buisson-Fenet et la co-direction de Nathalie Ortar.

Composition du jury :

  • Denis Blot, Maître de conférences, Université de Picardie Jules Vernes, examinateur
  • Hélène Buisson-Fenet, Directrice de recherche, ENS de Lyon, directrice
  • Bénédicte Florin, Maîtresse de conférences, Université de Tours, examinatrice
  • Stéphane Le Lay, Chercheur – HDR, Institut de psychodynamique du travail, rapporteur
  • Delphine Mercier, Directrice de recherche, Aix-Marseille Université, rapporteur
  • Nathalie Ortar, Directrice de recherche, ENTPE, co-directrice
  • Cem Özatalay, Professeur des universités, Université Galatasaray, examinateur

Résumé de la thèse :
Au croisement d’une sociologie du travail subalterne et d’une sociologie des relations interethniques, cette thèse étudie les conditions de travail et de vie des récupérateurs de déchets à Istanbul. Elle s’appuie sur une enquête ethnographique réalisée auprès de récupérateurs appartenant aux différents groupes ethniques placés en situation minoritaire dans la société turque. L’enquête met en évidence que le secteur de la récupération informelle abrite des travailleurs dont une même précarité ne suffit pas à masquer de notables différences dans les dispositions et les propriétés sociales, dans les trajectoires vers et hors de ce travail disqualifié. La thèse montre d’abord la pluralité des rapports au « sale boulot » et au « boulot sale » ainsi que les écarts des pratiques de travail. Située en bas de l’échelle de prestige social et professionnel, l’activité est mise en sens et exercée différemment par les communautés et par les hommes et les femmes. Les récupératrices sont confrontées toutefois à des difficultés supplémentaires par rapport à leurs collègues masculins. La thèse met ensuite en évidence que l’imputation ou la revendication d’appartenance ethnique devient un référent déterminant qui organise les relations de travail dans le secteur. Ce dernier constitue un espace social et professionnel protégé de l’expérience de la minorisation tout en produisant des hiérarchisations et des logiques d’inclusion et d’exclusion en son sein. Cette étude vise à approfondir la connaissance d’un groupe de travailleurs peu explorés au prisme des dynamiques de genre et d’ethnicité.

Mots clés : récupérateurs de déchets, travail subalterne, « sale boulot », économie informelle, ethnicisation, relations interethniques, Roms