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Victorien Pliez soutient sa thèse en histoire : « Déclin et résilience de l’industrie textile rhônalpine. Des années 1950 à nos jours »

Présentation

La soutenance sera publique.
Les personnes intéressées sont invitées à contacter cette adresse pour obtenir le lien de connexion et pour toutes informations complémentaires

Résumé de la thèse :

L’industrie textile rhônalpine est historiquement caractérisée par un réseau de petites et moyennes entreprises en zone périurbaine et rurale hautement spécialisées dans les différentes étapes de la production : moulinage, tissage et ennoblissement. Cette structure est héritée de l’ancienne Fabrique de soieries lyonnaise et demeure encore largement en place après la Seconde Guerre mondiale. Le développement considérable des textiles artificiels dans les années 1920-1930 amorce un début de modernisation structurelle et organisationnelle dans ces affaires. L’industrie locale est appuyée par le puissant complexe chimique régional (Comptoir des textiles artificiels, Rhodiaceta) qui constitue le principal fournisseur de fil. La généralisation des textiles synthétiques dans les années 1950 entraîne un mouvement de concentration. Les ateliers indépendants et très petites affaires sont poussés à la fermeture face à des gains importants de productivité et à une concurrence internationale intensifiée par l’ouverture des frontières commerciales de la communauté européenne. Des entreprises intermédiaires parviennent à émerger comme principaux acteurs régionaux de la filière, sans atteindre la taille observée dans les complexes cotonniers et lainiers du Nord et de l’Est. Au milieu, les entreprises moyennes parviennent à maintenir leur activité par la modernisation matérielle et la mise en place de structures communes avec d’autres partenaires commerciaux. Ce mouvement productiviste est cependant stoppé par la crise structurelle de 1973. La filière est menacée en amont avec le retrait du fournisseur historique Rhône-Poulenc de la filature et en aval avec l’essor des importations de produits finis à bas coût en provenance des pays en voie de développement. Cette crise provoque la fin d’un modèle industriel en poussant les grandes affaires régionales à la faillite ou à des compressions exceptionnelles. Une nouvelle génération d’entreprises parvient cependant à émerger de ce modèle en crise. Plus petites, plus flexibles, elles maintiennent leur activité en se distinguant par leur réactivité, l’occupation de marchés de niches ou la mise en place de productions à forte valeur ajoutée. De nouveaux petits groupes prospèrent ainsi durant les années 1980-1990 dans le textile d’habillement en flux tendu et dans les textiles techniques. Le textile rhônalpin évolue ainsi d’une industrie de main-d’œuvre à une industrie de capitaux, à très forte productivité au prix d’une réduction considérablement du nombre d’emplois. Cette transition s’accélère depuis les années 2000 avec l’émergence d’une seconde vague de concurrence internationale, principalement incarnée par la Chine.

Membres du jury