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Commun(s) et territoire(s). Entre spatialité des communs et communalisation des territoires

19 juin 2018, 9h30-17h, à Sciences Po Lyon, rue Appleton, 69007 Lyon (Bâtiment pédagogique, salle 301)

Séminaire de l’Axe Etudes urbaines UMR Triangle en collaboration avec le LAURE de l’UMR Environnement, Ville, Société

Présentation

Les notions de commun et bien commun s’avèrent particulièrement mobilisées depuis plusieurs années dans différents domaines de l’action collective [1], ainsi que, plus récemment, dans celui de la recherche scientifique [2] et dans les métiers de l’action territoriale [3] . Ces notions offrent un prisme d’analyse d’initiatives foisonnantes plus ou moins militantes (habitats ou jardins partagés, monnaies locales, fermes sociales, ressourceries, boîtes à partage...). Une diversité de thèmes sont investis (économie, agriculture, mobilités, habitat...), de même que des outils (numérique, communication non violente, éducation populaire, intelligence collective...) et des échelles variés (du logement aux enjeux supranationaux, en passant par des initiatives de quartiers voire des réflexions métropolitaines). Ces actions accordent quelques caractéristiques aux notions de commun et de bien commun : des expérimentations pratiques, des usages collectifs de ressources, une auto-organisation de la gouvernance, des temporalités marquées par l’incertitude.
Toutefois, le questionnement sur le rôle des espaces et des lieux de construction et de réalisation de ces communs demeure globalement un impensé des réflexions actuelles : assemblée ou fabrique des communs à Lille, Lyon, Toulouse, Brest ou Rennes ... [4] ; plateforme de type wiki [5] , media web [6] et radio indépendants [7] ... ; voire dans la mise en réseau des actions (réseau francophone des Biens communs [8], Communecter, Lyon en commun...). Si ce sujet Commun(s) et territoire(s) apparait d’abord premier [9] , et s’il différencie en théorie fondamentalement les communs d’autres alternatives [10]en quoi les espaces, à la fois comme milieux creuset et imaginaires politiques, participent-ils à ce jour d’une telle revendication de communs ? En pleine actualité militante sur les mobilisations autour de l’habiter (ex : zones d’autonomie temporaire), il apparait que de tels liens ne sont que rarement explicités.

Ce séminaire réunira des collectifs et des chercheur.e.s autour de deux questions d’entrée, une par demi-journée. La matinée sera consacrée aux géographies des communs et à leurs effets spatialisés [11]…, avant de nous intéresser (l’après-midi) aux représentations et imaginaires dès lors véhiculés du politique (qui ne se limitent surtout pas aux seuls liens à l’action publique) [12] . Six collectifs particulièrement investis dans l’action spatiale dialogueront en tables rondes avec six chercheur.e.s en géographie, sociologie, économie et science politique, ainsi qu’avec des étudiant.e.s de différents horizons disciplinaires de master de Lyon et de Saint-Etienne.

Depuis les catégories usuelles de l’action publique jusqu’aux nouvelles formes de communalités périphériques, entre réinvestissement des places urbaines et zones à défendre post-urbaines, peut-on réellement parler de « communs territoriaux » ?

Pour en savoir plus

Programme

9h30- 9h45 : Introduction (G. Faburel, C. Brossaud)

9h 30 - 12h : La géographie des communs et ses espaces

Table ronde
Julie Bernard (Local A Louer), Jérôme Blanc (économie, UMR Triangle), Claire Brossaud (sociologie, UMR EVS), Julien Derbey (Collectif Pourquoi pas), Martin Durigneux (Anciela), Nicolas Loubet, Charlotte Rizzo, Rieul Techer (Collectif la Myne), Olivier Soubeyran (géographie, UMR PACTE)

Débat avec la salle

12h-13h30 : Buffet

13h30 - 16h : Les communs territoriaux et leurs représentations/imaginaires du politique

Table ronde
Fabien Bressan (Labo Cités - CRDSU), Sylvaine Bulle (anthropologie, Laboratoire Théories du politique), Guillaume Faburel (géographie et science politique, UMR Triangle), Michel Lussault (géographie, UMR EVS), Alexandre Malfait et Pierre Simonin (Atelier Bivouac), Richard Pereira (Ecole supérieure d’Art et Design de Valenciennes)

Débat avec la salle

16h – 17h : Synthèse et perspectives

Organisation

Guillaume Faburel (Université Lyon 2, UMR Triangle, Ecole urbaine de Lyon)
Claire Brossaud (UMR EVS, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon)

Nombre de places disponibles : 50

Inscription préalable obligatoire avant le 8 juin auprès de :
mathilde.girault@universite-lyon.fr et lucie.lerbet@sciencespo-lyon.fr


[1Ex : Manifeste pour la récupération des Biens Communs, 2009

[2Cornu-Volatron M., Orsi F., Rochfeld J. (dir.), 2017, Dictionnaire des biens communs, PUF, Collection Quadrige, 1 248 p. ; Nicolas-Le Strat, P., 2016, Le travail du commun, Editions du Commun ; Premières journées du réseau des territorialistes La construction des communs territoriaux : biorégion urbaine vs métropolisation. L’enjeu de la construction démocratique des savoirs, Lyon, 23 et 24 mars 2016 (UMR Triangle) ; Faire la ville en (biens) commun, Lyon, 10 octobre 2015 (Ecole nationale supérieure d’Architecture de Lyon)…

[3Ex : rencontre annuelle 2014 de la FNAU portant sur « La recherche du bien commun territorial ».

[9Ostrom désigne les communs comme un mode de gouvernement d’une ressource territorialisée selon des règles définies par une communauté localisée.

[10Comme le bitcoin qui est une monnaie complémentaire gérée comme un bien privé à visée principalement spéculative (Rapport Magnen et Fourel, 2015, D’autres monnaies pour une nouvelle prospérité), à l’inverse d’une monnaie locale qui fédère et organise les énergies communautaires autour d’un projet territorial partagé.

[11Quel est l’ancrage spatial des communs, quels rapports entretiennent-ils aux lieux dans leurs émergences (ressources territoriales, mobilisation actorielle, mise en réseaux…) et dans leurs effets localisés ? Dans leurs constructions et dans leurs réalisations ?

[12Comment les communs se positionnent-ils par rapport à la recomposition des dynamiques territoriales et de leurs mises en débat (rupture territoriale des marges, soutien à une lutte locale, reconquête des friches…) ? Et surtout, selon quels imaginaires et représentations de ce qui fait à ce jour démocratie et plus largement politique ?

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