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Séminaire Action collective (archives 2011-2015)

Pôle politisation et participation - Séminaire commun Triangle et Centre Max Weber.

Comité d’organisation

Sophie Béroud – Montserrat Emperador – Camille Hamidi – Lilian Mathieu – Serge Proust - Daniel Thin

Présentation

Les rapports entre mouvements sociaux et autorités politiques ont très souvent été appréhendés dans la littérature sociologique sous l’angle principal, voire exclusif, de l’antagonisme et de l’affrontement. La théorie de la structure des opportunités politiques, notamment, a privilégié une saisie des rapports entre mouvements et Etats sous l’angle privilégié de l’opposition de forces, comme si l’affaiblissement de l’un des pôles devait mécaniquement renforcer son antagoniste. Et il est de fait que le recours privilégié des mouvements sociaux au rapport de force voire au conflit vient consolider ce type de lecture. Il semble toutefois que s’en tenir à cette seule appréhension conflictuelle conduise à négliger une large part de ce dont sont faits les rapports entre actions collectives et autorités, dans la réalité beaucoup plus diverses, complexes et ambiguës. Il n’est ainsi pas rare que des mobilisations soient impulsées ou pilotées d’en haut, répondant ainsi à des enjeux propres aux autorités (par exemple en quête de légitimité « populaire » ou en recherche d’interlocuteurs à même de peupler des dispositifs de concertation). Plusieurs analystes ont également constaté que des rapports de clientélisme peuvent imprégner les relations entre patrons et contestataires disposés, contre rétribution, à mettre leurs capacités de mobilisation à leur service. Plus classiquement, peuvent aussi s’observer les effets du multipositionnement de militants actifs à la fois dans des mouvements et dans des institutions, contribuant ainsi à favoriser des transferts de ressources et de doléances d’un univers à l’autre, tandis que les processus d’institutionnalisation d’organisations protestataires les amènent à réviser leurs rapports avec les autorités publiques.

C’est pourquoi le séminaire « action collective » commun au Centre Max Weber et à Triangle entend, pour sa troisième année d’existence, continuer à approfondir la compréhension des rapports des mouvements sociaux aux autorités par un élargissement de perspective, en entreprenant de saisir ces rapports dans toute leur diversité et leur complexité, via l’abord de terrains variés, français comme étrangers, et la sollicitation de perspectives d’analyse diverses.

Archives

PDF des séances archivées

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