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Colloque international : « Acteurs religieux et changements climatiques »

23 novembre 2015 - 24 novembre 2015, Amphithéâtre Descartes, Ecole Normale Supérieure de Lyon & Grand Amphithéâtre, Université de Lyon, 90 rue Pasteur (Lyon 7e)

Coordination

Contact : Samadia Sadouni
Sciences Po Lyon, ISERL, Lyon 2, Triangle, ENS de Lyon, Ville de Lyon

Programme

LUNDI 23 NOVEMBRE 2015 (Amphithéâtre Descartes, Ecole Normale Supérieure de Lyon, 15 parvis René Descartes, Lyon 7e)

  • 09h15-09h45 : Accueil et ouverture du colloque
    • Albane Geslin (Sciences Po Lyon, TRIANGLE)
    • Philippe Martin (Université Lyon 2, ISERL)
    • Samadia Sadouni (Sciences Po Lyon, TRIANGLE)

PREMIÈRE SÉANCE :
Une question ancienne
Présidence : Christophe Monnot (Université Lausanne)

  • 09h45-11h00
    • René Favier (Université Grenoble) : Penser le changement climatique (17e-19e siècles)
    • Philippe Martin (Université Lyon 2) : Le Déluge dans l’histoire de la théologie
  • 11h00-11h30 : Pause café
  • 11h30-12h45
    • Nicolas Guyard (Université Lyon 2) : « Calamnitez extremes » et culte des reliques. Les catholiques face aux aléas climatiques en France au XVIIe siècle.
    • Lionel Obadia (Université Lyon 2) : Les religions et le climat : polylogue, soliloque, palabres ? le point de vue d’une anthropologie critique
  • 12h45-14h00 : Déjeuner

DEUXIÈME SÉANCE :
Mobilisations religieuses et débats
Présidence : Gilles Pollet (Sciences Po Lyon)

  • 14h00-15h45
    • Christophe Monnot (Université Lausanne) : Religions et spiritualités, les nouveaux carburants de la transition énergétique en Suisse ? (1)
    • Irene Becci (Université Lausanne) : Religions et spiritualités, les nouveaux carburants de la transition énergétique en Suisse ? (2)
    • Louis Rousseau (Université Québec) : La politique environnementale du gouvernement Harper ou l’influence des Evangélistes sur les politiques climatiques
  • 15h45-16h15 : Pause Café
  • 16h15-17h30
    • Romi Mukherjee (Sciences Po Paris) : Du réenchantement et la mauvaise foi : les acteurs religieux face au changement climatique
    • Fabien Revol (Université Catholique de Lyon) : Le pape et les sciences dans la lettre encyclique Laudato si’

MARDI 24 NOVEMBRE (Grand Amphithéâtre, Université de Lyon, 90 rue Pasteur, Lyon 7e)

  • 09h15-09h30 : Ouverture de la deuxième journée
    • Yanni Gunnell (Université Lyon 2)

PREMIÈRE SÉANCE :
Mobilisations religieuses et dialogue interreligieux
Présidence : Louis Rousseau (Université du Québec)

  • 09h30-10h45
    • Jean-Dominique Durand (Université Lyon 3) : La papauté face aux questions climatiques
    • Samadia Sadouni (Sciences Po Lyon) : L’action interreligieuse pour le climat
  • 10h45-11h15 : Pause café
  • 11h15-13h00
    • Husna Ahmad (Alliance of Religions and Conservation) : Islam and Climate Change – Mobilisation through Faith
    • Ludovic Bertina (GSRL- CNRS) : A la rencontre du dialogue interreligieux : quand les religions sont mobilisées par l’Etat contre le réchauffement climatique
    • Stuart Scott (participant à la COP 21) : Economy, Ecology, and Ethos in the Age of Abrupt Climate Change

13h-14h15 : Déjeuner

DEUXIÈME SÉANCE :
Action pour le climat : le rôle des acteurs religieux dans les négociations multilatérales
Présidence : Vincent Michelot (Sciences Po Lyon)

  • 14h15-16h00
    • Nigel Crawhall (participant à la COP 21) : Faith-based actors in multilateral climate negotiations
    • Guillermo Kerber (participant à la COP 21) : Climate Change and faith communities. An Ecumenical perspective{}
    • Serafim Kykotis (participant à la COP 21) : Kyoto Protocol and the expected Paris Protocol at the COP21 : An Approach from the Religious Point of View

16h00-16h30 : Conclusion


Argumentaire

L’objectif de ce colloque international est de réunir différents acteurs étatiques et non étatiques de la société internationale qui agissent pour l’environnement et pour sensibiliser tous les publics aux enjeux du changement climatique. L’accent sera particulièrement mis sur le rôle des acteurs religieux dans l’action pour le climat au sein de leurs communautés confessionnelles et sur la scène internationale en collaboration avec les États et les acteurs non-étatiques laïques. Les changements climatiques constituent un problème complexe qui, bien qu’étant de nature environnementale, a des conséquences sur des dimensions globales tels que la pauvreté, la démographie, le développement durable, la gestion des ressources naturelles et les flux migratoires (Sachs, 2015). Le climat représente une « question sociale » au cœur des préoccupations, des actions et des discours des leaders religieux qu’il convient d’analyser afin de cerner les nouveaux enjeux religieux du XXIe siècle (Durand, 2010). Le climat représente aussi une question internationale qui touche l’humanité entière et son avenir. Une lecture strictement sécularisée de l’international ne nous permet pas de souligner l’impact sur la scène nationale et internationale des décisions et actions menées par les acteurs religieux.

Ces derniers sont des acteurs climatiques qui exercent une influence morale dans le cadre des négociations multilatérales sur l’environnement et le réchauffement climatique considérés comme des questions hautement importantes en termes de biens communs, de développement, de sécurité collective et de paix. À la 21e Conférence des Parties (COP-21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui aura lieu à Paris du 28 novembre au 12 décembre 2015, ce sont les États qui auront pour tâche de négocier un accord universel sur le climat. Néanmoins, les acteurs religieux, parmi d’autres acteurs non étatiques, chercheront à peser pour obtenir des décisions qui puissent freiner les conséquences climatiques dans le monde présent et pour les futures générations. Comment les acteurs confessionnels abordent ces questions environnementales au sein de leurs communautés confessionnelles et dans l’espace public ? Quelles sont les stratégies diplomatiques mises en œuvre pour influencer les négociations multilatérales sur le climat ? Comment la diplomatie religieuse s’articule-t-elle avec celle des États ? Comment se traduisent les modes de coopération et d’« agir communicationnel » (Habermas, 1981) engagés par les acteurs religieux avec les organisations internationales gouvernementales telle que l’ONU ?

En 1967, le Pape Paul VI avait affirmé que « le développement est le nouveau nom de la paix » (encyclique Populorum progressio). Le développement durable, la justice sociale, la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques représentent ces nouveaux thèmes pour la paix et les biens communs. L’œcuménisme s’est progressivement engagé dans la protection des biens communs comme en témoigne le Conseil Œcuménique des Églises (World Council of Churches) qui invita les chrétiens du monde entier à un « engagement mutuel en faveur de la Justice, la Paix et la Sauvegarde de la Création » (Ribaut, 2014). L’action pour l’environnement représente ainsi un terrain favorable à l’action des leaders religieux pour la paix en ce début de XXIe siècle. Dans le cadre de ce colloque, il s’agira aussi de s’intéresser à la dimension interreligieuse, de lier l’étude de la « doctrine sociale » des institutions religieuses - aussi bien chrétiennes que non chrétiennes - sur le changement climatique à la question de la tolérance religieuse inséparable du dialogue des religions. Le dialogue interreligieux n’est pas un phénomène nouveau puisqu’il a ponctué l’histoire des religions tout comme les violences interreligieuses. Alors que les violences entre religions font le plus souvent les unes des médias à raison et l’objet de nombreuses recherches en sciences sociales, l’action interreligieuse, quant à elle, semble être négligée dans l’analyse des nouvelles relations internationales et des discours.

Il s’agira dans le cadre de ce colloque de consacrer une attention particulière à l’interreligieux incarné par des faits sociaux qu’il convient d’aborder par des analyses sociologiques et historiques. Ce colloque aura ainsi pour objectif d’étudier et de discuter l’action pour le climat et les chantiers pour l’environnement auxquels se consacrent les acteurs religieux dans un cadre multilatéral.

Notre réflexion s’intéressera spécialement à de grandes questions :

  • la prise en compte très ancienne par les religions des dérèglements climatiques et leur interprétation
  • les acteurs de COP 21 : un nouvel accord mondial pour le climat ?
  • la notion de bien commun dans le cadre de la lutte contre le changement climatique
  • la mobilisation des acteurs religieux
  • la lutte contre le changement climatique favorise-t-elle le dialogue interreligieux ?

Orientation bibliographique :

  • Durand, Jean-Dominique, « Per une storia internazionale della Carità nell’età contemporanea », dans Francesco Malgeri (dir.), Carità e presenza sociale. La cultura vincenziana nell’Italia del Novecento, Rubbettino, Soveria Manelli, 2010, p. 11-30.
  • Grim, John et Tucker Mary Evelyn, Ecology and Religion, Washington, DC, Island Press, 2014.
  • Morin, Jean-Frédéric et Orsini, Amandine (ed.), Essential Concepts of Global Environment Governance, Routledge, 2014.
  • Ribaut, Jean-Pierre, « Les religions face aux problématiques écologiques et climatiques internationales », dans Grannec, Christophe, Landron, Olivier et Trigeaud, Sophie-Hélène (dir.), Le dialogue interculturel et interreligieux à l’heure de la mondialisation : actes du colloque de l’Université Catholique de l’Ouest-Angers, Paris, Les Plans sur Bex ; Parole et Silence, 2014, pp. 229-249.
  • Sachs, Jeffrey D., Common Wealth : Economics for a Crowded Planet, Penguin, 2008.
  • Sachs, Jeffrey D., The Age of Sustainable Development, Columbia University Press, 2015.
  • Sadouni, Samadia, « Power of interfaith dialogue in international relations : the African case », Third Frame : Literature, Culture and Society, vol.2 n°4, décembre 2009, pp. 63-84.
  • Zedillo, Ernesto, Global Warming : Looking Beyond Kyoto, Brookings, 2008.
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